Actualités :: TOURNEES DU MINISTRE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR : Un (...)

Nommé ministre des Enseignements secondaire et supérieur dans le gouvernement de Luc Adolphe Tiao, Albert Ouédraogo a entamé une tournée dans les chefs-lieux des 13 régions du Burkina. Le mardi 17 mai 2011, il était de passage à Ouahigouya où les enseignants des établissements publics ont organisé une assemblée générale contre sa venue dans la région du Nord. Pour ce faire, les professeurs ont suspendu les cours de 8 h à 12 h. Tout cela n’a pas empêché le ministre de rencontrer les acteurs du système éducatif autour de la situation matinale. En somme, la rencontre a permis aux uns et aux autres de faire le diagnostic de l’école burkinabè en crise.

La rencontre qui se voulait directe entre le ministre des Enseignements secondaire et supérieur et les acteurs de l’éducation l’a effectivement été. Il était 9 h, le ministre Albert Ouédraogo prend place aux côtés de madame le gouverneur de la région du Nord, Viviane Yolande Compaoré. La salle était pleine à craquer. Dans une longue intervention qui a duré plus de 2 h, le ministre Albert Ouédraogo n’a pas été avare en citations, en proverbes, en paraboles, en charades et même en contes (francais, anglais et mooré) pour se faire comprendre de ses interlocuteurs. Faisant la genèse de la crise, il dit comprendre l’émoi et la colère des élèves. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, il faut éviter d’agir sous l’emprise de la colère car on le regrettera toujours. Le ministre a donné l’assurance que tous les policiers incriminés sont à la MACO.

"Si dans cette salle, quelqu’un doute de la véracité de cette information, nous sommes prêts à prendre les dispositions pour que l’intéressé puisse aller constater de ses propres yeux", a-t-il lancé. "Si j’ai choisi de débuter ma tournée par Koudougou, c’est parce que je reconnais que nous avons trébuché et, c’est par là qu’est partie la crise. La vie est un long chemin et pas un fleuve tranquille. Chaque pays a donc sa période de crise. Le problème n’est pas de trébucher, mais de savoir se relever". Le patron des Enseignements secondaire et supérieur a surtout demandé aux élèves de Ouahigouya de ne plus détruire, saccager et brûler. Le démantèlement des forces de sécurité au niveau de l’université, le réaménagement du calendrier scolaire l’avancée du dossier Justin Zongo, selon le ministre, sont autant de signes qui montrent que le gouvernement s’est inscrit dans une dynamique de l’apaisement. S’adressant aux chefs d’établissements, le ministre a proposé la création d’une boîte à suggestions dont la clé, en double, sera détenue par l’administration et les élèves.

Toutes les suggestions versées dans ladite boîte seront vidées chaque fin de mois en présence des 2 parties. Dans le même ordre d’idées, le ministre souhaite voir naître un cadre d’expression au sein des établissements, dont l’appellation pourrait être Club des droits humains. Aux enseignants, Albert Ouédraogo leur a dit ceci : "L’on ne vient pas à l’enseignement pour devenir riche, l’on n’y vient pas aussi pour être pauvre. Mais sachons prendre le juste milieu." C’est pourquoi, il leur a demandé d’être des exemples de probité, d’intégrité.

Des rapports affectifs entre élèves et professeurs, le ministre n’en veut pas "car ils provoquent le plus souvent des notes sexuellement transmissibles". Quant aux enseignants fumeurs ou buveurs, il leur a dit de s’abstenir à leur goût lorsqu’il s’agit du lieu de travail. Les syndicats sont des partenaires responsables du gouvernement. Ce partenariat, selon le ministre Ouédraogo devrait être construit sur les principes du respect et de la courtoisie. "Le syndicaliste d’aujourd’hui peut être le ministre de demain et vice-versa", a-t-il dit. Au niveau des parents d élèves, le membre du Gouvernement en appelle à leur sens de responsabilité. Pour lui, tout parent d’élèves, qui envoie son enfant à l’étranger pour étudier, n’a pas le droit de parler au nom des parents d’élèves. Concernant les associations de parents d’élèves, le ministre a haussé le ton : "Je ne veux pas être complice du dysfonctionnement au sein de ces associations.

Elles ont donc intérêt à faire leur propre mue. " Albert Ouédraogo a terminé son intervention en invitant tout le monde à s’impliquer dans la résolution de la crise. Alors que cette rencontre se tenait à l’Hôtel de l’amitié, les enseignants des 5 établissements secondaires publics de la ville ont observé un arrêt de travail pour protester contre la venue à Ouahigouya de leur ministre de tutelle. A 7h 30 déjà, les professeurs du lycée Yadéga s’étaient regroupés devant le censorat. Lorsque nous y sommes arrivés, ils étaient en sit-in. "Nous ne sommes pas contents de l’attitude de notre ministre de tutelle. Depuis sa nomination, il ne semble pas se préoccuper, outre mesure, des vrais problèmes des enseignants.

Depuis son arrivée, il ne fait que rencontrer des chefs coutumiers qui ne savent rien de ce qui se passe dans l’enseignement. C’est du mépris à l’endroit du corps enseignant et nous protestons vigoureusement contre cette façon de travailler du ministre", s’est indigné Daouda Sogné, secrétaire général du SNESS du Nord. Par ailleurs, les enseignants, à travers cet arrêt de travail, dénoncent, l’exploitation des enseignants, les effectifs pléthoriques dans les classes. Les mécontents réclament également des indemnités spécifiques, l’amélioration de la prise en charge aux examens du BEPC, du CAP, du BEP et du BAC. Le reclassement des conseillers pédagogiques est aussi l’une des doléances soulevées par les enseignants. Il était pratiquement 8h 45 mn quand nous sommes arrivés au Lycée Yamwaya.

Luc Gamsonré, le censeur qui nous a accueillis nous a, d’emblée, fait savoir que le mot d’ordre était bien suivi. En clair, et selon lui, tous les 57 enseignants de l’établissement ont déserté les classes. Rassemblés sous des arbres, l’un d’entre eux nous interpellera en ces termes : "Nous ne sommes pas contents du comportement de notre ministre. Nous avons remarqué qu’à chaque fois qu’il veut parler, il évoque toujours l’enseignement supérieur et jamais celui secondaire". Le mot d’ordre a également été suivi au niveau du lycée Provincial.

Hamed NABALMA

Le Pays

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