Cette lettre ouverte adressée au Premier ministre exprime le désarroi d’élèves agents techniques de l’hydraulique. A l’origine de ce cri du cœur, le concours direct de recrutement organisé en août 2008.
Monsieur le Premier ministre, ce sont de jeunes Burkinabè dans un désarroi profond qui vous lancent ce cri du cœur à la recherche d’une lueur d’espoir face à la situation incompréhensible dont ils souffrent terriblement depuis plus d’un an.
En effet, comme des milliers d’autres jeunes de notre génération, nous étions à la recherche de l’emploi pour vivre dignement et apporter notre modeste contribution à la construction de notre pays. C’est ainsi que nous avions pris part en août 2008, au concours direct de recrutement de 25 élèves agents techniques de l’hydraulique à former au Centre des métiers de l’eau (CEMEAU) à Ouagadougou.
Le 15 octobre 2008, date de la proclamation des résultats, restera gravé dans notre mémoire. Ce jour, nous avons tous poussé un ouf de soulagement parce que déclarés admis. Notre joie légitime était aussi partagée par nos parents, nos amis et nos connaissances. Malheureusement, cette euphorie sera de courte durée d’autant plus notre rentrée académique qui était prévue début novembre 2008 ne s’est pas encore effectuée.
Certains d’entre nous étaient admis à d’autres concours directs, notamment des agents itinérants de santé (AIS), de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP), des Educateurs de jeunes enfants et de l’Institut des sciences (IDS), et ont fait le choix du métier des eaux.
D’autres ont abandonné leurs activités génératrices de revenus ou suspendu leurs études à l’université pour cette nouvelle vie qui devrait commencer. Aujourd’hui, nous sommes dans l’amertume et rasons les murs, car nous sommes devenus la risée de bien de nos camarades. Le concours étant organisé par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, nous ne pouvions pas penser que ce concours nous réserverait un tel sort.
Nos 18 camarades techniciens supérieurs de l’hydraulique, recrutés à la même session, sont en formation depuis mars 2008 à Niamey. Nous ne sommes pas restés, Monsieur le Premier ministre, les bras croisés face à la situation. Nous avons fait le tour des Directions de notre ministère de tutelle, notamment la Direction générale des ressources en eau (DGRE) et la Direction des ressources humaines, mais nous n’avons pas eu d’informations rassurantes. Découragés, nous nous sommes dirigés vers le secrétaire général du ministère qui a dit ignorer notre situation.
A défaut de voir le ministre lui-même, nous avons été reçus par son chef de cabinet qui a promis de lui faire le point. Jusque-là, nous attendons et nous ne savons pas combien de temps cela va durer encore. Ce que nous avons subi comme préjudice est immense. Qu’est-ce-que l’Etat, par l’entremise du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, nous réserve ? C’est la question que nous nous posons.
Selon les textes, nous ne pouvons plus passer d’autre concours de la Fonction publique. Le temps passe et notre avenir s’assombrit. Monsieur le Premier ministre, au regard de la nouvelle dynamique que vous avez su imprimer dans la conduite des affaires de l’Etat depuis votre arrivée à la primature, nous ne doutons pas que vous serez réceptif à notre cri du cœur pour nous redonner la joie de vivre.
Ouagadougou, le 21 /10/2009
Les 25 élèves agents techniques de l’Hydraulique
L’Observateur Paalga
