La coordination des structures syndicales des commerçants qui regroupe le SNPTCOM/CNTB, l’OSCB/ONSL et l’ONACOMB a donné une conférence de presse le 18 décembre à Ouagadougou sur les dernières évolutions de la situation au marché central, Rood-Woko. Les commerçants estiment que la satisfaction de leurs revendications permettrait de relancer les activités commerciales. Conformément à la recommandation du Conseil des ministres qui a appelé au dialogue pour résoudre la crise, la coordination se dit prête à discuter.
Le bras de fer entre la coordination des structures syndicales de commerçants et les autorités municipales sur la gestion du marché central perdure. Le 25 novembre dernier, le Conseil des ministres est intervenu sur le dossier et recommandé aux protagonistes la concertation et le dialogue pour trouver des solutions pacifiques à la crise. La coordination qui a donné une conférence de presse le 18 décembre dit être dans cette logique de concertation. Elle a annoncé aux médias avoir rencontré le Directeur général du Travail qui a été instruit par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale à cet effet. Les commerçants ont trouvé le débat « ouvert » et ont apprécié le sens de l’écoute de leurs interlocuteurs. Les revendications de la coordination sont les suivantes : la suppression de la zone piétonne, la circulation en sens giratoire, le retour aux parkings auto aux abords du marché et la levée des barrières.
Dieudonné Zongo du SNPTCOM, président du mois de la coordination, qui a lu la déclaration, a martelé avec force que leur lutte était "légitime et qu’elle ne sera jamais politisée comme certains tentent de le faire croire". Ce qui les intéresse, ce sont les conditions de la bonne marche des activités de Rood-Woko au profit des commerçants. « C’est cela notre politique à nous, sinon nous ne sommes pas dans cette affaire de Opposition contre CDP », a tenu à préciser un des membres du présidium, constitué des responsables des différentes structures qui composent la coordination. La coordination pense que le fait de dire que la situation du marché ne concerne que quelques commerçants n’est pas soutenable. Elle en veut pour preuve la forte mobilisation autour de son mot d’ordre de Rood-Woko mort le 5 novembre dernier.
Les commerçants réaffirment que leurs revendications ne peuvent en aucun cas entraîner l’anarchie ou provoquer un incendie au marché parce qu’ils en seraient les premières victimes.
Pour la coordination, la levée des barrières apportera la quiétude des usagers. La suppression de la zone piétonne et l’instauration du sens giratoire favoriseront la fluidité de la circulation et le retour des parkings auto va favoriser le « retour massif de la clientèle au marché ». Sur la question des parkings auto, la coordination a déclaré que normalement il a été décidé de reconstruire le marché à l’identique après plusieurs arbitrages. Ce qui veut dire selon eux que les parkings auto qui existaient alors devaient être reconstruits. L’idée de maintenir la zone piétonne « reste la seule initiative privée et l’intérêt principal du maire, mais incompris des commerçants », constate la coordination.
La coordination se dit opposée à l’anarchie et à l’achalandage. Elle a informé la presse de la mise en place d’un comité provisoire de suivi et d’accompagnement qui regroupera toutes les structures pour résoudre ces questions. La coordination a également reconnu qu’il y a un travail de sensibilisation à faire pour rassurer les usagers du marché et les encourager à revenir. Cela passe entre autres par la satisfaction de leur plate- forme, selon les commerçants.
Par Abdoulaye TAO
Le Pays
