Actualités :: RENTREE GOUVERNEMENTALE : Les Burkinabè vous attendent, messieurs les (...)

Bientôt, c’est la rentrée gouvernementale. Après un mois ou quelques semaines de vadrouille soit au Burkina, soit à l’étranger pour oublier, l’espace d’un moment, leurs angoisses et leurs stress, les ministres vont retrouver leur place dans la salle du Conseil des ministres du palais de Kossyam et leur fauteuil dans leur département respectif. Mais, contrairement à la rentrée des classes dans les écoles, les collèges et les lycées ou même dans les universités, il n’y aura pas de changement : pas de nouvelles têtes, pas de nouveaux camarades, pas de nouvelles classes.

Les ministres vont retrouver le même personnel : la même secrétaire particulière, le même secrétaire général, les mêmes conseillers, ceux qui conseillent bien comme ceux qui ne le font point, le même chauffeur. Ce qu’ils vont retrouver par dessus tout sur leur bureau, ce sont les mêmes dossiers qui attendent d’être solutionnés. Parmi ces dossiers, il y a ceux dont ils ont différé pendant longtemps le traitement, ceux qu’ils ne veulent pas voir du tout. Il en existe beaucoup.

Faut-il parler de routine dans l’action gouvernementale ? Non. Car par essence, l’action gouvernementale devrait être faite d’innovation et de créativité, vu l’importance des problèmes et les espoirs que les Burkinabè placent dans les actions de leurs gouvernants. Nos ministres sont-ils capables d’innovation et de créativité dans la recherche des solutions aux problèmes qui angoissent aujourd’hui les Burkinabè ? En tout état de cause, les populations attendent. Elles attendent et espèrent que des solutions seront trouvées aux questions de la vie chère et de la précarité alimentaire. Elles attendent des solutions concrètes à leur propre sécurité et à celle de leurs biens en ces heures surtout où l’affaire du tueur ou des tueurs à la hache hante tous les esprits au point de provoquer une psychose collective dans la capitale. Les Burkinabè attendent d’être sécurisés, et il faut que le gouvernement fasse tout pour leur apporter la quiétude et la tranquillité, de jour comme de nuit.

La rentrée gouvernementale 2009 va s’effectuer au moment même où les populations font face à deux crises : celle du gaz butane et celle provoquée par les délestages à laquelle elles se résignent aujourd’hui. Si elles doivent prendre leur mal en patience dans la mesure où il est dit que les délestages sont une situation conjoncturelle appelée à disparaître d’ici décembre prochain, que trouve le gouvernement à dire de la pénurie prolongée du gaz ? On ne comprend pas et on s’explique mal la situation actuelle quand les responsables de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures affirment qu’il n’y a pas de problème de gaz, ni au plan du prix, ni à celui de la disponibilité au niveau mondial. Alors pourquoi les populations manquent-elles de gaz depuis bientôt un mois ?

La SONABHY, l’organisme au niveau de l’État qui importe et distribue ce produit, manque-t-elle de ressources financières pour s’approvisionner sur le marché international ? Nous ne faisons que nous interroger, parce que jusque- là les explications fournies par la société sont insuffisantes et insatisfaisantes. Pour un produit qui est subventionné par l’État et ses partenaires au développement dans le but de sauvegarder et de protéger l’environnement, c’est à la limite de l’acceptable et du tolérable. A la rentrée, les ministres vont retrouver une économie en pleine croissance , "un pays émergent", comme ils le disent eux-mêmes. Malheureusement, qu’il s’agisse de l’augmentation du produit intérieur brut (PIB) ou du Burkina qui est en mesure d’être un pays émergent, économiquement parlant, ce sont des choses qui ont abandonné sur le bord de la chaussée la majorité des Burkinabè ; cette majorité de laissés-pour-compte du développement attend. Elle espère et attend une réorientation dans la distribution des retombées de cette croissance. N’y ont-ils pas droit, eux ? Que va proposer le gouvernement pour améliorer le panier de la ménagère, comme on le dit vulgairement ?

Il y a d’autres crises auxquelles les ministres ont mis à profit leurs vacances pour y réfléchir ou pour demander conseil : la crise dans les universités burkinabè et celle du système éducatif burkinabè dans son ensemble. Il est souhaitable aujourd’hui que tous les protagonistes sans distinction et sans a priori se réunissent, mettent à plat tous les problèmes et discutent dans l’objectif bien compris de trouver des solutions de consensus. Il faut trouver des solutions pérennes aux crises dans nos universités. Cela passe par un dialogue sans exclusive avec toutes les parties prenantes. Comme il a été dit plus haut, des piles de dossiers attendent les ministres à leur retour de vacances. Ainsi va-t-il d’un pays pauvre où tout est prioritaire. De la célérité avec laquelle les problèmes trouvent des solutions, naîtra chez les Burkinabè le sentiment qu’ils sont gouvernés et bien gouvernés. Jusque-là, ils sont nombreux qui pensent et se disent que les membres du gouvernement pensent et travaillent pour eux-mêmes. Mais entre nous et Seigneur, à quoi croyez-vous qu’un ministre puisse consacrer son temps et son énergie en cette année 2009 ? A la campagne pour la ré-ré-réélection du Président Blaise Compaoré en novembre 2010 ! Nous sommes cuits alors ?

Le Fou

Le Pays

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