Comme de coutume, le moment est à la célébration des fêtes culturelles et traditionnelles chez les bobos. Et ces fêtes, dites des grandes funérailles sont suivies de sorties de masques dont la présence dans les grandes villes n’est pas toujours agréable pour certains citoyens.
Après Dioulasso-Bâ, Tounouma, Noumoundara et bien d’autres localités bobos, Koro va sortir ses masques en fin de semaine. Ces masques ont toujours attiré du monde. Mais les attitudes ou les comportements de certains d’entre eux à l’endroit des spectateurs ou autres passants anonymes ont toujours été la pomme de discorde entre organisateurs et populations. Car en effet, il n’est pas rare d’assister à des séances de correction physique en bonne et due forme sur certaines personnes qui n’ont rien à voir avec les masques. De nature, certains masques sont simplement agressifs alors qu’en réalité, ils ne doivent pas l’être. Cette année, encore il semblerait que la fête a failli tourner en bataille rangée entre les masques et des spectateurs venus les admirer.
Une femme du quartier vendeuse de fruits a raconté une scène qui s’est déroulée devant sa porte. Ce jour-là, selon elle un masque a poursuivi un jeune homme qu’il connaissait certainement. Le jeune n’ayant pas pu supporter les coups de fouet s’est réfugié dans la maison de la femme. De l’avis de la femme si les voisins n’étaient pas intervenus le masque serait rentré dans la maison pour frapper le jeune homme. C’est pourquoi, des personnes sans doute assez avisées soulignent que la sortie des masques est très souvent une période de règlement de compte pour des raisons diverses dont particulièrement la rivalité entre deux prétendants, ou tout simplement une jalousie quelconque. Il faut noter aussi que cette sortie des masques perturbe beaucoup la circulation des usagers dans les villes et est souvent source de nombreux accidents de la route.
C’est dans une telle situation que certains estiment, à juste raison qu’il faut regarder de très près l’organisation des cérémonies de masques dans nos villes. Qui ne sont plus habitées, comme par le passé, par les seules populations autochtones, propriétaires des masques. Mais en attendant, les autorités coutumières et religieuses sont interpellées pour se pencher franchement sur cette situation afin de mettre fin à ce qui s’apparente à une barbarie sur de simples et paisibles citoyens qui ne cherchent qu’à vivre en symbiose avec les autres.
Zanga Souleymene DAO
L’Express du Faso
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