Actualités :: Province du Soum : La société minière (SMB) se met à dos la population (...)
Vue des participants à la journée d’information du 28 mai

Le climat est délétère entre la société des mines de Béllahouro (SMB) et les communautés riveraines. La pomme de discorde réside dans les nombreuses promesses non tenues par la société minière. De toutes ces promesses oubliées de la société, c’est la question de l’emploi des jeunes de la province qui préoccupe le plus les communautés hôtes. Après plusieurs interpellations adressées à la société, sans succès, c’est un face à face qui ne présage rien de bon qui s’est engagé entre les parties depuis l’inauguration officielle de la mine le 8 avril dernier.

Béllahouro et Inata. Deux villages sortis de l’anonymat en raison de leur sous sol riche en métal jaune. La société minière a choisi le nom du premier village pour son appellation, d’où SMB, société des mines de Béllahouro. Mais c’est le deuxième village qui est le plus connu car il abrite les installations de la mine. L’essentiel du minerai s’y trouve, c’est pourquoi, pour désigner la société minière, on l’appelle simplement Inata. Il est situé à 70 km de Djibo, le chef-lieu de la province du Soum. C’est une localité qui est donc à 270 km de la capitale Ouagadougou. Le 8 avril dernier, le Premier ministre Tertius Zongo, a procédé à l’inauguration de la mine dont la construction a duré deux ans.

Depuis deux mois donc, des lingots d’or coulent à Inata au grand bonheur des responsables miniers. Les populations riveraines, quant à elles, attendent toujours pour voir la vraie couleur de l’or qui sort des entrailles de leur sous sol. Elles profiteraient très peu de la présence de la mine sur leur sol. A titre illustratif, sur les 450 employés de la société, toutes qualifications confondues, les ressources humaines locales sont à peine 70 dont 49 de la commune de Djibo, 8 de Tongomayel (qui abrite les locaux de la mine), 7 de Koutougou (où se trouve le barrage qui alimente la mine) et 8 de Arbinda, selon l’organisation dénommée le Mouvement des jeunes de la province du Soum (MJPS).

Les maires des trois dernières communes citées confirment ces chiffres. Pourtant, tous les directeurs qui se sont succédés à la tête de SMB avaient promis de prioriser les compétences locales pour les recrutements, surtout en ce qui concerne les emplois non qualifiés de la mine. Les jeunes tout comme les autorités locales et provinciales dénoncent l’opacité qui entoure le processus de recrutement au niveau de la mine. Pendant longtemps, SMB a négligé l’affichage de ses avis de recrutement dans les communes de la province, même pour des emplois non qualifiés dont elle dit être prioritairement destinés aux ressources humaines locales. C’est à Ouagadougou, à son siège de la Zone du bois, que ses affiches ont été placées. C’est également là où il faut aller déposer les dossiers de candidature.

Plus grave, ceux qui arrivent à déposer leur dossier et à avoir un entretien d’embauche n’ont pas de suite. Ce n’est que ces derniers mois que les choses ont semblé bouger avec les différentes menaces de marches des jeunes contre la société. Les autorités locales mises au pied du mur ont exigé de SMB l’affichage des avis dans les mairies et au haut-commissariat de la province. Là aussi, beaucoup déplorent le retard dans l’affichage des avis. C’est à quelques jours de la date limite du dépôt des candidatures que les communiqués sont acheminés au niveau des communes. Pour les jeunes, les responsables des ressources humaines de la société veulent les écarter, sinon ils auraient pu utiliser les ondes des radios locales (il en existe deux à Djibo) pour faire passer leurs avis de recrutement.

La Coordination provinciale des associations et mouvements de jeunesse du Soum (COPAJES) dénonce le retard dans la publication des résultats des avis de recrutements, le manque de communication et les entretiens d’embauche sans suite. Ce qui fait qu’aujourd’hui, non seulement la plupart des travailleurs locaux (ressortissant de la province du Soum) sont très peu nombreux dans la mine et sont relégués aux postes subalternes et temporaires, mais ils subissent en plus une sorte de discrimination dans leur traitement. Ils ne sont pas logés à la même enseigne que les autres travailleurs venus des autres provinces ou de l’extérieur. Ils ont été sommés de vider les logements de la mine pour louer des maisons dans les villages riverains. Ils attendent aussi depuis octobre le remboursement des frais de leur assurance santé.

Par Idrissa Barry


Journée d’informations sur l’emploi : SMB baille et s’en tire à bon compte

Le jour de l’inauguration de la mine le 8 avril dernier, le maire de Tongomayel a, dans son discours, exprimé haut et fort les récriminations de la population vis-à-vis de la société minière. Il a dénoncé les fausses promesses faites par SMB dont la priorisation des jeunes des localités riveraines dans les emplois non qualifiés, la construction des infrastructures socio éducatives dans les villages de Filio, Sona et Gomdé ainsi que le financement des groupements de femmes pour mener des activités rémunératrices de revenus.

