Actualités :: PRISE D’OTAGES EN MAURITANIE : Le Burkina, victime collatérale

C’est une première. L’otage de la bande saharo-sahélienne n’a plus de visage ni de couleur de peau. Car, figure à présent sur le tableau de chasse de ses ravisseurs, un otage noir, une Burkinabè précisément. Elle s’appelle Philomène Kaboré et est âgée de 39 ans. Cette Italienne d’origine burkinabè a disparu avec son époux, le 19 décembre dernier, dans le sud-est de la Mauritanie, à une dizaine de kilomètres de la frontière malienne.

A travers elle, c’est le Burkina qui apparaît ainsi comme une victime collatérale des actes terroristes contre l’Occident. Le Pays des hommes intègres, qui avait grandement contribué à la libération d’otages étrangers dans un pays voisin, se montrera-t-il tout aussi disposé à porter secours à la saam biiga (compatriote) dans le pétrin ? Il faut l’espérer. En tout état de cause, cette situation ne manque pas de soulever quelques interrogations. Qu’est allé chercher ce couple en Mauritanie, à un moment où l’étranger venu du Nord apparaît de plus en plus comme une proie exquise ?

Au cas où il en aurait été informé - on imagine difficilement le contraire - le couple est-il resté sourd aux appels des chancelleries occidentales qui, pour des raisons de sécurité, déconseillent certaines destinations ? Si tel est le cas, peut-être faut-il expliquer sa présence en Mauritanie par un désir irréfragable de savourer… le risque. Car c’est connu, le danger, le penchant pour les sensations fortes, la chronique annoncée de l’aventure périlleuse, relèvent, pour d’aucuns, du fantasme qu’ils veulent satisfaire. Le couple italien a-t-il été animé du même désir ? Allez-y savoir ! En tous les cas, c’est le deuxième rapt d’Européens dans ce pays en moins d’un mois. Depuis 2005, les attaques terroristes n’ont cessé de se multiplier sans que la Mauritanie ait réussi à trouver la riposte idoine pour y faire face. Si le couple sait déjà cela, rien n’exclut alors qu’il ait simplement voulu exercer son "libre arbitre" du risque.

Une certitude, en tout cas : on n’est pas otage de terroristes sans s’attirer les projecteurs de l’actualité. Après avoir remercié le Ciel d’être sorti indemne d’une prise d’otage, que reste-t-il d’autre à espérer que de voir se dégager devant soi le grand boulevard de la célébrité qu’on pourra exploiter à fond, à travers les récits écrits de ses "mésaventures" ? Pour aventuriers occidentaux calculateurs, l’expérience peut donc valoir la peine d’être vécue, surtout quand on sait compter sur le secours de la France ou autres en cas de pépin. Reste que toute prise d’otage déteint toujours négativement sur l’image du pays concerné, l’embarrasse au plus haut point et assèche à terme les recettes touristiques. Et dans le cas d’espèce, le président mauritanien Mohamed Abdelaziz a du pain sur la planche, lui qui, de façon solennelle, avait pris l’engagement de faire de la lutte contre le terrorisme, une de ses priorités.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

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