Dans notre parution du vendredi 18 décembre dernier, nous faisions cas d’un accident survenu dans la nuit du 16 au 17 décembre 2009 sur la route nationale n°1 (RN1) dans les encablures de Nabadogo dans la province du Boulkiemdé. Nous revenons aujourd’hui avec plus de détails sur ce triste accident qui a coûté la vie à 6 personnes et fait de nombreux blessés.
En provenance du Niger, le car d’infortune a quitté Ouagadougou à 20 h à destination de la Côte d’Ivoire. Selon le convoyeur, Zakaria Hamadou, c’est après avoir dépassé le carrefour Sakoinsé et précisément à hauteur de Nabadogo que le chauffeur a aperçu un camion de marchandises 10 tonnes venant de l’autre sens avec ses cotes phares allumés. Il lui a donc fait signe en baissant les siens. Geste que le chauffeur de camion n’a pas observé. C’est ainsi que les deux véhicules sont entrés en collision de front. Le chauffeur de camion 10 tonnes et un passager sont morts sur le coup. Au niveau du car des passagers, il n’y avait pas eu de perte en vie humaine. On dénombrait seulement des blessés. Mais un autre camion 10 tonnes est arrivé au même moment et c’est ce dernier qui a tué 3 des passagers qui se trouvaient au bord de la voie. Ce qui a porté le nombre de morts sur les lieux à 5, a-t-il indiqué.
Les premiers secours ont été portés aux accidentés par les riverains et les forces de sécurité, a affirmé le convoyeur. Parmi les blessés transportés au Centre hospitalier régional (CHR) de Koudougou, un a succombé des suites de ses blessures. Âgé de 40 ans, ce dernier se nomme Yacouba Yao, de nationalité nigérienne comme la plupart des 52 autres passagers. L’accident a donc fait au total 6 morts.
Selon le docteur Hubert Somé, chef de service de la chirurgie, le CHR a enregistré 35 blessés dont 15 ont été hospitalisés. Parmi ceux-ci, a-t-il précisé, 5 étaient dans un état grave. Quatre ont pu être opérés et un est décédé (il s’agit du nommé Yao). La plupart des accidentés ont eu comme blessures des fractures de jambes et des lésions. Kuiga Douama, une des blessés, a eu un délabrement de jambes qui a nécessité une suture, a confié le corps médical, très débordé par les blessés. Les autorités burkinabè ont rendu visite aux blessés et ont remis des médicaments pour leur prise en charge. Mais pour le docteur Somé, ces produits ne suffisent pas. Il a, par ailleurs, déploré le manque de plâtres et d’antibiotiques pour soulager les blessés. L’état de certains blessés suscite beaucoup de compassion. C’est le cas de Aminata Amed, âgée de 9 ans. Cette dernière, si elle recouvre la santé, ne verra plus sa mère car elle est morte au cours de l’accident, a confié Innoussa Abarmani, un des accidentés. Selon le témoignage de Hamadou Moussa, un des passagers, c’est le vendredi 11 décembre 2009 que le car a quitté le Niger. Les passagers auront fait 4 jours sans arriver à destination (plus précisément à Méagui en Côte d’Ivoire) sous prétexte qu’il n’y avait plus d’argent. C’est sur l’intervention d’un syndicat de transporteurs que le car a finalement repris la route. Selon ses dires, les deux véhicules étaient en vitesse au moment de la collision. Ce qui témoigne l’état déplorable du car. Il dit avoir eu de la chance car ceux qui occupaient les mêmes sièges que lui ont péri dans l’accident.
Par Dabadi ZOUMBARA
Le Pays
