Depuis le 1er janvier 2010, les prix des hydrocarbures ont chuté à la pompe. Cette baisse qui s’explique, selon la SONABHY, par les cours du mois de décembre ainsi que la volonté du gouvernement de rendre accessibles les produits pétroliers est appréciée par les consommateurs dans leur ensemble.
"J’ai ressenti la baisse du prix de l’essence et je suis très content. Cela nous encourage et je pense que le gouvernement va continuer sur cette lancée", s’est réjoui Jean-Claude Kafando venu pour se ravitailler en carburant hier matin à la station Total sise à Gounghin.
Comme lui, les consommateurs ouagalais ont reçu cette baisse comme un cadeau de fin d’année. Selon le directeur du département de l’exploitation, Hilaire Kaboré, directeur général par intérim de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures, les prix par litre sont passés de 665 à 642 F CFA pour le super, de 470 à 460 F CFA pour le pétrole, de 655 F à 575 F CFA pour le gasoil et de 471 à 408 F CFA pour le DDO dans la zone de Ouagadougou.
La nouvelle structure des prix, a indiqué M. Kaboré, varie selon les distances qui séparent les villes de l’intérieur à la capitale du fait des frais supplémentaires de transport.
Cela signifie que dans les provinces, la baisse sera moins sensible. Mais, les nouveaux prix à la pompe découlent d’une part, de la volonté du gouvernement de rendre accessibles les hydrocarbures aux consommateurs et d’autre part, du fait que les cours des prix du mois de décembre 2009 ont connu un repli comparé aux précédents mois.
"Au Burkina Faso, les prix des hydrocarbures sont fixés mensuellement par un comité interministériel. Cette fixation tient compte de la cotation des 25 premiers jours du mois précédents. Mais quand il y a eu la flambée des prix, ce mécanisme était devenu difficilement applicable et le gouvernement a bloqué les prix pour les rendre abordables.
Quand la situation s’est rétablie, il a fallu reconstituer la trésorerie de la SONABHY et cela avait conduit à une hausse des prix. Nous sommes arrivé à un moment où le gouvernement a estimé qu’il est nécessaire de repartir sur le mécanisme des prix", a expliqué le directeur du département de l’exploitation de la SONABHY, Hilaire Kaboré. Les consommateurs apprécient cette décision mais estiment que le gouvernement peut aller au-delà. "Nous avons constaté la baisse des prix de l’essence, mais elle n’est pas considérable. Nous souhaitons que l’Etat revoit le prix à 500 F le litre pour le rendre plus abordable", a souligné une cliente, Mlle Abiba Ouédraogo.
Le pasteur Barthélemy Tapsoba de son côté pense que cette baisse soulage les clients. "Même si la baisse était de 1 F CFA, il faut saluer l’initiative. Pour quelqu’un qui a un esprit économique, il doit s’en réjouir", a affirmé M. Tapsoba.
D’autres consommateurs, au contraire, ont soutenu ne pas être au courant de cette baisse parce qu’ils n’ont jamais payé l’essence à la pompe au litre. Cette baisse de prix a beaucoup profité aux consommateurs de gasoil. "Les clients qui prennent le gasoil se réjouissent toujours quand ils viennent pour payer. Toutefois, les consommateurs du mélange et du super se sont toujours plaints parce que la baisse n’est pas considérable", a souligné Léonard Kombasséré, pompiste à la station Shell.
Si les consommateurs pointent toujours du doigt la SONABHY sur la hausse des prix des hydrocarbures, le chef de service ventes et marketing de la SONABHY, Mme Fatimata Ouédraogo réplique que la fixation des prix ne relève pas du ressort de son institution. Selon elle, un comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures regroupant des représentants des ministères en charge de l’Economie et des Finances, du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat, des Mines, des carrières et de l’Energie ainsi qu’un représentant de la SONABHY en qualité d’observateurs s’en occupe.
Ce comité rattaché au Premier ministère, selon Mme Ouédraogo, est chargé de collecter toutes les données et informations sur le marché pétrolier, d’élaborer la structure des prix des hydrocarbures et de déterminer périodiquement le montant des différentes charges concourant à la détermination des prix.
Elle a, en outre, indiqué que dans cette nouvelle structure des prix en vigueur, la subvention au mélange 2 temps a été supprimée parce que difficile à gérer dans la pratique. Toutefois, les consommateurs du mélange ressentiront néanmoins cette baisse. D’autant que la SONABHY explique sa décision en partie par la baisse du nombre de motos SIFA due à la fermeture de l’usine de montage.
Lassané Osée OUEDRAOGO
Wendyam Valentin COMPAORE
Sidwaya
