Dans le cadre de la mise en œuvre de sa composante Plan de gestion environnementale et sociale (PGES), le coordonnateur du programme de développement intégré de la vallée de Samandéni (PDIS) a procédé le vendredi 04 septembre 2009 dans ses locaux à une remise de chèques destinés aux personnes affectées par la construction du barrage. Présidée par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Pascal Témai Benon, cette cérémonie a connu la présence des représentants des différentes institutions financières de la place ainsi que des autorités politiques des zones directement concernées par les travaux.
D’un coût global de plus de 200 milliards de nos francs, le PDIS reste et demeure, à tout point de vue, l’un des projets pharaoniques du Burkina au cours de ces dernières décennies. Le programme dans sa conception consistera à la construction d’un barrage d’une capacité de plus d’un milliard de mètres cubes d’eau, d’une centrale hydroélectrique de 16,8 Gwh, d’une zone industrielle, des aménagements hydroagricoles, etc.
La réalisation de ces différents ouvrages et principalement celle du barrage va inévitablement causer à court terme des nuisances aux plans social, économique et écologique. Des désagréments qui se caractérisent par l’engloutissement et la destruction par les eaux du barrage de biens individuels et communautaires, le déplacement d’environ 30 000 personnes représentant plus de 3 000 ménages et enfin le déboisement intégral d’une zone de 150 km2.
Et comme dit l’adage, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ; la réalisation du barrage de Samandéni va indubitablement provoquer des désagréments chez les habitants des villages directement concernés par les travaux. Le PDIS s’est pour ce faire doté d’un plan de gestion environnemental et social multisectoriel, prévoyant un ensemble de mesures dont le coût global est estimé à 9 milliards 400 millions. Au nombre de ces mesures, l’indemnisation en espèces des propriétaires des vergers qui seront engloutis.
Des opérations de recensement conduites en 2007 et validées par des missions de vérification réalisées en 2008 avaient permis, selon le coordonnateur du PDIS Tamoussi Bonzi, d’arrêter un montant global des indemnisations pour les vergers de l’ordre de 2 milliards 435 millions de nos francs. C’est dans ce contexte que s’est déroulée le vendredi 04 septembre 2009 dans les locaux du programme, une cérémonie de remise de chèques destinés aux personnes déplacées.
C’est au total une dizaine de chèques d’un montant global de six cent dix-sept millions six cent quarante-trois mille cinq cent soixante-dix-huit mille francs (617 643 578) CFA qui ont été remis aux représentants des différentes institutions financières de la place pour les comptes de mille quatre cent quarante-six (1446) bénéficiaires. Il s’agit là de la première tranche représentant 40% de la somme totale due aux déplacés.
Les deux tranches restantes d’un taux de 30% chacune sont prévues en 2010 et 2011. Déjà en mars 2009, une opération pilote conduite par le PDIS avait permis d’indemniser une vingtaine de personnes pour un montant total de 83 millions de francs CFA. Cette cérémonie de remise de chèques a surtout été l’occasion pour le gouverneur de la région des Hauts-Bassins d’attirer l’attention des banquiers sur la nécessité pour eux d’apporter une assistance conseil aux bénéficiaires afin de les aider à une utilisation à bon escient des sommes mises à leur disposition.
Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga
