Actualités :: Noyade à la cascade de Karfiguela : Un gendarme déféré à la prison de (...)

Un gendarme a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Banfora le 22 mars 2010. Il a été épinglé suite à la noyade d’une jeune fille à la cascade de Karfiguela le 13 mars 2010, alors qu’il s’y était rendu en compagnie de cette dernière et dont le corps a été repêché le lendemain 14 mars 2010.

Pour un homme de tenue, de surcroît gendarme, les faits sont à la fois déroutants et incompréhensibles, mettant certainement mal à l’aise l’état-major de la Gendarmerie nationale face à la famille de la victime, Catherine Ouattara, âgée de 19 ans, cela quelle que soit l’issue judiciaire. Sanon Kalifa, puisque c’est de lui il s’agit, à l’Escadron mobile de Bobo-Dioulasso, est arrivé dans la Cité du paysan noir le 13 mars dernier. Il prit attache avec Catherine Ouattara, qui n’est autre qu’une ex-copine depuis la ville de Sya. Celle-ci avait eu des relations amoureuses assez compliquées avec l’homme de tenue.

Selon ce que nous avons appris, l’homme entretenait relation amoureuse avec une autre fille, et qui s’était soldée par une vie en concubinage suite à une grossesse. Catherine avait tout naturellement mal pris cette trahison. Entre les deux cependant, les relations ont continué et M. Sanon aurait été informé d’une grossesse que portait Catherine Ouattara. Les choses se sont par la suite compliquées, et cette dernière frôla même un suicide.

A Bobo, la hiérarchie du gendarme est approchée par la famille de celle-ci mais sans succès à cause de l’autre relation. Sous les conseils des parents, Catherine avait finalement quitté la ville de Bobo, histoire d’oublier un peu ces relations tumultueuses. Elle vivait désormais à Banfora jusqu’à ce 13 mars 2010 où, curieusement, Kalifa est arrivé dans la Cité du paysan noir. Il aurait prétendu que c’est sur insistance de sa « dulcinée ».

Il se serait alors présenté au domicile de l’oncle de la fille au secteur n°8 de Banfora. Là, il se présenta à la tante de la fille, puis s’est rendu ensuite au grand marché, pour saluer l’oncle lui-même. Après ces courtoisies, les « anciens amoureux » se sont retrouvés à la cascade de Karfiguela, ce site touristique très attrayant, où, en ces temps de canicule, ils entendaient profiter des bonnes grâces de Dame nature. C’est là qu’est intervenu le drame.

Après une promenade, la victime aurait insisté pour se baigner. Une fois dans l’eau, selon toujours la version servie par l’unique témoin, la jeune fille aurait commencé à éprouver des difficultés. Lui étant sur la rive (il aurait peur de l’eau) il se serait jeté à l’eau. Accroché par sa compagne en difficulté qu’il n’arrivera pas à sauver étant donné que lui- même ne savait pas nager, il réussit tout de même à ressortir et chercha du secours dans les environs sans succès. Curieusement, ils étaient seuls malgré la forte affluence ces temps-ci sur le site. Catherine ne donnera plus un signe de vie.

Comme un malheur ne vient pas seul, disent certains, le gendarme soutient que leurs effets personnels avaient disparu, volés par des indélicats. Impossible donc d’appeler au téléphone. Il entreprit de descendre la colline et une fois en bas, il aurait croisé des touristes. Sans appeler au secours, Kalifa regagna la ville de Banfora à pied (10 km environ) laissant sur place sa moto, faute de clé. Il se rendit dans la famille de la victime, où il emprunta la somme de 1000f avec la tante de la fille, tout en lui précisant que leur fille devra rentrer un peu plus tard.

Avec ces 1000 F, (n’ayant plus un sou après le vol de leurs effets), M. Sanon s’est débrouillé avec les transporteurs pour regagner Bobo. Des sources indiquent qu’il est allé retrouver la deuxième clé de son engin, s’est retourné à Banfora sur le site où il récupéra son engin avant de disparaître dans la nature, abandonnant ainsi sa dulcinée sous les eaux de la cascade.

Le corps sera repêché le lendemain, et il a fallu des recherches pour l’identifier (cf. l’Observateur Paalga du 24 mars 2010). Très vite, il sera le premier suspect et sera interpellé le 17 mars 2010 à Bobo. Passant aux aveux, tout en donnant bien sûr sa version des faits, des zones d’ombre existent. Avait-il besoin un tel délit de fuite quand on sait que les noyades sont lésion sur ce site ? Pourquoi cette coïncidence de manque de témoins ? Pourquoi Sanon Kalifa ne s’est-il pas confié à ses collègues de la gendarmerie de Banfora au lieu de faire cavalier seul dans une si grave affaire ?

Qui plus que lui est mieux placé pour réaliser la gravité des faits ? Des sources indiquent que le suspect sérieux avoue avoir paniqué après le drame. Visiblement, la gendarmerie de Banfora n’a pas voulu tergiverser sur cette affaire qui ne fait pas du tout honneur au corps et le pandore fautif a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Banfora depuis le 22 mars 2010 pour meurtre et non-assistance à personne en danger. L’affaire est désormais entre les mains de la justice qui aurait ouvert une information aux fins de mieux cerner la noyade.

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga

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