- Ouédraogo Ilassé Jean Ernest, haut-commissaire de la province du Séno
Parti en Espagne le 8 mars 2010 pour des vacances, le haut-commissaire du Séno, Ilassé Jean-Ernest Ouédraogo, devait rentrer le 21 mars dernier. Mais depuis, sa famille est sans nouvelle de lui. C’est ce que son épouse, Henriette Ouédraogo, rapporte dans l’écrit qui suit.
Monsieur Ouédraogo Ilassé Jean Ernest, haut-commissaire de la province du Séno, en congé annuel, a décidé de se rendre en Espagne pour rendre visite à ses enfants. Il a quitté Ouagadougou dans la nuit du 07 au 08 mars à 3h40 mn du matin par “Air Maroc”. Il devrait transiter à Casablanca à 7h 10 mn le 08 mars 2010 avec le vol de la même compagnie. Le départ de Casablanca pour Madrid était prévu pour 12h le même jour.
De Madrid, il devrait prendre le bus pour saint-Sébastiano à environ 8 heures de route (environ 880 km).
Ensuite, il devrait prendre le train pour Hernani. St-Sébastiano à Hernani, fait environ 1 h de route (110 km).
La date de son retour était fixée pour la nuit du 20 mars 2010 à 20h 45 mn. Il devrait arriver à Casablanca à 21h 35 mn pour le transit, puis quitter Casablanca à 23h 00 pour arriver à Ouagadougou dans la nuit du 20 au 21 mars 2010 à 2h 35 mn du matin. Toujours avec le vol “Air Maroc”. Il devrait reprendre, selon lui, dès le lundi 22 au mardi 23 mars 2010, son service dans le Séno.
Son premier coup de téléphone a été reçu le 14 mars 2010 vers 10h 30 mn pour dire que tout le monde se portait bien là-bas et qu’il avait des difficultés de communication avec son portable puce Telecel : 78 81 62 06 ainsi qu’avec son portable puce Telmob : 70 23 92 07. Il m’a demandé aussi si je pouvais lui mettre des unités sur son Telecel. Il a dit également que si tout allait bien, il reviendrait à Ouaga du 20 au 21 mars 2010 comme prévu ; et qu’il ne pouvait pas aller voir sa fille Tatiana en France ; mais il l’a appelée et ses études allaient passablement.
Nous sommes allés le 20 mars (les enfants et moi) à l’aéroport et y sommes restés de 23h 30 mn jusqu’au 21 mars 2010 à 2h35 mn du matin. Parmi les passagers, pas d’Ernest. Nous nous sommes renseignés auprès des agents et après consultation des registres, il n’y avait pas d’Ernest Ouédraogo à bord d’”Air Maroc”. Ce jour là, nous sommes rentrés vers 3h 30 mn du matin.
Son deuxième coup de téléphone a été reçu le 22 mars 2010 vers 13h moins 20 mn où il me disait qu’il n’était pas rentré car on l’a arrêté à côté de l’aéroport de Madrid, qu’il a été transporté très loin de l’aéroport à peu près une cinquantaine de km, qu’il a été dépouillé de ses biens (portable, bague, bracelet, montre et argent) et que c’était grave, puis il a raccroché brutalement. C’était sur notre fixe à domicile : 50 43 00 99.
Son troisième coup de fil fut reçu le même jour (22 mars 2010) à 13h30 mn. Il me disait qu’il avait des difficultés pour m’appeler. De ne pas m’inquiéter ; que s’il plaisait à Dieu ça irait.
Qu’il a même rencontré un Burkinabè à Madrid et qu’il lui a chargé de prévenir l’ambassade pour lui. Il me disait aussi que si deux ou trois jours plus tard il ne venait pas, si on ne le relâchait pas, de prévenir les autorités. Puis il a raccroché.
Son dernier coup de fil faut celui du 22 mars 2010 à 13h 30 mn. Depuis lors, plus de nouvelles de lui.
N° de téléphone de son fils Fabrice à Hernani en Espagne : 0034627179789 ou 0034687068864
N° de téléphone de sa fille Tatiana à Lille en France : 0033626329029.
Ouagadougou, le 29 mars 2010
Henriette Ouédraogo, épouse d’Ilassé Jean Ernest Ouédraogo
L’Observateur Paalga
