Les pèlerins de Bobo-Dioulasso ont pris l’avion, le 10 novembre pour La Mecque. Ils étaient 480 à s’envoler pour les lieux saints afin d’accomplir le 5e pilier de l’Islam. Récit d’une journée aux côtés des pèlerins avant leur départ.
A Sya, les futurs el hadj ou hadja ont pris d’assaut très tôt l’aéroport de la capitale économique, le 9 novembre où ils étaient convoqués pour 5h 30 minutes. Arrivés en grand nombre (380 personnes au total), ils n’ont pas été immédiatement admis à l’intérieur de l’aéroport parce que ne portant aucun document attestant qu’ils sont des pèlerins. Seuls quelques rares d’entre eux qui avaient des badges ont pu y pénétrer. Les pèlerins « sans papiers » ont ainsi été tenus à l’écart des barrières de la police jusqu’aux environs de 14 heures.
C’est à cette heure que des cars, en provenance de Ouagadougou, ont fait descendre 200 autres pèlerins qui n’avaient pas pu décoller de la capitale politique la veille. Ces derniers ont été installés sous une tente après ceux de Bobo qui finalement, ont intégré l’aéroport après moult explications. Les deux groupes de pèlerins sans passeports ont dû attendre jusqu’aux environs de 19 heures pour enfin recevoir leurs documents de transport. L’arrivée de l’avion de la compagnie Ethiopian Airline annoncée pour 14 heures 30 aura lieu finalement à 19 heures 30, sous un tonnerre d’applaudissements. Les organisateurs ont alors procédé à l’appel, interrompu quelques minutes après par une coupure d’électricité.
La première liste est épuisée sans que tous les passagers ne soient appelés. C’est la panique chez les « oubliés ». « D’autres passeports arrivent », tente-t-on de les rassurer. Effectivement, ils arrivent à 23 heures, mais en nombre insuffisant. Cette fois-ci, l’appel s’apparente à une proclamation de résultats d’examen parce que tout le monde ne sera pas retenu. Les appelés jubilent. Au décompte, 100 pèlerins ne figureront pas sur la liste des partants du jour, parce que ne disposant pas de visa. « Leur situation sera régularisée. Ils seront convoyés à Ouagadougou et iront à La Mecque par vol régulier dans les 72 heures qui suivent », nous dit Sékou Traoré, chef de STMB tour /Bobo, l’agence de transport qui pilote le hadj 2009 au Burkina. Et c’est avec joie que les admis pour le voyage du 9 novembre ont accompli les formalités.
Les contrôles au poste d’embarquement ont permis de retirer chez certains d’entre eux des sachets contenant du tô (plat national) accompagné de la sauce de gombo sec, de la cola, des dattes et des morceaux de poulet. Au compartiment des bagages, on y trouve toutes sortes d’objets dont des sacs de farine de maïs ou de mil, des ustensiles de cuisine et des condiments. « Tout cela sert à préparer la bouillie et les repas des pèlerins à La Mecque », nous confie un el hadj. Toutes les formalités faites de façon manuelle se sont achevées vers 3 heures, le lendemain 10 novembre. Au total, 480 pèlerins dont 337 hommes et 143 femmes ont été retenus pour le vol. Ils ont été transportés à l’avion, un Boeing 747 de plus de 500 places, par leur agence de voyage. A partir de 5 heures, ils embarquent dans l’imposant appareil. C’est à 5 heures 40mn que l’avion quitte le sol bobolais pour La Mecque à la satisfaction de Sékou Traoré : « tout s’est bien déroulé. Nous sommes satisfaits à 80% ». Et une fois l’avion dans les airs, les accompagnants n’ont pas manqué d’applaudir, eux qui ont passé une journée entière à l’aéroport de Bobo-Dioulasso, partagés entre la faim, le sommeil et la fatigue.
Adaman DRABO)
Sidwaya
