Actualités :: ADJA ASSETA ILBOUDO (Maire de Loumbila) : "Des adversaires sèment la zizanie (...)
Adja Assèta Ilboudo

La commune rurale de Loumbila, dans la province de l’Oubritenga, comme bien d’autres du Burkina, fait son petit bonhomme de chemin depuis l’avènement de la communalisation intégrale. Mais les difficultés ne manquent pas dans le fonctionnement de la commune et dans bien d’autres aspects. Nous avons saisi l’opportunité de l’indemnisation des ménages du village de Poédégo le 20 août 2009, pour échanger sur certains sujets avec le maire Adja Assèta Ilboudo. Cette indemnisation fait suite à la prochaine implantation dans la zone de la Société de transformation de fruits et légumes (STFL).

Le Pays : Pouvez-vous affirmer aujourd’hui que le problème du choix du site pour la construction de la mairie est une affaire close ?

Adja Assèta Ilboudo : A ce sujet, j’ai toujours dit que c’est là où le muezzin crie, que les musulmans vont prier. Aujourd’hui, nous ne souhaitons que la construction de notre mairie pour nous permettre d’avoir des normes commodes de travail. Quelque soit le lieu où se situe la mairie, il s’agit surtout que les administrés puissent y accéder. Notre ministre de tutelle suit de près le dossier et nous n’attendons que la construction de la mairie.

On constate que les communes rurales, depuis leur installation, sont exposées à un certain nombre de difficultés de fonctionnement. Doit-on dire qu’on est allé plus vite que prévu ?

Je dirai que non. Pour le cas de Loumbila, c’est une commune rurale qui a vu le jour rien qu’en 2006 avec l’avènement de la communalisation intégrale voulue par les premières autorités. Loumbila est donc prête comme toutes les autres communes mais les difficultés que nous vivons sont celles constatées aussi ailleurs. Nous vivons surtout des difficultés d’ordre politique avec des adversaires qui n’ont pas compris qu’après les élections, chacun doit ranger sa hache de guerre et apporter sa pierre à la construction de Loumbila. Au conseil municipal, nous n’avons pas véritablement de problème. Mais il faut aussi reconnaître qu’on ne peut avoir l’ensemble des conseilleurs et de la population avec soi. Il y en aura toujours qui vont vous jeter des peaux de bananes. En plus, il y a ceux qui peuvent réellement apporter un plus au développement mais qui mettent souvent du sable dans le couscous. Ce sont des choses que nous vivons au quotidien et cela ne nous empeche pas d’avancer. Nous profitons pour demander aux uns et aux autres de mettre un peu d’eau dans leur vin pour faciliter le développement de Loumbila.

Comment vous empêchent-ils de travailler ?

Ils sont là à semer la zizanie au point de tromper souvent la vision de la population sur le développement et sabotent les actions sur le terrain.

Quel bilan pouvez-vous faire de ces trois premières années de gestion ?

Nous avons travaillé difficilement mais nous avons pu engranger un certain nombre d’acquis depuis 2006. Ma première action a été de permettre aux 30 femmes conseillères de pouvoir avoir un moyen de déplacement, c’est-à-dire des vélos pour être à l’heure aux sessions. En plus de cela, nous avons entrepris des démarches et grâce à la SONABEL, nous avons obtenu l’électrifiction de la ville de Loumbila en début 2008. Nous avons pu également avoir la réalisation des études sur la connexion d’un réseau d’eau potable pour la commune qui, aujourd’hui s’évalue à 500 millions de F CFA et l’ONEA promet supporter les 50%, Malgré tout, la commune n’est pas à mesure de pouvoir supporter le reste. Nous sommes toujours en train de plaider auprès de l’ONEA et nous profitons également pour solliciter les partenaires et les bonnes volontés. A l’aide du budget de la commune, nous avons prévu des ouvertures de voies pour rendre la ville plus rayonnante. Nous attendons la fin de la saison hivernale pour que cela soit effectif. Il y a bien d’autres acquis mais il reste des défis à relever.

Quelles sont les actions que vous menez pour avoir des recettes et permettre à la commune d’être indépendante ?

Nos recettes sont surtout basées sur les taxes d’abattage, de droit de place au marché, d’agrégats, de stationnement. Mais aussi les taxes de placement des antennes de réseau de téléphonie mobile, des taxes de charrettes, celles de développement communal que nous sommes en train de mettre en place et cela fera des recettes en plus pour la commune. L’usine de fruits et légumes que nous venons d’avoir permettra certainement d’avoir des recettes pour la commune. Au départ, le budget était à 15 millions de F CFA et aujourd’hui nous sommes à 82 millions de F CFA. N’eurent été les difficultés, nous aurions pu même franchir le cap des 82 millions de F CFA dans lesquels est inclus le financement du PNGT.

L’opinion pourrait penser que vous profitez de la proximité de Ziniaré qui est la région du président du Faso ...

Nous sommes vraiment fière d’être une commune qui dépend de la région du Plateau central et de la province de l’Oubritenga dont Ziniaré est le chef-lieu de province et de région. Mais cela ne veut pas dire que Ziniaré, la région du Plateau central, est mieux nantie. Peut-être même que cette région est à la deuxième échelle . Mais nous sommes fiers et nous essayons d’aller petit à petit vers le développement pour le bonheur des populations.

Loumbila profite alors beaucoup plus du président du Faso ?

Comme tout le Burkina d’ailleurs ! Aujourd’hui nous bénéficions de l’implantation d’une société de fruits et légumes ; bien d’autres localités du pays ont bénéficié di’nfrastructures. Aujourd’hui c’est le tour de Loumbila, Tout producteur au Burkina y sera la bienvenue et cela ne profite qu’à l’ensemble du pays. Mais nous dirons qu’effectivement, nous allons d’abord en profiter parce que c’est nous qui avons eu cette chance ; les autres ont déjà eu la leur et d’autres en auront à l’avenir.

Quels sont les défis qui vous attendent pour les deux dernières années de votre mandat ?

Ils sont énormes. Mais déjà, le conseil municipal se fixe l’objectif de pouvoir, d’ici les deux dernières années, construire des boutiques à l’intérieur de la ville, de pouvoir faire du réseau d’eau potable une réalité. Nous allons également aménager le village de Poédégo suite au processus de déguerpissement pour l’implantation de la société. Il y a également bien d’autres choses à faire.

Serez-vous prête à renouveler cette expérience à la tête de la mairie à la fin de votre mandat ?

Pour les premières élections en 2006, nous étions cinq concurrents pour la mairie. C’est Dieu qui a fait son choix avant que la population ne me désigne. Si après le mandat de cinq ans, le choix est toujours porté sur ma personne, je continue et si c’est sur une autre personne, je l’accompagne. Je suis là pour le développement de la commune de Loumbila.

Le Pays

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