La rentrée des classes à l’Université de Ouagadougou après un mois de vacances était prévue pour le mardi 1er septembre 2009. Deux jours après cette date, bien que certaines promotions aient repris les cours, c’est le calme plat sur le campus.
Jeudi 3 septembre 2009. 11 heures à l’Université de Ouagadougou. A cette heure-là habituellement, le campus grouille de monde. C’est pourtant le calme aujourd’hui. Quelques motos stationnées au niveau de l’amphi "B" à côté de la présidence de l’université rappelle la présence d’étudiants. A la direction des affaires académiques, de l’orientation et de l’information (DAOI), le bureau du directeur Samuel Nakolendoussé est fermé, le secrétariat également. A l’Unité de formation et de recherche en sciences économiques et gestion (UFR/SEG), quelques étudiants discutent entre eux. D’autres consultent le tableau pour avoir une idée sur les programmations des cours. Sont de ceux-là Dramane Kiemdé et Roland Yanogo étudiants en 4 ème année d’économie. Pour le premier, les cours n’ont pas encore repris :"Les programmes sont affichés mais compte tenu du fait que depuis la pluie du 1er septembre, il y a eu coupure d’électricité, nous n’avons rien fait", a confié Dramane Kiemdé. Son cours de micro-économie approfondie était prévue à 11 heures. Pourtant, il n’était pas encore allé constater la présence de son professeur.
Inquiétude des étudiants
En première année d’économie, certains professeurs ont dispensé leurs cours. C’est ce que confirme Korotoumou Tou : "Nous avons fait le cours de mathématiques et économie hier même si je n’ai pas suivi parce que j’étais au FONER".
Au jardin de l’UFR Lettres, arts et communication (LAC) et Sciences humaines (SH), assis sur des bancs publics, des étudiants échangeaient. Quelques-uns étaient concentrés sur leurs feuilles de cours. Là, nous trouvons Hamadou Lougué, étudiant en 3eme année d’histoire et archéologie. Selon lui, la reprise n’est pas effective."On avait cours mais le professeur ne s’est pas présenté", déplore Hamadou Lougué. Il renconnaît tout de même que les étudiants de la première année ont repris les cours depuis le 02 septembre. C’est le statu quo au département d’anglais. Selon les étudiants, les professeurs viennent au compte-gouttes. "On a même programmé des devoirs", souligne Safiatou Dicko, étudiante en première année d’anglais. L’Université de Ouagadougou a été marquée par trois mois de grève du Syndicat national des enseignants -chercheurs (SYNADEC). Cela a paralysé les activités académiques sur le campus de Zogona. L’année sera t-elle sauvée ? "On a beaucoup d’inquiétudes quant à son bon déroulement", répond Safiatou Dicko. A cette question, Pierre Nacoulima, enseignant au département de philosophie et membre du SYNADEC pense que le mouvement attend de voir comment seront traitées les revendications.
Le SYNADEC suit le travail de la commission qui étudie la revalorisation de la fonction de l’enseignant-chercheur. "S’il n’y a pas de réalisations concrètes, on continue la grève. Si c’est résolu, alors il n’y a pas de problème", a affirmé M. Nacoulima. Les étudiants ne sont pas logés à la même enseigne. Certains ont presque exécuté 80 à 90% de leurs programmes. "Chez nous, il reste uniquement les travaux dirigés", souligne Alimata Sinaré, étudiante en Science de la vie et de la terre (SVT). En médecine et en droit, les examens étaient prévus pour le 1er septembre, selon les dires des étudiants. Au restaurant universitaire central, tout est fermé. Les étudiants croyaient que le restaurant allait rouvrir dès le 1er septembre. Les propos de Alimata Sinaré témoignent leur déception : "Malheureusement, on a constaté que le restaurant n’a toujours pas ouvert ses portes". Il y avait des problèmes dans les coulisses à en croire Dramane Kiemdé. " Une dame nous a informé que certains travailleurs du restaurant universitaire ont des arriérés de paiement de neuf (9) mois. Ils attendaient d’être payés avant de reprendre le travail".
La reprise se fait donc tardivement à l’Université de Ouagadougou. Les étudiants, eux, appellent les professeurs à sauver l’année. En quittant l’Université, le constat est que la pluie diluvienne a causé des dégâts au niveau du pont n°1. Des ouvriers s’attelaient à le remettre en état. Pendant ce temps, les nouveaux bacheliers ne savent pas à quel saint se vouer. Aux dernières nouvelles, les inscriptions devraient débuter ce lundi 7 septembre 2009. Toutefois, des inquiétudes demeurent. Entre autres, la fin de la présente année accadémique, le début de la prochaine année, l’intensité des cours, les probables grèves des associations d’étudiants...
Boukari OUEDRAOGO et Pazouknam J.B. OUEDRAOGO (Stagiaires)
Sidwaya
