Depuis plus de deux semaines maintenant, les candidats aux différents concours de la Fonction publique ont à leur disposition, les résultats des tests auxquels ils ont pris part. Cette année, l’Etat a innové dans la publication des résultats (Internet, serveur vocal, affichage dans les mairies d’arrondissement, etc.).
Après les compositions qui se sont déroulées à la dernière décade du mois de juillet, les candidats aux différents concours directs de recrutement de la Fonction publique, session 2009, sont à l’heure de la moisson. Depuis fin août 2009, ils ont commencé à avoir les résultats des différents tests auxquels ils ont été soumis. Le samedi 9 septembre 2009, aux environs de 10 heures, au bulding Lamizana, lieu d’affichage des résultats des concours de la Fonction publique, l’ambiance était assez tendue. Les candidats affluaient de partout pour consulter les listes des admis aux différents concours affichées sur les tableaux.
Ils sont pour la plupart concentrés sur la recherche de leur nom. Certains avaient déjà pris connaissance de leur résultat mais sont venus vérifier tout de même. Dans cette ambiance assez particulière, nous essayons d’arracher quelques mots à des candidats. Ces derniers restent très réservés. Du moins, leur préoccupation de l’heure n’est pas d’accorder une interview. Néanmoins, sur notre insistance, certains acceptent de répondre à nos questions. C’est le cas de Arthur Kambiré. Celui-ci nous apprend qu’il a pris part à six concours de la Fonction publique dont "un a marché". Il dit qu’il a préféré venir voir lui-même les résultats afin de se rassurer.
Issouf Sawadogo, étudiant en philosophie, pour sa part, n’a pas eu la chance d’être admis à un concours. Il s’est donné le maximum de chance en prenant part à plusieurs tests. Par contre, Safiatou Sebgo, elle, a le sourire aux lèvres. Etudiante en géographie, elle est admise à deux concours. Elle espère davantage puisqu’elle n’a pas encore les résultats d’autres concours.
L’Etat burkinabè, à travers le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (MFPRE), a allégé la tâche aux candidats. Cela s’est matérialisé par l’adoption de nouvelles méthodes de publication ou d’affichage des résultats.
Ainsi, les candidats ont le choix de consulter leurs résultats à travers Internet, le téléphone portable par le biais d’un serveur vocal. En outre, le candidat de Ouagadougou n’est pas obligé d’aller jusqu’au bulding Lamizana pour prendre connaissance de ses résultats. Les résultats des tests sont aussi affichés dans les cinq arrondissements de la ville. Quant à ceux qui sont à l’intérieur du pays, ils peuvent consulter les tableaux d’affichage dans les gouvernorats ou dans les hauts-commissariats. Les candidats ont positivement accueilli cette innovation.
"Avant de venir ici au bulding Lamizana, j’avais déjà mon résultat puisque j’ai appelé le serveur vocal au 30 29. J’ai consulté le net", confie Issouf Sawadogo.
"J’ai préféré venir au bulding parce que j’habite non loin d’ici. Sinon je pouvais consulter les résultats à travers Internet et éviter un long déplacement", soutient pour sa part, Arthur Kambiré.
Toutefois, il existe des candidats qui disent n’être pas informés de ces innovations. Parmi ceux-ci, Safiatou Sebgo. Elle ignorait qu’il était possible de consulter les résultats par Internet ou par serveur vocal. De son côté, le directeur général de l’Agence générale de recrutement de l’Etat (AGRE), Emmanuel Nignan, dit être surpris de constater que des candidats ignorent l’existence des nouvelles voies de publication des résultats des concours de la Fonction publique. L’objectif est de faciliter la tâche aux différents candidats. En effet, à entendre le directeur général, des moyens tels que les spots publicitaires ont été utilisés pour permettre aux candidats de choisir la méthode qui leur sied la mieux pour avoir facilement accès à leurs résultats.
Emmanuel Nignan souligne qu’il est encore précoce de faire un bilan exhaustif des innovations de cette année, mais il précise que les échos qui parviennent à l’AGRE sont plutôt favorables.
Au nombre des critiques formulées à propos des innovations, il y a le coût de l’appel au serveur vocal. "Le serveur vocal coûte 177 F CFA. Les candidats trouvent que c’est cher et aurait voulu que ce soit gratuit", confie M. Nignan. Et d’ajouter que le coût a été étudié et fixé par l’opérateur de téléphonie.
Le premier responsable de l’AGRE reconnaît par ailleurs que les innovations ont certainement des failles qu’il va falloir corriger. Il affirme que d’ici à quelques jours, le bilan de la session 2009 sera fait.
Qu’à cela ne tienne, certains résultats continuent toujours de tomber avec leur lot d’heureux et surtout de malheureux. Car les nouvelles technologies ont, certes, permis un accès rapide et facile aux résultats mais elles ne les ont pas influés. Ainsi donc, comme les années antérieures, cette année également, il y a eu beaucoup d’appelés, mais peu d’élus aux concours d’accès à la Fonction publique.
Monique CONSEIBO (Stagiaire)
Sidwaya
