Actualités :: Le portage des bébés au dos : Une pratique qui s’exporte

Le portage du bébé au dos qui est très répandu dans nos pays se révèle très bénéfique tant pour l’enfant que la mère. Une pratique dont l’efficacité dans le bien être des bébés a été prouvée scientifiquement. Le kangourou, qui sert à porter l’enfant sur le ventre dans une sorte de sac est une imitation de cette pratique bien africaine.

« L’enfant est un don de Dieu. La femme doit se réjouir de sa naissance et lui prouver tout son amour. Le bébé a besoin qu’on le dorlote, qu’on lui fasse beaucoup de chouchou…Il y a un lien profond entre une mère et son enfant. Une complicité que seul, Dieu peut expliquer. En portant son bébé au dos, on ne fait que lui assurer toute l’affection et la sécurité ».

Ces propos sont de Mme Traoré Irène. Pour elle, chaque femme doit pouvoir offrir ce geste d’affection à son bébé. Il est regrettable de constater que certaines femmes refusent de porter leur bébé au dos pour éviter que leur « poitrine ne tombe ». Salimata Ouédraogo trouve ce raisonnement ridicule et aberrant, car on ne peut selon elle, estimer la valeur d’un bébé. « Le portage du bébé au dos est quelque chose de culturel qui n’a rien de mauvais en soi », estime t-elle.

Le psychologue, Philippe Somé abonde dans le même sens. Pour lui, porter le bébé au dos est une habitude dans nos sociétés africaines et peut-être dans d’autres sociétés. Mais à priori, précise t-il, cela n’a que des avantages, car l’enfant lui-même a besoin d’un contact avec autrui, notamment avec sa mère.

Avant sa naissance, l’enfant, menait une vie très intime, avait un contact direct avec sa maman. A la naissance, il est expulsé par les contractions utérines. Cette une rupture, un peu brutale, un peu traumatisante qui est matérialisée par ce qu’on appelle « cri de l’enfant » à la naissance. Ce cri constitue donc à l’en croire, une réaction à cette rupture.

Progressivement, celui-ci s’adapte à sa nouvelle situation. Parmi les éléments qui vont l’aider à s’adapter davantage, le psychologue cite le reflexe d’agrippement qui existe aussi dans le monde animal. Le petit animal en s’agrippant par exemple à sa mère se sent en sécurité.

De même chez l’enfant, le contact avec sa mère rétablit un peu cette unité qui avait été brisée. « Ce contact cutané rassure donc l’enfant, le satisfait et l’apaise ». D’ailleurs, remarque M Somé, de manière spontanée, lorsqu’un enfant cri on le prend et le porte contre soi et cela l’apaise souvent avant qu’on ne lui donne du lait ou autre chose. Cette forme de communication est très ressentie par le bébé.

Dans la tradition africaine, la femme porte souvent le bébé même quand elle n’allaite pas ou lorsqu’elle travaille. Philippe Somé pense que tous les contacts visuel, corporel et vocal entretiennent une communication et aident l’enfant à se développer plus rapidement et de manière plus satisfaisante.

« Cela lui procure beaucoup de sécurité affective et physique ». Les absences de la mère sont souvent mal vécues par l’enfant qui les manifeste par des pleurs. Pour M Somé, plus la mère est en présence de son enfant, plus celui-ci en est présence de sa mère, plus cette présence est proche, plus il y a contact, plus l’enfant est apaisé. Il insiste que le contact participe vraiment à une éducation très apaisée et apaisante du bébé. On pense actuellement (en attendant cela soit prouvé), que dans les premières années de sa vie, l’enfant africain se développe plus rapidement et en mieux pour les raisons suscitées. Le contact crée un lien très fort entre une mère et son enfant.

Ce même lien mystérieux entre la mère et l’enfant existerait dans le monde animal. « Il s’agit de la para psychologie. On n’a pas les moyens de comprendre exactement quelle est la nature de ce lien, de ce rapport… mais, on constate qu’il y a quelque chose. La mère peut sentir qu’il se passe quelque chose, l’enfant sent toujours le manque, l’absence de sa mère. On ne saurait expliquer ni le comment ni le pourquoi », remarque M. Somé.

