Actualités :: SECTEUR 17 DE OUAGADOUGOU : Une cellule de prières qui fait peur

Les membres d’une cellule de prières sont indésirables dans le quartier St Gabriel de Cissin-Nayalgué, au secteur 17, zone 4 de Ouagadougou. Les résidents de ce quartier suspectent le groupe de prières d’être une secte.

Au cours du mois de mai 2010, un groupe de personnes « nanties » a aménagé dans une maison d’habitation délaissée, dans le quartier Cissin-Nayalgué, à la zone 4 du secteur 17 de Ouagadougou, pour y tenir des cultes religieux. Mais de quelle religion s’agit-il ? Cette question, les résidents dudit quartier se la posent, sans trouver la moindre réponse. Devant cette incertitude, ce sont des supputations qui alimentent les débats.

« Ce sont des personnes toutes étrangères au quartier qui ont subitement débarqué en notre sein sans crier gare. Pire, à chaque séance de leur culte, ils obstruent le passage du "six- mètres" où est situé leur coin, avec leurs voitures et en plus ils perturbent notre tranquillité avec des incantations aux relents de secte », explique Lucien Sandwidi, le porte-parole des jeunes, devant les membres de la délégation de la mairie de la commune de Boulmiougou. Le dimanche 4 juillet 2010, celle-ci est venue s’enquérir de la situation, suite à une plainte que les résidents ont déposée le 3 juin 2010.

Tour à tour, des jeunes, des vieux, des femmes, ont donné des témoignages qui corroborent leurs soupçons. (voir encadré) « Quand ils prient, on entend des phrases du genre : ‘’Vomis ! Vomis !’’, a relevé Roger Sandwidi, un jeune du quartier. Des pigeons plumés vivants se seraient échappés un jour de la cour en question. Les accusations portées contre les membres donnent le tournis au point que nous avons voulu recueillir la version des personnes accusées. Nous avons joint un des leurs avec un numéro qui aurait servi à approcher les jeunes "hooligans" (ndlr, ce serait l’expression utilisée pour qualifier les jeunes qui s’opposent à leur installation) mais notre interlocuteur s’est refusé à tout échange.


Ils ont dit...

Salif Tou, chef de la mission de la mairie : "C’est suite à une plainte déposée à la mairie de Boulmiougou que le maire nous a instruit de venir nous enquérir de la situation. Je résume que les résidents ne sont pas d’accord que le culte se tienne dans cette parcelle à usage d’habitation. Ils ont dit avoir la conviction que des choses peu orthodoxes s’y passent. En d’autres termes, les témoignages que nous avons écoutés laissent apparaître qu’il s’agit d’une secte. En tant que représentant de l’autorité municipale, je suis d’avis avec eux qu’une parcelle à usage d’habitation ne peut être transformée en lieu de culte sans autorisation. Dans le plan d’aménagement, les espaces de ce genre ont toujours été pris en compte. Pour ce qui est de ce cas, il y a un réel risque de débordement et il va sans dire que la mairie prendra toute ses responsabilités pour garantir la quiétude de ses administrés."

Ali Bagagnan : "Ils sont rentrés dans notre quartier sans aucun égard vis-à-vis des résidents. Et cela est inacceptable. Nous ne sommes pas prêts à accueillir des personnes étrangères au quartier sans connaître leurs intentions réelles surtout qu’il s’agit des membres d’un courant religieux dont nous ignorons les fondements. Nous voulons éviter que notre pays soit confronté à de graves dérapages religieux comme c’est le cas au Nigeria. Ils nous ont dit qu’il s’agit d’une nouvelle religion qui pourra contribuer à améliorer le vécu quotidien des résidents à travers notamment la mise en œuvre de projets de développement au profit des jeunes. Nous ne sommes pas dupes pour cautionner ce genre de chose. Nous ne voulons pas d’une telle religion dans notre quartier. Qu’ils aillent voir ailleurs !"

Nabiyouré Kaboré, chef coutumier de Kogl weogo de Zorgho et résident du quartier : "Les membres de cette soi-disant cellule de prières n’ont pas respecté les procédures d’installation idoines. Ils n’ont même pas cherché à rencontrer les responsables du quartier avant de s’installer. Ce n’est qu’après le mouvement d’opposition des jeunes, qu’ils sont venus vers nous. A l’issue de cette rencontre, ils nous ont remis une somme de dix mille francs (10.000 F CFA) que nous avons refusée. La position des responsables du quartier est sans ambages, il n’est pas question qu’un groupe de prières dont on ignore les fondements s’installe dans le quartier. Ils ont intérêt à partir pour ne pas subir la furie des jeunes en particulier."

Roger Sandwidi : "On m’a appelé plus de deux fois dans un maquis du quartier et je suis parti avec 3 autres camarades. Un d’eux s’est présenté comme le frère de d’une personnalité et l’autre a dit qu’il est maire d’une localité. C’est ce dernier qui s’est évertué à nous convaincre quant au bien-fondé de la cellule qui est loin d’être une secte. Nous leur avons fait comprendre qu’ils sont indésirables au regard d’un certain nombre de faits qui ne sont pas de nature à garantir la quiétude des résidents. Face à notre refus, ils nous ont demandé de proposer ce qu’ils peuvent faire pour nous, afin de pouvoir tenir leur culte sans problème, puisque selon eux nous sommes les meneurs des manifestants qui s’opposent à leur installation."

Richelieu Yembi ZONGO

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