Actualités :: Expéditions punitives : Il faut Que ça cesse !

L’affaire est suffisamment grave pour qu’on la passe sous silence. Et quand elle provient d’un corps paramilitaire en charge de la protection des personnes et des biens, il y a de quoi s’en inquiéter et se demander si les brebis galeuses ne sont pas nombreuses à la Police nationale. Ce corps paramilitaire, vieille d’une soixantaine d’années, a créé récemment son propre hymne national pour galvaniser ses troupes.

Morceaux choisis d’un refrain qui en dit long sur l’œuvre musicale, dont l’auteur-compositeur est le directeur de la sécurité publique, le commissaire Paul Sondo : Police nationale Symbole de la nation Discipline –Travail –Loyauté est ta devise Probité-Civisme- Courtoisie Fermeté et professionnalisme Font de toi le Burkinabè idéal. Dans les couplets I et II, on retiendra des phrases telles que : ta visibilité rassure les citoyens, sois loin des abus, fuis la violence, ennemie de ta belle image.

Cet hymne, tous les éléments en service et en formation ne l’ignorent pas surtout qu’on a demandé à tout un chacun de s’approprier cette œuvre afin de la chanter ou de défiler à son son, partout où besoin sera. Mais, avec ce qui vient de se passer au secteur 9 (voir communiqué de presse ci-contre), à Goughin, on se demande si, dans ce corps paramilitaire, tout le monde a compris ce message. Si tout le monde est unanime à condamner ces actes barbares, il faut saluer la promptitude avec laquelle le ministre de la Sécurité, Emile Ouédraogo, a réagi. C’était son devoir de le faire, et garder le silence serait presque une complicité. C’est dommage que ce soit toujours les hommes de tenue qui se comportent de cette façon. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’ils s’illustrent négativement une fois hors de leurs bases quand l’instinct grégaire prend le dessus.

C’est vrai qu’un bar ou un maquis sont ouverts à toute personne, mais de là à provoquer la bagarre parce qu’on est en tenue, avouons que c’est mettre sa position en avant. Et quand les choses tournent au vinaigre, on replie au camp pour sonner le rassemblement. Il y a un honneur à laver et on fait sortir ses frères d’armes pour se venger et tout saccager sur son passage.

Non, ce n’est pas un comportement responsable dans une nation civilisée. Le groupe de policiers qui a fait la loi au secteur 9 jette le discrédit sur ce corps paramilitaire. Ce genre de situation est devenue monnaie courante dans ce pays, et il faut sévir pour que cela cesse. Nul n’est au-dessus de la loi. Le ministre de la Sécurité, qui a pris l’engagement, à travers son communiqué, que des mesures énergiques seraient prises contre les intéressés, ira-t-il jusqu’au bout ?

En juin 2008, à Bobo-Dioulasso, un groupe de militaires, habillés en tee-shirt et ceinturons en main, avaient fait une descente musclée en ville qui s’était soldée par des blessés. Savez-vous quel en était le motif ? Eh bien, une histoire de fesses. Un an après, dans le même mois mais cette fois à Banfora, des élèves- gendarmes issus de l’école nationale de la gendarmerie avaient fait fuir tous ceux qu’ils croisaient sur leur chemin. Comme à Bobo, c’était pour une histoire de femmes.

Depuis lors, on ne sait pas quel sort a été réservé aux fauteurs de troubles. On nous dira que les deux affaires ont été réglées dans un cadre purement militaire, mais Dieu seul sait si justice a été rendue. Si dans l’armée comme à la police, on habille les recrues de pied en cape, il faudrait que la formation à l’éducation soit plus rigoureuse. Une réforme est indispensable dans ce sens pour nous éviter les scènes regrettables du 21 septembre. C’est triste de constater que des hommes de tenue ne savent pas que la femme est toujours Dalila. Le vrai amour, on ne le trouve pas dans les bars et autres lieux mal famés.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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