Obligés de tirer le diable par la queue depuis la dévaluation du franc CFA et ses corolaires d’augmentation de coût de la vie, que renchérit désormais la crise économique et financière mondiale, les fonctionnaires burkinabè rêvaient toujours d’un relèvement substantiel de leurs salaires. Cela fait longtemps que ce rêve dure. En lieu et place de sa concrétisation, le gouvernement a préféré baisser le prix des hydrocarbures. En effet, depuis le 1er janvier 2010, le prix du jus a chuté de 23 F CFA pour le litre de Super 91, et jusqu’à 80 F pour le Gasoil.
Quand on sait qu’il y a longtemps qu’on attendait ce geste, force est de reconnaître qu’il s’agit tout de même d’une bonne nouvelle. A défaut de retrouver les niveaux antérieurs, le consommateur peut au moins souffler un peu. Ce n’est pas rien dans ce pays où cela paraissait quasiment impossible. Autre bonne nouvelle pour les fonctionnaires, le gouvernement a consenti à solder le compte des avancements jusqu’en 2006. Les bénéficiaires ont dû le constater sur leur paie de fin d’année avec beaucoup de sourire. Comme l’argent n’aime pas le bruit, c’est discrètement que les « heureux élus » ont profité de la pluie qui s’est abattue sur leurs comptes. Inutile de dire aujourd’hui que cela a apporté beaucoup de goût aux fêtes de fin d’année.
Mais à quoi répond cette magnanimité du gouvernement, aussi bien vis-à-vis des consommateurs de carburant que des fonctionnaires ? Le gouvernement ne coupe-t-il pas l’herbe sous les pieds des syndicats en prenant le devant de ses sempiternelles revendications ? Le « grand geste » de l’équipe du Premier ministre Tertius Zongo suffira-t-il à calmer les ardeurs ? Attendons de voir.
Bark Biiga
Fasozine
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