« Les européens n’ont fait que copier ce qui s’est passé en Afrique sauf que le portage se fait sur le ventre et non sur le dos », pense M Somé. Et d’ajouter que ce n’est pas le port sur le ventre ou sur le dos qui est important.

Le contact, élément essentiel

L’essentiel c’est qu’il y a contact entre la mère et son enfant. Le kangourou produit le même effet bénéfique. « Ce contact avec la mère ou avec une figure maternelle commence à diminuer pour des raisons liées aux nécessités du mode de vie », reconnaît- il.

Face à une société qui évolue selon M Somé, nous ne pouvons qu’attirer tout simplement l’attention des mères en leur disant que plus elles seront en contact avec leur bébé, mieux il se développera de manière équilibrée. Pour lui, l’absence de contact avec la mère crée une maladie que les psychologues ont appelé « hospitalisme ».

En effet, on a remarqué que des enfants bien soignés dans un hôpital, une pouponnière ou un orphelinat, développe certains troubles comme l’insomnie, les pleurs, la diarrhée l’amaigrissement, les vomissements etc. Malgré tous les soins qu’on leur administre, les bébés sont insatisfaits car, il leur manque l’affection. A l’âge précoce, le contact affectif passe par le contact cutané. Pour Mme Somé le contact mère-enfant est donc très important pour un développement harmonieux du bébé

Par Aïssata BANGRE


La méthode kangourou

La méthode kangourou comme thérapeutie pour les prématurés a été inventée et développée en Colombie. Elle montre qu’un prématuré peut vivre et se développer en dehors de l’incubateur après s’être adapté à la vie extra-utérine. Cette trouvaille qui a été plusieurs fois expérimentée à l’hôpital Materno Infantil, la plus grande maternité publique du sud de Bogota, est mise au point par un trio de médecins.

Chaque année, près de vingt millions de bébés prématurés viennent au monde. Un million dans les pays industrialisés, dix- neuf millions dans les pays en voie de développement, dont les deux tiers meurent dans leurs douze mois faute de soins adéquats, d’infrastructures adéquates, d’une politique sociale. Dans les pays de l’hémisphère sud, un enfant de un kg a très peu de chance de fêter son premier anniversaire.

Fort de ce constat, le Dr Rey Sanabria a découvert une méthode simple qui s’inspire de la nature. Les bébés des marsupiaux naissent prématurés et, pour achever leur croissance, se logent dans les poches de leur mère, qui leur procure chaleur et nourriture.

En 1978, pour la première fois au monde, ce médecin colombien applique à quelques prématurés humains, la méthode kangourou. La mère est utilisée comme source de chaleur et d’alimentation.

Le bébé, une fois la phase critique passée, et s’il ne souffre pas de maladie ou de malformation, est installé contre le sein de sa mère. Vêtu d’une chemisette légère, d’un bonnet et d’une couche, le bébé est maintenu par une étoffe qui permet à celle-ci de garder les mains libres et de vaquer à ses occupations quotidiennes.

Il vit en contact permanent avec sa mère et au-delà, toute la famille est mise à contribution (père, frères et sœurs…), assumant chacun à son tour le rôle de « maman kangourou ». Quelques mois plus tard, le Dr Martinez prend en charge le programme et décide d’appliquer la méthode à tous les prématurés de l’hôpital Materno Infantil.

Les deux médecins, appuyés par un troisième, le Dr Navarette, organisent et créent avec des moyens dérisoires, un service spécialisé pour les « bébés kangourou ». La méthode a démontré que le prématuré avait beaucoup de chances de survivre au contact de sa mère que coupé du monde dans une couveuse. A Bogota, 3500 bébés kangourou en sont la preuve. Le prématuré dans la couveuse ne reçoit, selon ces trois médecins, aucun contact humain ni caresses ni paroles.

Il est soumis au bruit de la machine, à la lumière artificielle continuelle, aux bactéries, à la cohabitation forcée dans la couveuse, car il n’est pas rare de voir, faute d’équipement, plusieurs bébés sous la même cloche. Par contre, au contact de sa mère, il est stimulé en permanence par les mouvements, la voix, les battements du cœur et la présence d’un être humain. Le lait maternel accélère aussi le développement de l’enfant.

A.B

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