Actualités :: Si le 13-Décembre m’était expliqué...

Au clair de Sapouy, Henri Sebgo roulait dans sa 4X4, le cœur serein, pour aller chasser le gibier autorisé... Mais Zongo devint brusquement lui-même gibier, fit l’objet d’une chasse-poursuite, avant d’être stoppé net dans son élan plumitif... Non, les chasseurs de Sebgo ne se sont pas trompés de gibier. Et Zongo, qui « refusait de bâillonner sa plume », est mort, « brûlé par le feu »...

Il y a des anniversaires qui, plus que d’autres, collent à la peau et restent dans les mémoires. Alors que, d’un côté, la cité de Naaba-Kango s’apprête à accueillir, demain, 11 décembre 2009, le défilé de la célébration, en grandes pompes, du 49e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, de l’autre, on s’active pour rappeler aux mémoires oublieuses, le 13-Décembre de triste mémoire, qui a transformé, en 1998, la tranquille et paisible bourgade de Sapouy, en horrible théâtre d’immolation. Onze ans déjà qu’au clair de Sapouy, Norbert Zongo, alias Henri Sebgo, a été grillé comme un vulgaire gibier.

Et si on est loin des grandes mobilisations des années de braise, lorsque émotion et indignation ont failli faire basculer le régime, le Collectif n’affiche pas moins, aujourd’hui encore, sa détermination à donner une suite judiciaire à cette affaire qui continue d’empoisonner la république. Se refusant de confondre vitesse et précipitation, le Collectif est résolu à gagner sa « course de fond » contre l’impunité dans ce dossier, « imprescriptible », selon lui. « Pour nous, le dossier est imprescriptible. Si jusque-là il traîne, c’est que les commanditaires et les exécutants sont au cœur du système politique », indique d’ailleurs à cet effet le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré. De quoi donner des couleurs au slogan choisi pour se recueillir sur la tombe de Norbert Zongo cette année : « Non à l’enterrement du dossier Norbert Zongo ! »

Donc, tchogo-tchogo, contre vents et marées, contre la férule, pour la patrie et contre la mort, les militants, sympathisants et amis du Collectif contre l’impunité refusent qu’on offre un enterrement de première classe au dossier Norbert Zongo, après avoir contraint le fondateur de l’hebdomadaire « L’Indépendant » à un... enterrement de seconde classe. Zongo est mort, il y a 11 ans, mais ses idées restent là, de même que sa mémoire, relayée par une multitude innombrable de par le monde ! Imperturbable, il renaît d’outre-tombe, chaque année, pour rappeler à ses bourreaux, que s’ils lui ont fait subir un véritable martyre, il reste un vrai martyr dans le cœur des « Hommes intègres », pour la postérité. Et cela, ce n’est pas rien !

Seulement, si lui est imperturbable au fond de sa tombe, ce n’est pas le cas des nombreux scolaires qui prennent les cours de ceux-qui-ne-veulent-pas-aller-en-grève en otage. Les perturbations scolaires reviennent ainsi, chaque année, au début de décembre, comme un refrain. Régulièrement « caillassées », certains écoles ont même pris le parti, à l’approche de cette date fatidique, de ne plus ouvrir les portes du savoir aux enfants, exposés à la violence de certains grévistes.

A ce train-là, on finira peut-être par décréter la journée du 13-Décembre fériée, chômée et payée sur toute l’étendue du territoire communal. Mais le courtmestre de Simonville n’a pas dit son dernier mot. Après la lutte contre les « p... » et les chambres de passe, 2010 sera placée sous la signe de la lutte contre « l’empêchage-d’aller-au-cours-en-paix-pour-cause-de-13-Décembre ». Un bon procès à ces messieurs les grévistes impénitents et le tour est joué !
En attendant, le rastafoulosophe ivoirien, Alpha Blondy, peut pleurer, tout son reggae, son ami Zongo, « brûlé par le feu » le 13 décembre 1998 à Sapouy, et cadavere de mort naturelle, la plume à la main...

Journal du Jeudi

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