A la fin de la cérémonie, le Premier ministre aurait instruit le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Kader Cissé, pour convoquer un forum qui mettra face à face les communes, les associations et mouvements de la société civile d’une part et la société minière d’autre part pour trouver des solutions aux problèmes soulevés par le maire de Tongomayel. La rencontre devrait avoir lieu le 8 mai dernier, mais le ministre Kader Cissé l’a reportée sine die pour des raisons non connues. Finalement, c’est le ministre Ousséni Tamboura, originaire de la province, qui va convoquer la rencontre sans son homologue des Mines. Elle s’est tenue le 28 mai dans la salle de conférence du PDES II. Le ministre Tamboura était accompagné de son homologue de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba. Mais la rencontre n’a pas répondu aux attentes de nombreux participants.

Au lieu qu’elle se focalise sur la préoccupation majeure des participants, à savoir les obligations sociales de la société minière vis-à-vis des populations locales, elle a plutôt été monopolisée par le ministre Koutaba pour parler de la politique de son département sur les opportunités de formation des jeunes. Il s’est également appesanti sur "les qualités de Blaise Compaoré, le seul vrai, honnête et compétent pour diriger le Burkina". Quand certains jeunes ont voulu le ramener sur leur préoccupation et lui ont fait savoir qu’ils ne sont pas venus pour écouter des discours de campagne, il les a tancé vertement, leur rappelant à plusieurs reprises que le gouvernement ne les suivra pas dans leur "égarement, même si l’égarement fait partie de la jeunesse". Le ministre Tamboura a temporisé pour reconnaître que la question des emplois au sein de SMB relevait effectivement des préoccupations légitimes des jeunes, même s’ils ne doivent pas en faire une fixation. Pour les deux ministres, SMB n’était même pas tenue d’assister à la rencontre, du fait de son statut de société privée.

Les jeunes devraient donc se féliciter que le DG de SMB soit venu en personne pour les écouter. Mieux, c’est la société minière qui a financé l’organisation de la journée. Tous les frais y afférents ont été entièrement pris en charge par SMB. Pour de nombreux participants, si les deux ministres penchaient du côté de la société minière, c’est justement à cause de tout cela. "C’est une honte pour nous de voir que nos autorités se laissent avoir comme ça par la société minière. Nous avons cru qu’elles étaient là pour nous défendre, mais on se rend compte qu’ils sont avec SMB ", déclare un jeune à la sortie de la rencontre. D’autres jeunes n’ont pas daigné prendre part à la journée. Pour eux, c’est un jeu pipé à l’avance. C’est l’avis de Amadou Maîga de RAJS : "Cette rencontre ne pouvait pas répondre à nos attentes car le départ a été faussé.

C’est dans le cadre des 48h de RAJS que j’ai demandé au ministre Tamboura de nous aider à faire venir son homologue Koutaba pour parler aux jeunes des opportunités d’emploi qu’offre son département. Mais à ma grande surprise, mon idée a été transformée pour en faire autre chose en me reléguant au second plan." Il y avait également d’autres absents de taille, les trois maires dont les villages sont concernés par l’exploitation minière, à savoir Saadou Issa Tamboura de Tongomayel, Hamidou Koundaba de Koutoukou et Mamoudou Maîga de Arbinda. "Ce n’est pas de notre faute si nous n’y étions pas parce qu’on n’a pas été invité", affirme le maire de Arbinda. Ils ont préféré aller à une réunion politique du CDP tenue à la Maison de la femme de Djibo et présidée par le ministre Noêl Kaboré des Télécommunications.

Pour eux, la rencontre qui a eu lieu le 28 mai dernier au PDES II n’est pas celle demandée par le Premier ministre.
Entre eux et la société minière, c’est le malaise depuis plusieurs mois. Ce malaise est surtout lié à la frustration des responsables communaux au regard des attentes insatisfaites pour leurs communes en tant que entités, mais aussi de leurs populations, en particulier en matière d’emplois. Le maire de Aribinda, Mamoudou Maîga, affirme que la société se moque d’eux : "elle nous a utilisé pour arriver à ses fins. Aujourd’hui, elle nous ignore".
Les trois maires font cas de l’absence de dialogue et ou d’échanges francs sur le plan d’action de la mine à destination des communes, la non prise en compte par SMB de la réalisation promise de leurs PCD, mais surtout, l’absence d’emplois des ressortissants de la région dans le personnel de SMB.

Idrissa Barry


La plate forme de la coordination des jeunes

- La création de centre de formation en métier (soudure, menuiserie, couture, informatique)
- L’aménagement d’un périmètre irrigué au barrage de Gomdé pour l’entreprenariat des jeunes
- Le financement des activités génératrices de revenus
- L’instauration d’un quota dans le recrutement des emplois non qualifiés
- La diffusion des avis de recrutements sur les ondes et l’affichage dans l’ensemble des mairies.
- La vulgarisation du code minier.
- Promouvoir et accompagner les entreprises, associations locales (bâtiments, produits alimentaires, bureautique, consommables informatiques, produits d’entretien, structures associatives intervenant dans l’hygiène et l’assainissement).

L’Evénement

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