La Direction régionale de la police de Banfora a intercepté des enfants victimes de trafic le 15 janvier 2010. Ces enfants, 14 au total, étaient en partance pour la Côte d’Ivoire. Remis à la direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale de la Comoé, ils ont été rapatriés dès le lendemain dans leurs villages d’origine à Dargo et Piéla.
Des enfants très peu préoccupés, baluchons sous les bras, embarquant dans le car, voilà le constat fait ce 16 janvier 2010 aux environs de 8h. Les agents de la Direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale de la Comoé venaient de procéder aux dernières consignes devant les guichets de la compagnie de transport STMB. Loin d’être une colonie de vacances, les forces de sécurité venaient de mettre un terme aux ambitions machiavéliques d’un trafiquant d’enfants et l’on procédait ainsi à leur rapatriement.
A travers cette interception, c’est la dynamique du Comité de lutte contre le trafic des enfants dont sont membres les forces de sécurité, qui voit son blason redorer. Le car chargé était en partance que la Côte d’Ivoire quand, en traversant la cité du Paysan noir, il est tombé dans les filets de la police. La curiosité de la police a été suscitée par ce grand nombre d’enfants à bord. Malheureusement, au dire du directeur provincial de l’Action sociale et de la Solidarité nationale de la Comoé, Amidou Koné, celle-ci n’a pas pu mettre la main sur celui qui accompagnait ces gamins. En clair, le trafiquant qui a dû sentir à temps la menace, a disparu dans la nature. 14 enfants, tous de sexe masculin, ont été ainsi extraits du car et remis à la direction provinciale de l’Action sociale de la Comoé.
Après un interrogatoire, les enfants ne savaient pas leur destination précise, selon le directeur provincial. « Je partais en Côte d’Ivoire pour cultiver », nous a lancé naïvement un des enfants avant de sauter dans le car qui le ramenait dans son village via la capitale burkinabè. Dans ce périple de retour anticipé pour ces bambins, un agent de la direction provinciale commis à la tâche, devait veiller à leur retour effectif chez eux. Certains sont originaires du village de Dargo dans la province du Namantinga tandis que d’autres sont originaires de Piéla dans le Bogandé. La majorité, soit dix gamins, viennent de Piéla et les 4 autres de Dargo.
Le trafic d’enfants est jugé inquiétant dans la région des Cascades surtout après cette interception en début d’année. Beaucoup d’enfants, au dire du directeur provincial, ont été interceptés et reconduit dans leurs villages l’année dernière. Notamment des enfants du Boulgou et de la Bougouriba, où deux convois ont été organisés à destination de ces localités. « Cela veut dire que la situation est inquiétante ; même si les enfants ne sont pas originaires de la Comoé, c’est quand même des enfants burkinabè », dira Koné Amidou. C’est dire que la Comoé est une zone d’accueil et de transit, pour le trafic d’enfants et il convient de redoubler de vigilance.
Malgré les campagnes de sensibilisation donc, le phénomène demeure une triste réalité. Et avec cette opération, c’est la satisfaction dans le rang du comité de lutte contre le fléau, car c’est une fierté légitime d’avoir soustrait ces innocents, dont l’âge est compris entre 8 et 16 ans, des mailles de la maltraitance et la pire forme de travail des enfants.
Luc Ouattara
L’Observateur Paalga
