BS, cultivateur dans la province du Kénédougou a écopé, le 18 septembre dernier, de 6 mois de prison ferme pour avoir volé un bœuf de BK, courant 2009. Le prévenu n’est pas à son premier coup : il avait déjà été condamné pour vol de deux bœufs, appartenant à la même personne. Suite à cette première affaire et aussi curieux que cela puisse paraître, BK avait encore perdu quatre bœufs. BS était-il revenu sur ses pas tel l’assassin ? Allez-y savoir.
Ce qui est certain, c’est que la victime, après investigations et comme par hasard, a retrouvé l’une des quatre bêtes volées chez le sieur KK. “Interrogé, celui-ci m’a dit que l’animal lui avait été vendu par BS, celui-là même qui avait volé mes deux bœufs. Confus, il me l’a restitué tout en s’excusant”, a confié le propriétaire aux juges. Et de préciser : “Si j’ai reconnu l’animal, c’est grâce à une marque qu’il porte à la queue”. Ces révélations n’ont pas ébranlé le prévenu qui, bien au contraire, a purement et simplement nié les faits pour lesquels il comparaissait. S’expliquant à la barre, il a affirmé que l’animal lui a été offert, en guise de rémunération, par un certain DB qui lui avait confié la garde de ses bœufs. “Ce dernier est parti au Ghana”, a-t-il ajouté. Toujours est-il que les explications du prévenu n’ont pas convaincu les juges qui l’ont reconnu coupable et condamné à la peine évoquée plus haut.
Un Peulh et un Bobo à la barre
Pour une des rares fois, la parenté à plaisanterie a tourné à l’affrontement entre un Bobo et un Peulh. Le vieux SS, domicilié à Bobo-Dioulasso, a attrait son berger AB, en justice pour détournement de 31 bœufs. Cependant, l’affaire est tellement corsée que les juges l’ont mise en délibéré pour le 25 septembre 2009. Ainsi, ils examineront, d’une part, la réquisition du procureur qui, ayant jugé le prévenu coupable, a souhaité qu’il soit condamné à une peine de 6 mois de prison ferme. D’autre part, les juges tableront sur la requête de la victime qui a souhaité que le berger lui reverse l’équivalant en argent de ses 31 bœufs. Le propriétaire des animaux réclame 100 000 FCFA par tête, ce qui donne un montant total de 3 100 000 F CFA.
Mais là où le bât blesse, c’est que les deux parents à plaisanterie ont fourni, chacun, des explications qui ont donné du tournis aux juges. AB a partiellement reconnu les faits, estimant qu’il n’a vendu que deux bœufs à l’insu de son patron. Poursuivant, il a rapporté : “Chaque année, mon patron venait vendre un ou des bœufs et on faisait le point du reste des animaux ensemble”. Toute chose que le propriétaire des bêtes a reconnue, affirmant tantôt avoir vendu 4 bœufs, tantôt 6 bœufs, entre 2008 et 2009. Toujours est-il que celui-ci a confié que le berger, installé à Kouakoualé (village de la province du Houet), l’a roulé. Il a expliqué : “Il fut un temps où ma femme était malade si bien que je ne partais plus voir les bœufs à Kouakoualé. C’est ainsi que AB venait me faire le point à Bobo-Dioulasso”. Et de poursuivre : “Quand ma femme s’est rétablie, nous sommes allés ensemble pour voir les bêtes. Arrivés nuitamment, nous avions même aperçu les animaux. Curieusement, le lendemain matin, le berger a pris la clé des champs”. Rocambolesque ! Après sa fuite, AB a été retrouvé par les forces de sécurité et traduit en justice. Il sera donc situé sur son sort dans quelques jours.
Il ressort de prison et vole
AT, charretier à Bobo-Dioulasso, est ce que l’on appelle dans le jargon de la justice un “récidiviste”. Après une première condamnation pour vol de moutons, il vient encore d’écoper d’un an de prison ferme pour soustraction frauduleuse du vélo de DB, courant août 2009. Et c’est tout juste après avoir purgé sa peine, que le prévenu a chopé le vélo, devant un cabaret. Profitant de l’inattention des occupants des lieux, il s’est emparé de la bicyclette sans crier gare. “J’ai volé le vélo car j’avais un problème. Les roues de ma charrette étaient en panne et je n’avais pas d’argent pour les réparer. En posant mon acte, je voulais utiliser l’engin pour aller faucher de l’herbe en brousse et la revendre afin de résoudre mon problème”, a-t-il dit à la barre. Comme il a avoué son forfait sans gêne, les juges ont établi sa culpabilité en le condamnant.
Rassemblés par Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)
Sidwaya
