Le gouvernement fait une offre de coopération aux Organisations de la société civile (OSC) dans le cadre de la riposte à la catastrophe due à la pluie diluvienne du 1er septembre. Au cours d’une rencontre hier mercredi 9 septembre 2009, le premier ministre, Tertius Zongo a fait aux OSC, le point des efforts entrepris pour juguler la crise et a donné des pistes d’intervention ainsi que les mécanismes mis en place pour une contribution efficiente des ONG et associations.
Il a fallu deux heures d’intenses discussions pour que le gouvernement et les Organisations de la société civile parlent enfin le même langage sur la façon dont chaque acteur peut apporter sa pierre dans la gestion de la catastrophe causée par la pluie diluvienne du 1er septembre 2009 dans la capitale. Le Premier ministre, assisté de plusieurs ministres et du maire de Ouagadougou a plaidé pour une approche coordonnée « en vue d’éviter la dispersion des efforts et surtout, la cacophonie qui crée la délation. Car les populations sinistrées ont besoin de soutien et non de désordre ». Il s’est agi pour le gouvernement d’affirmer aux OSC que ses structures de terrain sont ouvertes à leurs contributions et soutiens. Les débats ont ainsi porté entre autres sur la rentrée scolaire, l’élargissement du comité de crise à la société civile, au relogement des sinistrés. Pour le chef du gouvernement, il n’est pas question de reporter la rentrée des classes.
Elle aura donc bel et bien lieu. « On ne va pas reporter la rentrée à Ouagadougou comme le disent certains. Elle aura lieu à la bonne date », a indiqué Tertius Zongo, rassurant du coup les parents d’élèves, inquiets au sujet de la rentrée des classes.
En effet, a poursuivi M. Zongo, des sites alternatifs ont été désignés par la mairie pour accueillir environ 60 000 sans-abri qui vivent sur les 88 sites d’accueil constitués à 95% d’écoles. « On va élaborer un plan d’aménagement des nouveaux sites, en vue de déménager les sinistrés des écoles. Au besoin, on fera des écoles-tentes à proximité des nouveaux sites, pour que les enfants aillent en classe », a expliqué le Premier ministre. Pourtant, il s’est voulu on ne peut plus clair sur les conditions de relogement des sinistrés, arguant que « le gouvernement ne va pas construire des maisons pour les gens ». Le gouvernement, selon toute vraisemblance, s’apprêterait à aider à la reconstruction. « On ne va pas donner des maisons. On sait qu’ils (les sinistrés) sont dans une situation où ils ne peuvent pas construire.
Le gouvernement aidera à sortir les fondations hors de l’eau, car il ne faut pas créer de précédent. Les 25 000 maisons tombées à Ouagadougou ne sont pas différentes de celles de Kaya, de celles de l’an passé de la Vallée du Kou », a lancé Tertius Zongo.
Quant au maire Simon Compaoré, il a précisé que les populations sinistrées seront relogées « très bientôt, sous des tentes à haute capacité ». De plus, il a indiqué que le nombre de site sera réduit à une vingtaine, en vue de favoriser une meilleure gestion et d’en assurer une plus grande sécurité. Simon Compaoré a aussi expliqué que dans chaque arrondissement, village et secteur, c’est le comité de crise présidé par un conseiller qui gère les vivres et autres dons faits aux sinistrés, ajoutant que « nous faisons en sorte que les OSC passent par la mairie pour mieux faire le dispatching des dons. C’est la meilleure façon de travailler ensemble sans frustrer qui que ce soit » tout en précisant que les maires d’arrondissement seront instruits pour recevoir la société civile.
Dans l’ensemble, les OSC ont affirmé avoir pris acte des actions entreprises par le gouvernement en guise de réponse au sinistre. Elles se sont surtout engagées à suivre, contrôler les actions menées sur le terrain, afin que l’aide arrive aux bénéficiaires. « Cette rencontre était la bienvenue, étant donné que la journée de solidarité a été lancée par le chef de l’Etat mais la société civile ne s’est pas tellement manifestée. Le Premier ministre a exposé aux OSC les efforts pour juguler la situation et a donné des pistes d’intervention. Le SPONG a demandé à ses membres de ne pas aller en rangs dispersés, car c’est ce qui crée le flou. Il faut de la synergie. Nous encourageons nos membres à faire en sorte que les dons puissent atteindre les destinataires », a souligné le pasteur Moïse Napon, du secrétariat permanent des ONG et associations (SPONG). La société civile a un rôle de premier plan à jouer dans la gestion de cette crise majeure, notamment en matière de sensibilisation à l’hygiène, d’assainissement et surtout, de prévention des infections (VIH Sida, IST) et des grossesses. Une responsabilité qu’elle compte bien assumer.
S. N. COULIBALY et Monique CONSEIBO
(stagiaire)
Sidwaya
