Actualités :: Les expulsés de Folambray : Une peine sans fin pour un simple (...)

Déclarés persona non grata en France en 1994 par le ministre de l’Intérieur d’alors, vingt (20) immigrés magrébins ont été déposés au Burkina le 31 août 1994. C’était suite à un accord entre les autorités burkinabè et la France. Un accord dont on se demande si les simples raisons d’hospitalité avancées par le Burkina suffisent pour l’expliquer. On sait en effet que d’autres pays ont refusé de recevoir sur leur sol ces gens sur qui la France faisait peser de graves soupçons de terroristes.

Même si aujourd’hui les expulsés se disent satisfaits des conditions qui leur ont été réservées au Burkina, ils estiment que si ce pays avait refusé de les accueillir, la France aurait renoncé à cette expulsion. A la date du 31 août 2009, 15e anniversaire de leur exil, il ne reste que six (06) expulsés dont cinq (05) Algériens et un Marocain au Burkina. Les autres sont allés « se chercher sous d’autres cieux » sauf en France dont les frontières leur reste fermées depuis le jour de leur expulsion.

Une décision arbitraire du pays des droits de l’Homme

C’est sur la base du doute que les 20 Maghrébins ont été expulsés de Folambray-les-Deux Eglises, une ville de France. Selon Me Ahmed Simozrag, doyen des expulsés qui habite dans une villa de la Zone du bois, ils ont été expulsés sur la base d’une présomption de culpabilité. Cela est pour eux une situation incompréhensible, surtout que cette décision arbitraire vient de la France qui est considérée comme le pays des droits de l’Homme. Ils se disent victimes d’une odieuse calomnie. Sur la question de savoir s’il y a des preuves contre les 20 personnes, à l’époque le ministre de l’Intérieur qui a « orchestré » cette expulsion avait répondu : « Faut-il attendre que les bombes éclatent ? » Jusqu’à ce jour, la France ne leur a pas donné l’occasion de se défendre devant la justice. Malgré le fait qu’ils soient convaincus de leur innocence, les expulsés pensent que même les criminels avérés finissent par être libres quand ils ont fini de purger leur peine. Pourvu qu’ils aient été condamnés par une justice. Le pire pour eux, c’est qu’il n’y a jamais eu de preuves de leur culpabilité ni de condamnation en justice. Toutefois, ils se retrouvent éloignés de leurs familles de leurs amis et de leurs biens pour une période qui ne finit pas.

Pendant 15 ans, les expulsés de Folambray vivent au Burkina et n’ont jamais été soupçonnés du moindre acte d’agitation. Il y en a même qui ont bien intégré la société burkinabè en se créant un nouveau job et en épousant des femmes burkinabè. A propos de leur étiquette supposée de terroriste, Sofiane Naami, l’un des expulsés arrivé à 23 ans et travaillant aujourd’hui pour son propre compte à Ouagadougou croit que s’ils étaient vraiment des terroristes rien ne les empêchait de s’en prendre aux intérêts français au Burkina. Et cela n’est jamais arrivé et ils n’en ont jamais eu l’idée depuis 15 ans. Aujourd’hui, la position des expulsés est claire : que la France revienne sur une décision arbitraire qui les pénalise fortement. Même si le Burkina les a bien accueillis, leur image a pris un coup et ils attendent d’être réhabilités, d’être autorisés à rentrer en France quand ils le souhaitent. Ils attendent que la France lève cet acharnement sans preuves contre eux. En effet, certains ont intenté des procès contre la décision et ont obtenu des arrêtés d’annulation de l’expulsion, mais n’ont jamais pu avoir de visas pour retourner en France. Les expulsés se disent déterminés à se battre pour que justice leur soit rendue.

Samba Bila

L’Indépendant

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