Actualités :: Incendie d’un domicile à Manga : Le mystère reste entier

Nous annoncions dans notre livraison d’hier, un incendie survenu au cours du week-end dernier au domicile d’un chef de service à la direction régionale de la Santé de Manga. Retour sur cet événement à travers ce reportage.

« Je suis en train de subir un troisième incendie ». Ce sont là les termes d’un message bref reçu sur notre téléphone mobile à 19h27, Adama Sawadogo est l’auteur de ce message court (sms). Arrivé sur les lieux, nous trouvons une foule d’hommes et de femmes dont des responsables politiques, religieux et administratifs, des collègues, amis et voisins qui étaient venus porter main forte au "sinistré". Cette affaire qui courait depuis la veille ne pouvait que mobiliser autant de monde.

En effet, a expliqué la victime, pour la troisième fois, en moins de 24h, son domicile prenait feu. Tout commence le samedi aux environs de 19h30 avec le départ d’un premier foyer dans la chambre principale au moment où la maisonnée s’adonnait à une causerie sur la terrasse. Parti de la documentation, le feu est vite circonscrit.

Le lendemain matin, peu après 7h, alors que la maîtresse de maison était allée chercher du pain pour le petit déjeûner et que Monsieur Sawadogo dévisait sur ce qui lui est arrivé la nuit avec une parente et voisine, il est alerté par une petite fille sur le départ d’un nouveau foyer. Ce feu était d’une telle intensité que toute la chambre a été carbonisée malgré l’intervention des voisins. Malgré tout, avec le soutien des uns et des autres, la famille gardait quelque peu le moral. Mme Sawadogo ne cessait du reste de répéter : « Comme nous-mêmes, on est en vie, nous rendons grâce à Allah. Si c’est le matériel, ce n’est pas grave. Dieu est grand ! ».

Toute la journée, ce double incendie alimenta les conversations à Manga tandis que de nombreuses personnes défilaient au domicile des Sawadogo. Puis une pluie dominicale s’abattit sur la cité. Ce qui ne découragea par les secouristes bénévoles qui, avec des serpillières, des balais, des seaux d’eau, des tuyaux d’arrosage se sont mis au travail pour évacuer les matériaux calcinés : vêtements, matériels de ménage, documents et autres objets utiles... consummés par le feu.

Alors que l’on pensait que la nuit serait calme, le troisième foyer se déclara pratiquement à la même heure que le premier. Parti d’un sac de maïs dans une autre chambre du bâtiment, ce feu sera la source d’une panique générale. Il sera toutefois vite maîtrisé car de nombreuses personnes étaient encore aux côtés de la famille Depuis lors, les riverains surveillent le domicile que la famille Sawadogo a dû abandonner.

Mystère, le maître-mot

En attendant, on ne finit pas d’épiloguer sur le mystère de ces foyers. En effet, après le deuxième foyer, la police nationale, la SONABEL et l’ensemble de l’assistance ont cherché à situer les causes des incendies et n’ont pas trouvé d’explication plausible. D’aucuns ont alors conclu que ces feux avait une origine mystique. Et la troisième manifestation de feu est venue d’ailleurs corroborer cette hypothèse. Mieux, des détails non moins importants rapportés par le sinistré créditent également cette version.

En décembre 2009, M. Sawadogo dit avoir trouvé un matin devant sa porte, un sacrifice fait avec un œuf de poule. Puis, a-t-il poursuivi, c’est un badigeonnage de sang qu’il y verra le 17 janvier 2010. En février, il trouvera un jour, 3 œufs. La gorge nouée et les larmes aux yeux, M. Sawadogo dit ne pas comprendre ce qui lui arrive. « Au début, je pensais que c’est quelqu’un qui voulait m’effrayer, s’amuser avec moi. Donc, je n’ai pas pris cela au sérieux », a-t-il expliqué.

« En tout cas, depuis mon arrivée à Manga, je n’ai jamais eu d’histoire avec quelqu’un. Donc, je ne pouvais pas me dire que quelqu’un m’en voulait. Mais aujourd’hui, je ne sais plus quoi dire », a-t-il ajouté. Sur les lieux, le Commandant du corps urbain de la police nationale, Gustave Dabiré, le curé de la paroisse de Manga, Abbé Jacob Ouédraogo, le préfet du département de Manga, Jean Marie Koula ont déclaré vivre un événement inédit. Quant au porte-parole du propriétaire du bâtiment, il affirme que c’est la première fois qu’un incendie s’y déclare.

Arrivé à Manga en 2004, c’est en 2007 que Adama Sawadogo a intégré ce bâtiment en tant que premier locataire. Au moment où se sont déroulés les faits, il partageait la maison avec son épouse, leur enfant et deux de ses belles-sœurs venues du Togo. « C’est un sentiment de tristesse et de frayeur qui m’animent. Mais, je ne peux m’empêcher de remercier tous ceux qui se sont mobilisés pour nous secourir. Je recommande la vigilance à tout un chacun, car les petits faits et constats peuvent être des signes avant-coureurs », a conclu Adama Sawadogo qui venait de déménager dans l’enceinte du district sanitaire de Manga.

S’il est vrai que la victime ne perçoit aucune raison d’être une quelconque cible, faut-il penser à une "attaque mystique" contre quelqu’un d’autre et qui serait tombée par hasard sur lui ? Cette histoire rocambolesque intervient quelques semaines après les découvertes d’une vipère sous la selle de l’ex-directrice régionale du Budget et d’un mamba vert à l’intérieur du phare de la motocyclette du chargé du protocole du gouverneur de la région... Affaires donc à suivre !

Zackaria BAKOUAN (zaack_bak@yahoo.fr)


C’est du jamais vu, s’accordent autorités et témoins

Abbé Jacob Ouédraogo, Curé de la paroisse de Manga :

« Apriori, je dois reconnaître que c’est un phénomène qui ne trouve pas d’explication. C’est vrai que tous les événements ne nous sont pas explicables. Peut-être qu’avec le temps, nous serons situé ».

Gustave Dabiré, commandant du corps urbain de la police nationale :

« Depuis que je suis en fonction, je n’ai jamais vu une histoire pareille. Nous avons fait les constatations ce matin et ce soir. Nous allons rendre compte et on va engager les enquêtes. Sans mentir, cette situation me laisse perplexe ».

Lomboky Ymien, chef de service de la Solidarité nationale à la Direction provinciale de l’Action sociale du Zoundwéogo :

« Nous avons déjà vu des sinistres. Mais comme celui-là, c’est une première. Nous allons faire le point des dégâts et on va soumettre aux responsables pour les actions à entreprendre ».

Adama Sawadogo, la victime :

« Vraiment, je n’y comprends rien. Je ne peux rien vous dire sur la situation. Je remercie tous ceux qui me soutiennent ».

Pierre Douamba, chauffeur au haut-commissariat et voisin du sinistré :

« Depuis plus de trente ans que je suis dans le quartier, on n’a jamais vécu ce genre d’événements. Moi, je pense que les causes sont à rechercher ailleurs ».

Jean Marie Koula, Préfet de Manga :

« Tout ce qu’il y a, c’est que je ne peux rien dire ».

Propos recueillis par Z.B.

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