Seize délinquants spécialisés dans le vol de motos, dans les contrefaçons et de recel ont été appréhendés par la police et présentés à la presse le vendredi 3 décembre 2010 à la Maison du peuple de Ouagadougou. C’était en présence du directeur régional de la police du Centre, Joseph Zabré, accompagné de ses nombreux collaborateurs.
Quatre-vingt-quatre motos volées ces derniers mois ont été retrouvées après le démantèlement d’un réseau de délinquants, a indiqué le directeur régional de la police du Centre, Joseph Zabré, lors d’une conférence de presse. Tout serait parti, selon M. Zabré, d’une plainte déposée par une fille victime de vol de son vélomoteur lors du mariage de sa sœur. Cette dernière aurait retrouvé cette même moto en vente dans la boutique de Hamidou Nikièma au marché du Théâtre populaire de Ouagadougou.
Elle a donc téléphoné à l’enquêteur de la brigade de recherche du commissariat central de police de Ouagadougou qui a procédé à l’interpellation du revendeur. "Au même moment, une enquête comportant les mêmes caractéristiques était en cours, au commissariat de l’arrondissement de Sig-Nonghin et la brigade de recherche avait interpellé le nommé Daniel Zongo, un évadé de la MACO et qui est l’objet d’un avis de recherche", a ajouté le directeur régional de la police du Centre, Joseph Zabré.
Il souligne également que c’est l’interrogatoire de Daniel Zongo qui a permis de remonter à un certain Salam Ouédraogo qui était chargé de revendre les motos. Cet individu, selon le directeur régional, serait un récidiviste ayant plusieurs fois fréquenté les locaux de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
Grâce aux indications de ce dernier, d’autres membres du réseau seront arrêtés. Au total, 16 délinquants sur 25 membres du réseau ont été interpellés, les 9 autres étant toujours en cavale. Décrivant le mode opératoire, le directeur régional de la police du Centre a expliqué qu’ils se servent de "clés limées et transformées en clés "passe-partout". Ceux-ci se promènent dans les manifestations accueillant du public et lorsqu’ils repèrent une ou plusieurs notes déposées sans une vigilance particulière, ils utilisent leurs clés pour forcer le contact et s’enfuir avec. Ils la vendent par la suite à une somme comprise entre 25 000 et 15 000 F CFA à Salam Ouédraogo. Après cette étape, les numéros de cadre sont falsifiés et les motos sont revendues entre 200 000 et 500 000 F CFA à des particuliers qui pourront faire immatriculer leurs engins sans détecter la supercherie".
Répondant aux journalistes qui voulaient comprendre comment un récidiviste comme Salam Ouédraogo se retrouve à chaque fois en liberté, M. Zabré a déclaré que "les délinquants sortent par une ingéniosité, soit en se procurant de faux certificats médicaux, soit par évasion".
Concernant le réseau démantelé, il précise qu’il s’étendait à Gourcy, Séguénéga et Ouahigouya. Il salue donc la collaboration de la police de ces régions ainsi que les populations qui ont participé à cette enquête. Il a en outre invité les populations à plus de prudence. Quant à ceux qui auront perdu leurs motos, ils ont une semaine à compter du vendredi 3 décembre, pour aller vérifier l’existence de leur engin à la Maison du peuple.
Sidgomdé
Sidwaya
