Les organisateurs de la fête nationale ne cessent d’invoquer Dieu pour protéger les participants et assurer le succès de cet évènement à Ouahigouya. Pour la gouverneure de la région du Nord, l’appel au secours des forces divines a commencé, voilà plus d’un an.
Toutes les confessions religieuses de la région du Nord sont en ordre d’invocation divine pour que le 11-Décembre se passe dans la paix et dans la quiétude. Chrétiens, musulmans et animistes sont à pied d’œuvre pour solliciter la main protectrice du Tout-Puissant, Dieu.
« Depuis décembre 2008, nous sommes en prières », a confié Viviane Yolande Compaoré, la gouverneure de la région du Nord, deux jours avant le lancement officiel des activités commémorant le 49e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. C’était à Ouagadougou.
Son intervention le jour du lancement à Ouahigouya commence par « je rends grâce à Dieu qui dans sa miséricorde a permis de nous réunir ce matin…que son nom soit glorifié ».
Le ministre Clément Sawadogo, président du Comité national d’organisation de la manifestation n’est pas allé par quatre chemins pour demander lui aussi l’aide de Dieu afin que tout se passe normalement. C’est que l’enjeu est de taille et les risques de raté nombreux. Ouahigouya est après Fada-N’Gourma le deuxième lieu d’expérimentation de la fête nationale délocalisée.
La machine n’est donc pas encore rodée d’où la crainte des organisateurs. Ensuite, plus de sept mille personnes sont attendues dans la cité historique du Yatenga. Les ressortissants de la région affluent de la Côte d’Ivoire, de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou. A ceux-là s’ajoutent les officiels et des personnalités étrangères invitées, à l’exemple des éléments de la fanfare malienne.
Pour le ministre Sawadogo, le souci actuel est celui de la sécurité sur les routes. Il a demandé la sagesse aux chauffeurs : « J’invite les chauffeurs et tous ceux qui se déplacent vers Ouahigouya à observer la plus grande prudence, à éviter les excès de vitesse ainsi que les stationnements sur la voie, autant que faire se peut ».
Par ailleurs, l’axe Ouagadougou-Ouahigouya connaît beaucoup d’accidents et jouit par la même occasion d’une certaine réputation au sein des superstitieux. Pour rassurer tout le monde, des prières et des sacrifices se sont multipliés. Des neuvaines de messe vont couvrir toute la période de la fête. Au programme officiel figurent les « prières de bénédiction dans les lieux de culte » dans la matinée du dimanche 6 décembre.
Une prière regroupant différentes confessions avait été organisée le 7 novembre. Naaba Kiiba, roi du Yatenga est monté en personne sur le podium pour parler de ce qui était en train d’être fait par les garants de la tradition. Une autre prière œcuménique est prévue le 19 décembre selon la présidente du comité régional d’organisation.
Organiser le 11-Décembre en province, exactement comme ça se passerait à Ouagadougou relève d’une gageure. Ce qui est « fin prêt » devant la presse l’est souvent moins sur le terrain et c’est pour tout cela qu’on prie Dieu, lui qui peut calmer les cœurs des gens s’il n’a pas fait de miracles.
Aimé Mouor KAMBIRE
Sidwaya
