Dans le cadre de sa quinzaine placée sous le thème "Contribution du système des Nations unies (ONU) à la lutte contre le VIH/Sida", l’Organisation à travers sa représentation au Burkina Faso a tenu un point de presse le 20 octobre 2004 à Ouagadougou à l’hôtel Relax. Le menu a porté sur l’évolution, les menaces de la pandémie, les efforts déployés et à fournir pour contenir le VIH/Sida.
Le système des Nations unies (ONU) à travers l’ONU/Sida est depuis une quinzaine d’années sur le front de la lutte contre le VIH/Sida. Pour marquer ses quinze (15) années de combat le thème "Contribution du système des Nations unies (ONU) à la lutte contre le VIH/Sida au Burkina Faso" a été choisi. Aux fins d’échanger autour de la problématique du VIH/Sida et surtout des efforts du SNU pour combattre la pandémie au Burkina Faso les PNUD, l’OMS, l’UNFPA, l’UNICEF, la Banque mondiale, le PAM, la FAO...qui composent le système ont convié les journalistes. Cette rencontre SNU presse a porté sur l’évolution du VIH/Sida, les menaces liées à la pandémie, au Burkina Faso. Il s’est agi également de parler des différentes luttes menées, des stratégies à définir et les défis à relever pour contrer cette maladie. Rappelons que cette conférence de presse s’inscrit dans la série d’activités programmées du 15 au 26 octobre dans le cadre de la quinzaine.
Le Sida, une menace contre tout et tous
"Le Sida est une crise d’une nature extraordinaire" souligne le rapport mondial 2004 de l’ONUSIDA sur l’épidémie. Selon les statistiques de ce rapport, plus de 40 millions de personnes de par le monde sont infectées par le VIH/Sida et 70% des décès sont dus à ce virus. Plus de 20 ans après le premier diagnostic de Sida en 1981, 210 millions d’âmes se sont éteintes à cause de cette maladie. Et l’Afrique dans tout ça ? On estime que 25 millions de personnes vivent avec le VIH/Sida en Afrique subsaharienne. En 2003 on estimait à 3 millions le nombre de nouvelles infections dans la région et à 2 millions celui des décès dus au Sida, (soit 75% des trois millions de décès de Sida).
Au Burkina Faso le bulletin Sida Retro-infos n°007 de juin 2004 réalisé par le Comité national de lutte contre le Sida (CNLS) livre les informations suivantes. En 1986 on dénombrait 10 cas de Sida au Burkina, 2216 en 1997, 957 de nouvelles infections en 2002 et 457 en 2003. Le taux de prévalence nationale était de 1,9% en 2003 contre 4,4% à Ouagadougou. La prévalence du virus est de 8,5% par tranche d’âge 25-24 ans. De façon globale, on note une baisse du taux du VIH/Sida au Burkina Faso à cause des différentes sensibilisations et du grand nombre de décès liés à cette maladie qui s’installe la méfiance. Face à un tel tableau noir, le docteur Mamadou Lamine Sakho pense que "Le Sida est à la foi une urgence et un problème de développement à long terme".
Dans les pays les plus durement frappés, il efface des décennies de progrès social, économique et sanitaire ; amputant l’espérance de vie de plusieurs années, aggravant la pauvreté et contribuant aux pénuries alimentaires ou les accentuant. L’espérance de vie du Burkinabè pourrait connaître une amélioration d’ici 20015 mais si les tendances actuelles sont maintenues elle va chuter 20 ans. Le Sida entraîne la perte de revenu et de production des membres de la famille qui sont malades tout en créant des besoins de soins extraordinaires. Il arrive que les familles doivent utiliser toutes leurs économies, vendre leurs biens ou s’endetter pour se soigner.
Une étude en Afrique du Sud et en Zambie auprès de foyers atteints par le Sida a montré que la prise en charge des maladies liées au Sida entraîne une chute de revenu mensuel de 66% à 80%. On estime qu’en 2020 les pays de l’Afrique australe perdront 1/5 au moins de leurs travailleurs agricoles à cause du Sida. L’éducation est en proie à la maladie. On estime à un milliard de dollars par année le coût supplémentaire susceptible de compenser les effets du Sida à cause de la perte de l’absentéisme des enseignants malades et du soutien aux enfants orphelins. (Sources rapport mondial). Face à une telle situation le défi à relever est grand et nécessite l’effort commun.
"Le vaccin social pour lutter contre le Sida"
Mme Ah Sue, représentante de l’UNIFPA au Burkina en révélant sur l’une des questions importantes soulevées par la presse à savoir la prise en charge et la prévention pense que la situation actuelle demande une solidarité internationale. Quant à l’accès aux anti-retroviraux, il faut que chaque pays déclare le Sida comme une priorité première afin que certaines règles de l’OMS soient abordées pour permettre un plus grand accès aux médicaments. Les explications de Simoaga Fodeh conseiller technique au PNUD ont fait état d’une baisse du prix des ARV au Burkina. Alors que le prix du traitement annuel s’élevait dans les années passées à près de 300 000 F CFA grâce aux différentes subventions du SNU et des partenaires privées, on peut aujourd’hui avoir des ARV à 12 000 F CFA.
Il faudrait encore mettre l’accent sur la sensibilisation afin de protéger ceux qui ne sont pas atteints. Les recherches continuent afin de trouver un mode curatif et pressenti définitif contre ce virus "rebelle" L’ONU/Sida plaide pour un accès de lieu des malades aux ARV et demande une hausse des fonds alloués à la lutte contre la pandémie, à cet effet 12 milliards de dollars seront necessaires chaque année d’ici 2005. Même si les ressources financières augmentent il existe de sérieux blocages à l’utilisation liés à une manque de capacités humaine et institutionnelle, un manque d’engagement politique. A cela s’ajoute la lenteur de transfert des fonds à tous les niveaux.
Charles OUEDRAOGO
Babou-Nébon BAMOUNI(Stagiaire)
Sidwaya
