Actualités :: Au coin du palais : Le marabout qui prétendait multiplier de l’argent

SP, marabout résidant à Bobo-Dioulasso, est poursuivi pour escroquerie portant sur la somme de 6 millions de F CFA au détriment de AC, acheteur de café-cacao basé en Côte d’Ivoire. Trois autres personnes toutes des commerçants (DO, DC et DD) comparaissent avec lui à titre de complicité dans cette affaire louche. Les faits remontent à courant mars 2009.

AC envoie son neveu AT à Bobo-Dioulasso à la recherche d’un marabout capable de multiplier avec du mercure, des billets de banque à hauteur d’un milliard de F CFA. Le messager prend attache avec les trois commerçants par l’entremise d’un des leurs qu’il connaît bien. Ceux-ci le recommandent SP, marabout à qui ils font confiance.

L’affaire est alors conclue avec ce dernier contre une rémunération. Quelques jours plus tard, SP et DO, un des commerçants, effectuent un voyage en Côte d’Ivoire, pour l’accomplissement de la tâche demandée.

Arrivés dans ce pays, les deux sont chaleureusement accueillis par AC qui les loge à l’hôtel et les nourrit le temps de leur séjour. Dans un premier temps, l’acheteur de café-cacao contacte des gens pour l’achat du mercure, mais sans succès. Les intéressés ne sont pas sur place.

C’est là que le marabout, sachant clairement qu’il ne pouvait pas faire le travail, use de subterfuge pour semer AC. Il monte un coup avec une connaissance (femme), introuvable depuis lors, qui est censée leur vendre le mercure. Celle-ci débarque effectivement à l’hôtel comme convenu avec du mercure qui, en réalité, n’est qu’un faux produit.

En présence de AC, la femme en question demande 16 millions de F CFA en contrepartie du mercure. Ne disposant pas de cette somme, l’acheteur de café-cacao, aidé par le marabout, arrive à convaincre la femme de prendre 6 millions de F CFA en échange de la substance. Marché conclu. AC se retire, attendant maintenant de voir avec plaisir l’œuvre du marabout.

Mais c’est sans compter avec la malhonnêteté de ce dernier qui a réussi ainsi à lui extorquer de l’argent. Rapidement, SP fait le partage des 6 millions de F CFA. Il remet sur le champ 1,5 million de F CFA à la soi- disant vendeuse de mercure. Le même montant est remis au commerçant qui l’a accompagné, DO.

Le tour est joué : le marabout et son accompagnateur prennent la fuite et reviennent à Bobo-Dioulasso. Une fois dans la cité de Sya, le marabout détenant par devers lui le reste de l’argent (3 millions de F CFA) pense aux deux autres commerçants restés sur place. Il donne 900 000 F CFA à DC, 500 000 F CFA à DO et garde le reste.

Les auteurs de l’affaire profitent ainsi d’une manière ou d’une autre du « butin ». L’acheteur de café-cacao, dépassé par les événements, porte plainte à la police qui va diligenter une enquête. Toute chose qui a permis de mettre la main sur le marabout et ses trois complices attraits en justice depuis lors.

Devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, seul le marabout a reconnu les faits, ses complices ont nié en bloc. Chacun y est allé de ses explications et arguments, mais les juges ont tranché selon leur intime conviction. Le ministère public a jugé les prévenus coupables et requis des peines à leur encontre.

Pour le marabout, 12 mois avec sursis ont été requis tandis que les trois complices écoperont chacun de 18 mois avec sursis si le tribunal abonde dans le même sens que le ministère public. Notons que 760 000 F CFA ont déjà été versés à la victime qui réclame son argent. L’affaire est mise en délibéré pour ces jours-ci.


Il se drogue avant le travail

YS, peintre domicilié à Bobo-Dioulasso, a été condamné à 3 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de la ville en son audience du vendredi 4 mars 2009.

Le prévenu a écopé de cette peine pour deux faits : vol d’une vache appartenant à SB et détention illégale et usage de cannabis. Tout a commencé par le vol de la vache perpétré courant novembre 2009 par le prévenu.

Envoyé par le grand frère d’un ami pour transmettre une commission à SB, YS profite de l’absence de celui-ci et des membres de sa famille pour voler l’animal.

Ayant peaufiné un scénario, il détache dans un premier temps l’animal et le rattache non loin du domicile de PD, voisin de SB. YS espérait ainsi enlever la bête à la tombée de la nuit. Mais manque de pot, il sera pris en flagrant délit au moment des faits.

