C’est le lundi 31 août que le clash intervient à Korsimoro, commune rurale située dans la province du Sanmatenga : jusqu’à nouvel ordre, la cérémonie de remise de vivres aux femmes nécessiteuses n’aura plus lieu. Le motif ? Voici ce qu’en dit Daniel Rasmané Sawadogo, un natif de la localité qui avait décidé de faire parler son cœur : « Comme il est de coutume depuis 6 ans maintenant, j’ai acheté des vivres pour venir en aide aux personnes démunies de Korsimoro.
2 tonnes de maïs et des cartons de sucres ont ainsi été acheminés par mes soins au Préfet de Korsimoro, en sa qualité de président du Comité départemental de secours d’urgence (CODESUR). De commun accord avec lui donc, nous avons fixé au jeudi 27 août la cérémonie de remise des dons aux destinataires. Quelle ne fut donc ma surprise quand l’on m’informa que sous la supervision du maire de la Commune, les vivres ont été sortis des magasins de la préfecture pour être déposés au domicile de mon père, résidant de Korsimoro. De ce qui m’a été rapporté, le maire exige qu’il y ait une concertation entre lui et moi au préalable, pour semble-t-il régler des questions politiques.
Mais pour moi, cette aide alimentaire n’a rien de politique et il faut surtout éviter de la politiser. Lui comme moi sommes du CDP et nous avons des cadres pour discuter des questions politiques. » Pour Daniel Rasmané Sawadogo, il y a une connivence entre le maire et le préfet, aux seules fins de nuire aux personnes en situation difficile. Contacté par téléphone, le maire nous a promis sa version sur cette affaire. Au moment où nous bouclions, nous n’avions pas encore pu rétablir le contact. Nous espérons pouvoir y revenir la prochaine fois. Quant au préfet, il nous a confié ne point être mêlé à cette histoire qui d’ailleurs ne relève pas de sa compétence. Il était à l’hôpital à Ouagadougou au chevet de sa femme quand nous l’avons rencontré. Justement en raison de la maladie de sa femme, il dit avoir été absent de Korsimoro et ne pouvait pas être mêlé à tout ce qui s’est passé pendant tout ce temps.
C’est donc une affaire à suivre et que nous comptons suivre jusqu’au bout et pour une raison bien évidente. En effet, s’il s’avérait que des populations en attente de secours ont été privées de nourriture par la seule volonté d’un maire, il va s’en dire que le Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale est interpellé. A la suite des inondations dont Ouagadougou a été victime, l’on ne cesse d’en appeler à la générosité des uns et des autres. Comment comprendre donc, qu’à seulement 70 kilomètres de la capitale, l’on veuille tuer les bonnes volontés ? Et pour des divergences politiques par dessus tout. N’est-ce pas criminel ça ?
Samba Bila
L’Indépendant
