Actualités :: Commémoration du 15-Octobre : "L’humiliation, c’est que Blaise est toujours au (...)

Le 15 octobre 1987, au Conseil de l’Entente, sur le coup de 16 h, Thomas Sankara tombait sous les balles meurtrières d’individus non encore identifiés. 22 ans après, l’ombre du président, qui a passé 4 années au pouvoir, reste encore bien présente dans l’esprit de bien de ses compatriotes. Ceux qui l’on connu et aimé font toujours la procession au cimetière de Dagnoën, où repose son âme, pour pleurer leur idole assassiné.

Comme ce fut encore le cas hier en ce jeudi 15 octobre 2009, jour anniversaire de sa disparition. A la différence que les sankaristes ont reconnu que ce qui est humiliant, c’est le fait qu’ils n’ont encore pu retirer le pouvoir à Blaise Compaoré.

A 15h, quand nous immobilisions notre véhicule de reportage à quelques encablures du cimetière, nous avons eu le sentiment que cet anniversaire de recueillement n’allait pas drainer grand monde. Le public clairsemé à l’intérieur comme à l’extérieur de l’espace aménagé autour des tombes nous avait donné cette vague impression. Erreur ! Au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient, la place devenait noire de monde, à l’image de la couleur de deuil, que d’aucuns portaient ostensiblement aux bras. Le discours de l’idole disparu et les sonorités distillées attiraient de plus en plus du monde.

Soudain, le maître de cérémonie de la soirée se saisit d’un micro et annonce l’arrivée des leaders sankaristes. Ditanyè, que certains sankaristes ont chanté avec beaucoup de peine, dépôt de gerbes sur les tombes et discours ont été la colonne vertébrale de cette cérémonie rituelle, placée cette année sous le thème : "Renaissance et espoir". Comme on peut s’en douter, les speechs, il y en a eu de tous les ressentiments et de toutes les diatribes, passant Blaise Compaoré et son régime au savon de l’idéal sankariste. Le moins que l’on puisse dire que les ouailles du défunt président révolutionnaire ont plus d’un mot dans leur lexique.

Et quand ils ont une tribune, ils ne s’en privent pas. Morceaux choisis : "... le peuple burkinabè croupit voilà 22 ans, dans la pauvreté, la maladie, l’obscurantisme... des tares et fléaux dont Blaise Compaoré est passé champion, ce qu’aucun président n’a pu commettre comme forfaitures, mauvaiseté et autres abjection ici-bas", "Cette catastrophe (le déluge du 1er septembre) vient nous rappeler comme un sort, que ce sinistre est prémonitoire à chaque présidentielle ; en effet, plaise à quiconque de se rappeler qu’en 1997, il y a eu des vents violents, en 2004, des famines consécutives à la faiblesse des pluies, en 2009, des pluies diluviennes causant des pertes.

A l’évidence, à chaque fois que l’on devine les intentions présidentielles de Blaise Compaoré, la nature se rebelle, pour annoncer au peuple que la catastrophe, c’est l’autre". "Qui ne connaît pas Blaise Compaoré ? Qui ne connaît pas ses méthodes... ? Violeur des lois et des textes, ce clan constitue le socle du régime antidémocratique, antipopulaires, antinational en place du Burkina. Blaise et ses hommes constituent les principaux prédateurs de nos richesses...". Des mots qui provoquaient toujours un tonnerre d’applaudissements.

Mais, comme pour faire dans l’autocritique, Roland Konkobo, président de la Convention nationale de la renaissance/Mouvement sankariste (CNR/MS), reconnaîtra que si toutes ces injustices existent, c’est en partie dû aux querelles intestines sankaristes qui empêchent leur ascension vers les sommets de l’appareil de l’Etat. Et d’interpeller ses co-idéologues en ces termes : "L’humiliation qui nous guette, c’est de nous complaire à commémorer la tragédie du 15-Octobre avec Blaise Compaoré toujours à sa place, une place usurpée et fraudée depuis 1987".

A ce sujet, Me Sankara, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) garde l’espoir. Fort de ses nouveaux habits de chef de file de l’opposition, il est confiant, car annonce-t-il : "Nous sommes un parti d’avant-garde qui veut avancer avec le peuple, pour le peuple".

Un optimisme qui pourrait se justifier avec cette fois-ci avec la cohésion manifestée par la déclaration conjointe des partis CNR/MS, FFS, UPS. Mieux, l’on a noté la présence effective de leurs dealers malgré leurs querelles de conviction sankariste et de leadership. Toujours est-il que c’est avec le sentiment d’avoir vénéré leur idole et dans l’ambition affichée de provoquer l’alternance en 2010 que les continuateurs de l’œuvre de "Thom Sank" ont quitté le cimetière aux environs de 18 h sous les vivats de la foule.

Nankoita Dofini

L’Observateur Paalga

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