La deuxième journée mondiale des personnes âgées a été célébrée le 1er octobre 2004. A Ouagadougou, les "gens du 3e âge" l’ont célébrée à travers une marche de santé et d’oxygénation qui les a conduits de la place des Nations-unies au ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN).
Une façon pour eux de dire qu’ils rejettent l’étiquette de grabataires qu’on leur colle très souvent. Au cours de cette journée les personnes âgées ont également reçu du MASSN un chèque de dix millions (10 000 000) de F CFA, pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
"Vers une promotion économique et sociale des personnes âgées" , c’est dans cet esprit que "papys" et "mamys" ont célébré leur journée. Du Rond-point des Nations-unies, ils ont battu le macadam jusqu’au ministère de l’Action sociale au son de la trompette et de la fanfare de la garde nationale.
Certains étaient d’une "vivacité juvénile" tandis que d’autres, "moins tenaces" se faisaient aider ou suivaient le reste du "peloton" à un rythme timide. Mais toujours est-il que l’ambiance était bon enfant, les personnes âgées voulant montrer qu’elles sont et demeurent des forces agissantes, des repères ; bref des citoyens à part entière (et non entièrement à part).
"La vie de l’homme s’étend sur trois étapes : l’enfance, l’adolescence et la vieillesse. Il faut une interférence entre ses différents stades d’évolution pour créer un tout cohérent, une harmonie ; dans la société. Mais malheureusement, de nos jours et avec le modernisme galopant, il y a fracture entre ses trois entités à telle enseigne que les vieilles personnes sont marginalisées". Ces propos sont de M. Maurice Arsène Ouédraogo, président de l’association des personnes âgées.
Ils invitent à une unité d’action d’autant plus que la sagesse africaine enseigne qu’"un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme debout". En tous les cas, le MASSN semble l’avoir compris par ce geste de 10 000 000 F CFAqui devrait, un tantinet soulager les peines de ces "bibliothèques vivantes" (Hampâté Ba, dixit). Tout en considérant l’acte du MASSN comme "la manifestation de la volonté d’œuvrer à la concrétisation du bien - être des personnes âgées", celles-ci ont néanmoins émis le vœu de voir certaines de leurs doléances mises en pratique.
Il s’agit essentiellement de la création au niveau du MASSN d’un secrétariat d’Etat chargé des personnes âgées, de l’institution d’un conseil national des personnes âgées, d’une meilleure prise en charge sanitaire... La ministre Mariam Lamizana qui a écouté d’une oreille attentive les personnes âgées, entend œuvrer à la réalisation de leurs aspirations.
Arsène Flavien BATIONO
Sidwaya
