Dans la matinée du 22 juillet 2009, les travailleurs du centre hospitalier pédiatrique Charles De Gaulle ont fait un sit-in pour exiger de la direction de meilleures conditions de travail. Ils avaient auparavant adressé le 1er avril 2009, une plate-forme revendicative au Directeur général de l’hôpital, Pierre Damien Oubda. Mais selon les travailleurs, le directeur est resté silencieux après la rencontre qu’ils ont eu avec le directeur général et le conseil d’administration.
Au cours de cette rencontre des engagements relatifs à la satisfaction de cette plate forme ont été pris. Le personnel soignant de l’hôpital s’est retrouvé confronté à une rupture de consommables et de médicaments.
La pédiatrie sans alcool et sans gangs
La conséquence de cette rupture a été le blocage de certaines unités. Comment travailler dans un hôpital sans le minimum comme les gants et l’alcool ? A la rupture des consommables et de médicaments est venu s’ajouter l’arrêt de la cuisine de l’hôpital qui assurerait la restauration du personnel et des enfants malades. D’où la colère du personnel car aucune explication n’est fournie par rapport à tous ces problèmes. La crise à l’hôpital pédiatrique est venue allonger la longue liste des structures de santé qui connaissent des difficultés de fonctionnement. Les causes de ses crises doivent être recherchées et des solutions trouvées. La réaction du ministre de la Santé ne s’est pas fait attendre. Il a procédé au remplacement du directeur de l’hôpital au cours du conseil des ministres du 29 juillet 2009. Il a été remplacé par Monsieur Bawindsongré Jean Kaboré. Au cours du même conseil des ministres, Kiswensida Vincent de Paul Nikiéma a été nommé au poste de Directeur de l’Administration et des Finances (DAF). Ce poste est vacant depuis la nomination de l’ancien DAF Mahamadi Somdakouma comme DAF de l’Institut des hautes études internationales (INHEI).
La genèse de l’affaire de la restauration
Le problème de la restauration, on le voyait venir depuis le début de l’année 2009. L’entreprise qui assurait la restauration en 2008 a adressé une correspondance à la direction pour l’informer de son désir d’abandonner les prestations de restauration à l’hôpital. La direction a lancé un appel d’offres pour recruter une entreprise pour la passation du marché de la restauration. La sous-commission d’attribution des marchés a retenu l’entreprise LAO. La grande commission d’attribution des marchés n’a pas tenu compte de l’avis de cette sous commission et a désigné l’entreprise KADERA. Cette attribution a fait l’objet de contestations par des personnes dans les deux commissions. Mais personne n’a osé se plaindre tout haut. Elles sont passées par des tracts et des dénonciations anonymes pour exprimer leur insatisfaction dans les rédactions en son temps. L’information a été portée à la connaissance de l’Autorité Supérieure du Contrôle d’Etat (ASCE).
Les contrôleurs d’Etat ont séjourné dans l’hôpital pédiatrique Charles De Gaulle. Aux dernières nouvelles, la Commission de règlement à l’amiable des litiges (CRAL) saisie par l’LAO, lui a donné raison. C’est pendant que l’affaire faisait l’objet de débat que le DAF Somdakouma a été nommé à l’INHEI. Il serait un proche du ministre d’Etat Alain Yoda. C’est quand le ministre Yoda était à la santé qu’il a été nommé à l’hôpital pédiatrique. Il occupe le poste de DAF à l’INHEI depuis que le ministre Yoda dirige le département des Affaires Etrangères. Même si les deux responsables ne sont plus à la tête de l’hôpital, il y a lieu d’élucider aussi cette affaire.
PB
L’Indépendant
