Actualités :: Seydou Bouda, ministre de la Santé : “Près de 250 faux médicaments circulent au (...)

A l’issue du lancement de l’Appel de Cotonou, sur la lutte contre les faux médicaments, le 12 octobre dernier, le ministre burkinabè de la Santé, Seydou Bouda, situe l’importance de cette initiative de la fondation Chirac et évoque le dispositif mis en place par le Burkina Faso, depuis 1998, pour traquer le fléau.

Q. : Comment se présente la situation des faux médicaments au Burkina Faso ?

Seydou Bouda (S.B.). : Au Burkina Faso, nous avons dénombré près de 250 faux médicaments qui circulent soit dans la rue, soit entre les mains de certains vendeurs de médicaments. Le problème des faux médicaments est à prendre très au sérieux, parce que leur nocivité est prouvée sur la santé de la population.
Vous prenez un médicament croyant vous soigner alors que vous êtes en train de vous intoxiquer ou alors vous n’avez rien pris du tout parce qu’il n’y a aucun principe actif dedans. Ce qui fait que votre mal ne fait que perdurer. Dans ces conditions, l’Appel de Cotonou vient à son heure. Et le Burkina Faso, à travers le chef de l’Etat a souscrit à cet appel pour que notre pays s’engage avec les autres à lutter contre la prolifération de ces faux médicaments.

Q. : Après Cotonou Quelles seront les mesures à mettre en œuvre pour traquer les médicaments illicites au Burkina ?

S.B. : Le Burkina Faso est organisé depuis 1998 pour traquer d’une manière générale les faux médicaments. Que ce soit les médicaments de la rue, les stupéfiants, parce que quelquefois, ces faux médicaments et le trafic des substances psychotropes se mélangent. Ce qui fait que le Burkina Faso s’est organisé depuis une dizaine d’années pour y faire face. En plus du ministère de la Santé, dont les services techniques traquent le phénomène, les autres ministères comme les Finances, la Sécurité, l’Administration territoriale, l’Action sociale, l’Environnement, participent à cette lutte contre les faux médicaments. Vous savez que nous avons un comité national de lutte contre la drogue. Et à l’intérieur, tout ce qui est faux médicaments, médicaments de la rue etc., font l’objet de la mission de cette commission inter-ministérielle qui fonctionne bien. Vous suivez de temps à temps, les résultats des saisies, soit au niveau de la douane, soit au niveau des services de sécurité. Ce sont des tonnes et des tonnes de faux médicaments et de substances psychotropes que nous brûlons chaque année, grâce à l’action de ce comité et des différents services techniques de l’Etat.

Propos recueillis par Gabriel SAMA


Prolifération des faux médicaments : des chiffres et des causes

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 200 000 vies et davantage encore, selon d’autres estimations, pourraient êtres sauvées chaque année, s’il n’y avait pas de faux médicaments. Il y a eu 300 morts au Panama en 2006 à la suite de l’utilisation d’un excipient contrefait. Près de 100 bébés sont morts au Nigeria en 2008, après avoir absorbé du faux sirop de paracétamol. Selon une étude réalisée pour la soutenance d’une thèse de médecine entre avril 2007 et juin 2008, on déplore pour le seul centre national hospitalier et universitaire de Cotonou, au moins 250 cas de décès et 340 cas de maladies chroniques du fait de la consommation d’un faux médicament. Et ceux-ci représentant un marché de 45 milliards de F CFA/an. En Afrique 30% des médicaments sont faux ou sous-dosés et 70% des médicaments antipaludiques sont des faux.

Pourquoi les médicaments contrefaits ont-ils un tel essor singulièrement en Afrique ? Des chercheurs français estiment que la population africaine est confrontée à deux problèmes majeurs : la difficulté d’accès aux soins et la perte de confiance aux établissements de santé dans un contexte sanitaire souvent précaire. Il ressort en effet que le coût des médicaments est élevé et disproportionné par rapport au niveau de vie local. S’y ajoute la politique obligatoire du recouvrement des coûts dans les services publics de santé, aggravée par la défaillance du système de protection sociale. Les populations sont donc contraintes de se tourner massivement vers le marché parallèle du médicament avec des conséquences dramatiques en termes de santé publique. L’achat de produit illicites, falsifiés, dangereux ou prohibés, se double du danger social que représente l’émergence récente d’une mafia du médicaments, sans oublier la prolifération de faux guérisseurs traditionnels attirés par l’appât du gain facile...

Synthèse de G.S

Sidwaya

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