Actualités :: CRI DU COEUR DE SAMI DOLI : Qui a détourné les droits de l’ex-employé de la (...)

Sami Marcel Doli est un Burkinabè, ex-employé de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO). Il nous a rendu visite au siège du journal "Le Pays". C’est un homme, qui dit ne plus savoir à quel saint se vouer, que nous avons reçu à la rédaction. Ses droits versés par la LIDHO restent introuvables.

Sami Marcel Doli aurait été victime de licenciement abusif par son employeur, la LIDHO en 2005. Au regard de cette situation, l’intéressé avait saisi l’inspection du travail et la direction générale du travail pour obtenir de l’aide dans le cadre d’une indemnisation. Après que les services de l’Administration du travail aient fait un décompte de ce que la LIDHO lui devait exactement, son ex-employeur lui a opposé un refus de payer. Il dit être retourné à l’Administration du travail qui, après avoir vérifié le décompte de ces droits et indemnités, a confirmé la somme due par son employeur. Mais, une fois de plus, il s’est vu opposer un refus catégorique de régler au niveau des services de la LIDHO. Poursuivant, M. Doli a dû se rendre au commissariat de Cocody qui, ayant analysé son dossier, l’aurait transmis au Procureur de la République de Côte d’Ivoire qui, à son tour, lui recommanda de recourir aux services d’un huissier pour l’exécution de la décision de l’Administration du travail.

Dans l’incapacité d’honorer les honoraires de l’huissier, M. Doli a dit s’être replié sur l’ambassade du Burkina en Côte d’Ivoire avec le secret espoir que ce serait la fin de ses péripéties. Saisi du dossier, l’ambassadeur l’aurait confié au Consul général du Burkina en Côte d’Ivoire au motif qu’il s’agissait d’un cas social. Ces autorités écrivent alors à la LIDHO. Mais M. Doli avoue avoir attendu en vain son dû. C’est en ce moment que des médias ivoiriens qui avaient eu vent de son affaire s’en étaient emparées et mené des investigations qui auraient abouti à la découverte au bordereau des traces du paiement de ses droits par la LIDHO.

M. Doli déclare que cette information reçue, il est retourné à l’ambassade du Burkina qui l’a renvoyé chez le Consul général et vice-versa. Las de ne pas trouver une oreille attentive et sur conseil de ses soutiens, il s’est rendu à la division des droits de l’homme de l’ONUCI où on lui confirma sa saisine effectuée par l’ambassadeur et le Consul du Burkina en Côte d’Ivoire. Il eut, à l’occasion, la confirmation que la structure onusienne a envoyé une correspondance à la LIDHO et que c’est vraisemblablement dans l’optique de donner une réponse favorable à sa requête que son ex-employeur aurait remis son dû aux représentants de son pays, à charge pour eux, de le lui verser. Ses pieds le reconduisirent donc inexorablement dans les représentations diplomatiques de son pays. Mais mal lui en aurait pris, car, à ce qu’il dit, il aurait été menacé par l’ambassadeur qui lui a dit qu’il ferait appel à la police pour l’embastiller s’il persistait.

Le recours aux autorités ivoiriennes

M. Doli désabusé, s’est tourné vers le ministre des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire qui, après l’avoir écouté, a instruit ses services compétents de prendre les dispositions pour mieux comprendre les choses et proposer une solution. Toujours selon lui, c’est muni d’une note du ministre ivoirien des Affaires étrangères qui aurait par ailleurs transmis son dossier à la représentation permanente du Burkina en Côte d’Ivoire par courrier n° 76/MAE/SG/AJC-AC/QB/NAP du 05 janvier 2007, qu’il est retourné à l’ambassade du Burkina avec le secret espoir que les choses se débloqueraient enfin. Hélas, une fois de plus, il aurait été accueilli avec les mêmes menaces. Ce qui l’a ramené chez le ministre des affaires étrangères ivoirien, puis chez l’ambassadeur du Burkina toujours avec une note signée aux bons soins du ministre ivoirien, sans succès.

M. Doli a également mentionné qu’à l’issue de cette visite infructueuse chez l’ambassadeur du Burkina, il a dû, sur recommandation du ministre ivoirien des Affaires étrangères, recourir au soutien de son homologue de l’Intégration africaine, qui l’a, à son tour, envoyé voir le ministre de la Famille, de la femme et des affaires sociales du même Etat. Après que les services compétents de ce dernier ministère aient conclu que M. Doli devait se référer aux représentants de son pays, celui-ci a dit être retourné chez l’ambassadeur du Burkina qui lui aurait fermé toutes ses portes, puis chez le Consul qui, par voie de correspondance écrite lui a dit avoir fait le maximum sur son cas et l’a encouragé à poursuivre ses droits selon les voies qui lui avaient déjà été indiquées par les autorités ivoiriennes.

Le recours aux autorités hiérarchiques de l’ambassadeur

Suite à tout ce qui précède et conformément à certains conseils, il aurait décidé de saisir le supérieur hiérarchique de l’ambassadeur, en l’occurrence, le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères du Burkina, Bédouma Alain Yoda, puis le Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo par lettre en date du 11 juin 2009.

Suite à la diligence de sa hiérarchie, l’ambassadeur aurait répondu par lettre n°68 du 7 juillet 2009 et tirant conséquences de cette réponse, sa hiérarchie se serait engagée à lui régler par le canal du Trésor public ses droits qu’il réclamait et qui seraient d’une valeur de 2 625 603 F CFA. Son dossier serait toujours dans le circuit et la procédure de règlement serait en train de suivre son cours. Il aurait été également décidé à l’occasion, sur sa requête auprès des services compétents du ministère de l’Economie et des finances, de lui verser ses frais de séjour et autres indemnités d’une valeur de 4 200 000 F CFA, nous a confié notre hôte du jour.

Mais là aussi, il soutient, qu’il n’a pas pu entrer, malgré de multiples démarches auprès des autorités compétentes, en possession d’une copie de mandat ou de bon de caisse du Trésor pour le paiement de ses frais et indemnités jusqu’à ce jour. De son point de vue, cela se justifie par la non- transmission de son dossier au service de l’ordonnancement par le chef du service administratif et financier de la direction des ressources humaines du ministère de l’Economie et des Finances, Eric Toé. Il aurait entre-temps reçu des promesses que tout se réglerait au plus tard avant fin juin. L’attente se poursuit. Il a relevé avoir reçu sur sa demande, le soutien du ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN) qui, dans ses missions de solidarité et d’assistance aux cas sociaux, a mis une maison à sa disposition et l’a nourri par le truchement d’un restaurant où il a bénéficié d’un abonnement.

L’expulsion de la maison mise à sa disposition par le MASSN

Mais M. Doli n’est pas au bout de ses peines. Il a expliqué être venu au journal exposer ses problèmes, mais surtout lancer un cri du cœur en direction des plus hautes autorités politiques du Burkina, notamment du président du Faso, du Premier ministre et du ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. Il les prie de l’aider à obtenir dans les meilleurs délais, ne serait-ce que ses frais de séjour et autres indemnités, d’autant plus que sa situation se dégrade de plus en plus. Il vient d’être expulsé de la maison où il logeait.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

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