Actualités :: Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu (...)

Les violences inter-ethniques qui se sont produites le mardi 17 mai 2011 à Solenzo ont fait deux morts et une vingtaine de blessés, ont déclaré des témoins.

Le conflit entre autochtones bwaba et allogènes mossi a été déclenché par une altercation entre les autochtones et les agents de la police en service dans la localité. Les témoins rapportent par ailleurs que dans la matinée du lundi 16 mai, un agent du commissariat de police aurait tenté de traverser un attroupement de masques en plein rituel. Par ignorance ou par mépris en tout cas à son passage il aurait reçu des coups de fouets car selon les mœurs des autochtones, il est formellement interdit à quiconque de traverser le cortège des masques au moment du rituel. Submergé par les coups de fouets, l’agent de Police qui, selon des sources se rendait au service aurait réussi à s’échapper des mains de ses tortionnaires toutefois sans sa motocyclette. Informé des faits, dans l’après midi, un group de policiers débarque à bord d’un véhicule chez le chef coutumier bwaba dans l’espoir de rentrer en possession de la motocyclette de leur collègue.

La présence des forces de sécurité au domicile du chef est mal vue par la majorité de la population autochtone. Pour la grande majorité des jeunes déjà opposés à la Police dans la localité, la Police aurait dès son arrivée proféré des menaces à l’encontre du chef. Un comportement qualifié d’atteinte grave à l’intégrité du chef coutumier, d’où le début d’une résistance. En tout état de cause, la situation aurait dégénéré à partir de là. Comme une vengeance, les jeunes organisent une descente sur le commissariat de police au même moment. Contre tout attente, le commissariat de police de la ville est mis à sac avant d’être entièrement brûlé par les vandales.

Dur, dur d’établir le lien
Plus qu’une simple incompréhension entre tenants de la tradition et représentants de l’Etat, l’altercation entre les autochtones et les forces de sécurité à Solenzo s’est métamorphosée en moins de 48 heures en un conflit inter- ethnique autour de la terre. Un conflit qui dure depuis plusieurs années dans la province des Banwa entre les autochtones bwaba qui contrôlent le pouvoir et les allogènes mossis qui forment l’écrasante majorité de la population et qui détiennent une bonne partie des terres. On aurait pu éviter le pire si seulement si les flammes s’étaient réduites au commissariat de police. Selon les témoins, à la suite du commissariat de police les autochtones se sont emparés du domicile d’un habitant mossi. Armés de machettes, de gourdins et de fusils de chasse, comme une riposte, les allogènes se sont emparés de tout ce qui pouvait servir à mettre hors d’état de nuire ceux qui au fil des temps étaient devenus à leurs yeux de grands ennemis.

A la suite de la confrontation les conséquences sont catastrophiques et le bilan fait état de deux morts et une vingtaine de blessés dans le camp des autochtones, dont deux dans un état grave. Ces deux blessés ont été transportés au Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo pour des soins. Hier mercredi une équipe d’autorités régionales conduite par le gouverneur de la région Siaka Prosper Traoré s’est rendue sur les lieux en vue de désamorcer la situation. En attendant les conclusions de ces concertations, il faut signaler que la ville de Solenzo avait l’allure d’une ville morte durant la journée d’hier mercredi 18 mai. Des boutiques en passant par les bars dancing, tout le commerce est resté fermé hier.

Espérons que la présence des autorités régionales permettra de désamorcer définitivement une crise qui n’a que trop duré dans les cœurs. Le cas de Solenzo relance une fois de plus les débats sur la question du foncier rural. Une question qui mérite d’être traitée de façon diligente, loin des discours. Il faut le dire les conflits autour du foncier sont récurrents dans la province des Banwa. Sinon combien sont-ils à avoir péri suite à ces conflits ethniques autour de la terre ? Aux dernières nouvelles, le gouverneur de la région aurait instauré un couvre feu qui va de 19 h à 5 h du matin, à compter d’hier mercredi jusqu’à nouvel ordre.

Ousmane TRAORE/Dédougou

L’Express du Faso

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