Actualités :: SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

Le mardi 20 avril 2010, les travailleurs de la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina (BICIA-B) ont organisé un sit-in dans la cour de la banque pour réclamer la démission sans délai de leur Directeur général, du Secrétaire général et de la Directrice générale adjointe. Reprochant à ces derniers une gestion chaotique de l’institution financière, ils ont posé la satisfaction de cette requête comme condition sine qua non à toute reprise du travail.

"Depuis l’arrivée en fin 2006 de l’actuel Directeur général, la situation à la BICIA-B est caractérisée, d’une part, par un climat social qui n’a cessé de se détériorer, d’autre part, par une accumulation de contre-performance tant au plan commercial qu’au plan de la rentabilité". C’est en substance ce que reprochent les travailleurs de la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina (BICIA-B) dans une déclaration sur la situation qui prévaut au sein de ladite institution. Et ils ont tenu à manifester leur ras-le-bol à travers un sit-in qu’ils ont organisé le mardi 20 avril 2010 au siège de la banque. L’objectif visé par cette manifestation est sans ambiguïté, à savoir la démission sans délai du Directeur général (DG), du Secrétaire général et de la Directrice générale adjointe.

Au nom de leurs camarades, Alassane Onadja de la CGT-B et Thérèse Sawadogo de la CSB ont affirmé que le départ de l’équipe dirigeante de la BICIA-B était la condition sine qua non à toute reprise du travail, qui, selon toujours eux, a été suspendu au siège et dans toutes les agences et ce, sur tout le territoire national. Dans les détails, les grévistes dénoncent "une politique commerciale hasardeuse et contre-productrice dans un environnement de concurrence". Les conséquences d’une telle gestion étant selon eux, entre autres, la fuite des clients de la banque qui a entraîné une baisse progressive des résultats qui seraient passés d’environ 3,5 milliards en 2006 à 1,4 milliards en 2009, soit une baisse de 60%, et la détérioration de l’image de marque de l’institution. Sur le plan social, les faits incriminés par les agents mécontents sont des licenciements abusifs, le départ sous pression de certains cadres de la BICIA-B, le durcissement des conditions d’accès au crédit pour le personnel, la diminution de l’intéressement versé au personnel au titre de l’exercice 2009.

En somme, les travailleurs de la banque qui occupe la 5e place dans le milieu bancaire, après avoir été classée première sur une longue durée, s’élèvent contre ce qu’ils appellent une remise en cause de leurs acquis arrachés de luttes mémorables aux précédentes directions. Ils trouvent par ailleurs que, paradoxalement, les avantages du personnel expatrié ne cessent de croître, avec entre autres la prise en charge de leur loyer au Burkina et en France par la BICIA-B et la prise en charge totale des frais médicaux de ces derniers par la banque, contre 80% pour les locaux.

Tout en reconnaissant un changement de position de la banque dans le classement, Luc Vidal, DG de la BICIA-B, a mis cette situation apparemment négative sur le compte d’un processus de restructuration et d’assainissement de la banque, dont l’évaluation qui lui avait permis d’occuper une première place dans le milieu bancaire burkinabè, selon lui, reposait sur des bases artificielles. Pour lui, le fait que la banque n’ait pas pu payer l’intégralité de l’intéressement est dû à ce processus de régularisation à travers le prisme duquel les résultats réels de la banque ont fait ressortir certaines difficultés que celle-ci rencontre.

L’intéressement étant proportionnel aux résultats de la banque, même le Conseil d’administration basé à Paris a confirmé le bien-fondé de son paiement en partie. Quant à l’objet du sit-in, que le DG l’a jugé sans fondement légal, il dit avoir déclaré aux représentants du personnel ne pas être lui-même en droit de démissionner aussi facilement étant donné qu’il est lié à la banque par un contrat. Il a déclaré être dépourvu du pouvoir de démission, et par conséquent « condamné à rester, comme sur un navire ».

Honoré OUEDRAOGONO

Le Pays

Journalisme en période de guerre : « Rechercher la vérité (...)
Liberté de la presse : Le Burkina Faso obtient la note (...)
Burkina : Suspension des travaux "clandestins" à la (...)
Burkina/Accusations de massacre de civils par l’armée : (...)
Burkina/Foncier rural : La promotion « Burkindi (...)
Burkina/Droits des défenseurs des droits humains : La (...)
Burkina/Projet d’insertion socioéconomique des enfants et (...)
Mécanismes de suivi des politiques publiques : Des (...)
Initiative « Résilience par l’artisanat » : Vingt jeunes (...)
Ouagadougou : Une importante quantité de viande (...)
Affaire Lionel Kaboui : Le dossier en appel renvoyé au (...)
Burkina/Sciences : « Les enjeux de la recherche sont (...)
Burkina/Littérature : Dr Adama Sow présente « Une vie très (...)
Dédougou : L’éducation, la santé et l’économie dans le (...)
Burkina : Plus de 393 000 personnes touchées par le (...)
Burkina/Lutte contre le terrorisme : Un couvre-feu (...)
Hommage Pierre Claver Damiba : Un homme d’Etat passionné (...)
Burkina/Projet Procoton de la GIZ : Plus de 22 800 (...)
Burkina/Éducation : Un atelier pour l’accessibilité des (...)
Burkina/Sécurité privée : Pyramide Services livre sa (...)
Burkina/Promotion de la biodiversité : Vers la mise en (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36582


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés