Actualités :: RECENSEMENT ÉLECTORAL A OUAGA : Des tentatives de corruption d’agents (...)

Le recensement électoral a été prolongé du 6 au 15 avril 2010. Nous avons effectué une tournée hier, dans certains bureaux de vote de la capitale, pour nous imprégner de l’ambiance qui y prévaut. Elle est plutôt morose, sur fond de tentatives de corruption

La deuxième phase du recensement électoral bat son plein. Dans les bureaux de vote, les agents recenseurs, s’ils ne sont pas absents, s’ennuient. Certains d’entre eux mettent ce temps à profit pour faire de la lecture, préparer les concours de la Fonction publique ou vaquer tout simplement à d’autres occupations. Nous avons trouvé des bureaux de vote abandonnés, sans la présence d’un seul agent. Et le gérant de parking d’à côté de conclure :"Il a raison, il va venir faire quoi ? Il peut passer toute la journée sans enregistrer une seule personne. N’est-ce pas plus sage d’aller grouiller ailleurs vu que le pays est dur ?" L’affluence n’est pas au rendez-vous. Un agent recenseur raconte : "Quand on vient s’asseoir du matin jusqu’au soir sans affluence, on sent plus la fatigue. Il y a le problème de poussière, de vent et de tables pour s’asseoir. Il n’y a pas d’ombre surtout vers 10 heures et 11 heures et parfois, on peut se déplacer au moins cinq fois, et ce qui fait que les gens ne nous voient pas quand ils viennent pour s’inscrire car on est caché. Si la CENI avait prévu des tentes mobiles, c’était mieux".

Au total, nous avons sillonné une dizaine de bureaux de vote dans les quartiers Zogona et Wemtenga. Nous avons surpris seulement 5 personnes venues se faire enregistrer sur les 10 bureaux de vote visités. Le bureau de vote le plus chanceux a enregistré 99 inscrits alors que les autres bureaux tournent autour d’une quarantaine. De façon générale, les agents recenseurs se plaignent des conditions de travail. "Il faut que les autorités revoient le traitement. On nous a dit que c’est le budget de l’État qui finance l’opération donc il n’ y a rien. Comme il n’y a rien à faire, nous aussi, on vient s’asseoir pour s’occuper sinon, on n’est pas satisfait", nous a confié l’un d’eux. Il est difficile de faire une appréciation globale car il y a des disparités d’un bureau à un autre. Si dans certains bureaux, ce sont les personnes âgées qui s’inscrivent en général, dans d’autres, ce sont les jeunes ou les femmes. Les documents les plus utilisés pour l’inscription sont la nouvelle pièce d’identité et l’extrait d’acte de naissance ou le jugement supplétif.

Un autre fait à signaler, les tentatives d’intimidation et de corruption dont sont victimes certains agents recenseurs. En effet, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a instruit les agents recenseurs de n’enregistrer que ceux qui se présentent physiquement à eux. Autrement dit, chacun doit se faire enregistrer lui-même et non passer par un tiers. Il se trouve des individus mal intentionnés qui disent vouloir encourager et soutenir les agents recenseurs à travers des visites répétées à leurs bureaux allant jusqu’à leur proposer des sommes d’argent pour qu’ils inscrivent des gens, toute chose qui est contraire aux instructions reçues de la CENI. Certaines personnes continuent de venir avec les anciennes pièces d’identité. Les agents recenseurs ont même eu une prise de bec avec un citoyen. Une personne s’est présentée avec l’ancienne pièce d’identité et les agents lui ont fait comprendre que ce n’est pas un document valable.

Il leur a fait savoir que s’ils refusent de l’enregistrer, ils sont de connivence avec le pouvoir parce que ce sont les gens du pouvoir qui ont les nouvelles pièces d’identité, en tout cas, pour la plupart. Il se trouve aussi des personnes qui ne comprennent pas pourquoi la copie simple de l’acte de naissance est valable pour l’établissement de la nouvelle pièce d’identité et ne l’est pas pour le recensement électoral. Comme lors de la première phase, ce sont les mêmes difficultés rencontrées, les mêmes problèmes posés.


Des inscrites s’expriment

Léa Yaï, étudiante en 2e année chimie/Biochimie "Je suis venue m’inscrire et participer activement aussi au processus. Comme on l’a si bien dit, il faut s’intéresser aux affaires du pays, au moins avoir une part de décision aussi."

Alimata Kiemdé, étudiante en 2e année Biologie/Géologie "Je m’inscris pour pouvoir participer aux élections. C’est la première fois que je participe et je me dis que ma voix va compter et pourra faire changer les choses si je participe. J’invite les gens à venir s’inscrire parce qu’ils s’asseyent à la maison et racontent que de toute façon même s’ils votent, on connaît le résultat, ça ne va pas changer les choses. Alors que si ces personnes se décident à aller voter, cela va changer les choses un jour ; donc j’appelle les gens à venir s’inscrire pour voter. Il faut voter pour le candidat qui dit des choses importantes pour le pays et qui t’arrangent. Il faut voter un programme et non un individu. Il ne faut pas voter quelqu’un parce qu’il te donne du riz."

Koyir Désiré SOME

Le Pays

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