En effet, le voisin de SB, trouvant la présence de la vache suspecte, a alerté la police qui fit une descente sur les lieux. Sur place, les policiers mettent la main sur YS qui rodait dans les parages. Conduit au poste de police, il est soumis à un interrogatoire et à une fouille minutieuse. Ce qui va permettre aux flics de découvrir une quantité de drogue sur lui.

Au fait de vol, s’ajoute alors celui de détention illégale et usage de cannabis. Les carottes sont donc cuites pour l’intéressé qui, après enquête, a été traduit en justice. Intervenant devant les juges, YS a balayé du revers de la main le fait de vol, estimant n’avoir pas commis ce forfait.

« J’étais juste allé faire la commission qu’on m’a demandé de transmettre et rien d’autre », a-t-il argué. Pourtant, des voisins l’ont bel et bien vu s’emparer de l’animal comme l’ont révélé les investigations. Si YS n’a pas reconnu le vol, il a par contre assumé la détention illégale et l’usage de drogue.

A ce sujet, il a fait savoir aux juges : « C’est grâce à une connaissance que je me suis procuré la drogue. J’en prends chaque matin avant d’aller au travail ». Et d’ajouter sans ambages : « C’est pour ma consommation personnelle ! ».

Des propos qui ont provoqué des rires dans la salle d’audience. Loin de se laisser entraîner par cette hilarité, les juges ont signifié au prévenu que la détention et l’usage de drogue sont prohibés. Dans ce sens, ils ont établi sa culpabilité. Idem pour le vol jugé « planifié » par le tribunal.


Un individu tué par un taxi sans assurance

OS, un chauffeur de taxi officiant dans la cité de Sya, a comparu devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso pour défaut de maîtrise et homicide involontaire.

Celui-ci n’était pas seul à la barre : il était en compagnie du propriétaire du taxi, ST à qui il est reproché un défaut d’assurance et de visite technique. Le 27 octobre 2009, aux environs de 19 h, OS, après avoir déposé un client au secteur n° 25 de Bobo-Dioulasso, emprunte la route nationale n° 1. Soudain, a-t-il expliqué, il surprend un individu couché sur la voie. Roulant à vive allure, le prévenu ne parvient pas à éviter l’intéressé qu’il heurte et tue.

A la barre, OS, le moral visiblement pas au point, a fait savoir aux juges qu’il a surpris la victime à 2 mètres et qu’il ne roulait pas à une « grande vitesse ». A la question de savoir si l’éclairage du véhicule fonctionnait normalement, celui-ci a répondu : « Mes phares fonctionnent bien ».

Et le tribunal de rebondir : « N’avez-vous pas de problème de vision ? » « Pas du tout ! », a-t-il rétorqué. Toujours est-il que les juges ont trouvé l’acte de OS très « déplorable » et émis des doutes sur son état mental. Sur ce dernier point, le tribunal est resté dubitatif, estimant que le taximan aurait dû au moins voir la victime à 100 mètres.

Après le conducteur, ce fut au tour du propriétaire du véhicule dont le tableau de bord ne fonctionnait pas en réalité, de répondre aux questions des juges. Accusé de défaut d’assurance et de visite technique, ST ne s’est pas gêné pour expliquer cet état de fait.

« C’est par manque de moyens financiers que je n’ai pas assuré mon véhicule encore moins effectué sa visite technique », a-t-il soutenu. Considérant qu’ « un véhicule n’est pas une charrette », le tribunal a signifié à ST qu’il n ‘était pas obligé de mettre sa voiture en circulation dans ces conditions.

« Pensez-vous qu’assurer son véhicule, c’est gaspiller de l’argent ? », lui a demandé le président du tribunal. Motus et bouche cousue : il n’a pas pipé mot. A l’issue de l’audition des deux prévenus, les juges se sont surtout appesantis sur le cas du taximan. « Vous (taximen), faiseurs de mort, ne cesserez de faire parler de vous par votre manque de précaution et d’inobservance des règles de la circulation.

Des attitudes qui engendrent toujours des conséquences énormes et des pertes en vies humaines », a regretté l’un d’entre eux. Jugés coupables, les deux fautifs ne s’en tireront pas impunément. Le ministère public a requis une peine de 12 mois avec sursis assortie d’une amende de 50 000 F CFA contre le taximan et une amende de 200 000 F CFA à l’endroit du propriétaire du véhicule.

L’affaire est mis en délibéré pour ce mois de décembre. Hormis cela, le président du tribunal a prévenu ST : « Tenez-vous prêt car à tout moment les ayants droit de la victime peuvent demander réparation ». Pour l’instant, nous n’en sommes pas là en ce sens que le représentant de la victime n’a pas évoqué un souhait de dédommagement à l’audience.

Rassemblés par Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

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