Actualités :: Assises criminelles de Bobo-Dioulasso : 10 ans fermes pour viol d’une (...)

Le premier verdict des assises criminelles de la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso, est tombé lundi 14 juin en fin de matinée, après deux heures de procès. Il est midi, le président du tribunal Dihizou Coulibaly, entouré des juges fait son entrée dans la salle des audiences du tribunal du travail. L’accusé, Béma Sanou, un jeune de 22 ans est à la barre.

Comme un couperet, le verdict tombe : 10 ans de prison ferme pour « viol aggravé », l’intéressé ayant abusé sexuellement d’une mineure de trois ans et demi. Résigné, les bras croisés et la tête baissée, Béma Sanou a écouté silencieusement les derniers mots du président qui lui donnent la possibilité de faire appel dans un délai de cinq jours.

Les faits eux, remontent à trois ans. C’était le 24 janvier 2007 alors que le prévenu avait 19 ans. Ce jour-là, Béma achève son travail plus tôt que d’habitude, à l’usine d’égrenage de coton de la SOFITEX de N’Dorola. Selon sa version, il est 10 heures, quand il est accosté par un ami qui l’invite à une virée dans le maquis du coin. Lui qui, à son habitude ne prenait pas d’alcool se retrouve au milieu des bouteilles de liqueurs. Dans quel état a-t-il quitté le maquis ? La réponse reste mitigée.

Dans un premier temps, Béma tente d’expliquer son acte par l’abus d’alcool avant d’accuser sa marâtre de l’avoir ensorcelé, faisant de lui un obsédé sexuel. « J’étais inconscient et je ne savais pas ce qui m’est arrivé », affirme-t-il. Les versions divergent. Sans tenter de se défendre, Béma déclare qu’il dormait dans sa chambre quand il a senti la présence de la fillette dans son lit. Sous l’emprise de l’alcool, il est passé à l’acte. Bertin Sanou, le père de la victime n’est pas de cet avis.

Dans sa déposition lue par le président du tribunal, il soutient que l’acte a été délibéré d’autant plus que, selon son épouse, c’est quand le prévenu, leur voisin est venu à son domicile pour emprunter le matériel de thé, qu’il a entraîné la fillette. Auparavant dans la même matinée, celle-ci souffrait de fièvre et avait reçu des soins au dispensaire.

De retour du travail vers 13 heures, Bertin Sanou, voulant s’enquérir de l’état de santé de sa fille demande à la mère de celle-ci de l’amener. Après maintes recherches, l’enfant est retrouvée dans la chambre de Béma. En route pour le domicile familial, la fillette se tord de douleur au ventre. Sa mère ne tardera pas à constater des blessures dans son intimité. Béma est mis devant les faits, mais nie avoir fait quoique ce soit à la fillette.

La gendarmerie de N’Dorola est aussitôt saisie. La petite est conduite au dispensaire où l’agent de santé confirmera un viol. Béma Sanou est transféré au parquet de Bobo-Dioulasso et inculpé de « viol aggravé ». Tout comme à la gendarmerie et devant le juge d’instruction, le prévenu reste constant dans sa déclaration. Il a toujours reconnu les faits. L’avocat général relève qu’à ce niveau, il n’y a pas de doute : l’acte de pénétration sexuelle sans consentement est établi par le certificat médical délivré par un gynécologue. Il souligne que lorsque le viol est commis sur une personne de cet âge-là, il est aggravé.

L’avocat général rejettera du revers de la main, l’abus d’alcool et l’envoûtement plus haut évoqués par le prévenu. Dans la foulée, le président du tribunal demande à Béma s’il avait une petite amie. Il répond par l’affirmative. Son avocat, Me Kouessé Sanou, lui, se focalisera sur l’absence d’expertise médicale sur l’état mental de son client au moment des faits.

Il s’appuie sur les témoignages de bonne moralité dont jouit le prévenu dans son environnement et « n’écarte pas la thèse de l’envoûtement », relevant que nous sommes en Afrique et au Burkina. Maître Kouessé plaide enfin pour la réhabilitation du prévenu, même si les faits sont reconnus « graves ». Après quoi, la cour se retire. Une trentaine de minutes après, le président et ses juges réintègrent la salle d’audiences et livrent le verdict ci-dessus cité, sous des murmures.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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