Actualités :: Concours directs de la Fonction Publique : Un aveugle demande (...)
Souleymane Ouédraogo

Souleymane Ouédraogo ne sait plus à quel Saint se vouer. Diplômé de Maîtrise en droit des affaires, il y a deux ans, c’est la deuxième fois consécutives qu’il est confronté à des difficultés quant aux concours directs des élèves magistrats. Se sentant brimé, voir discriminé, il lance un cri du cœur aux autorités compétentes afin que justice soit faite.
Diplômé de Maîtrise en droit des affaires en 2007, Souleymane Ouédraogo, 34 ans, éprouve des difficultés à trouver un emploi. Son seul péché, c’est d’être aveugle. Par suite de rougeole, il perdra la vue à l’âge de dix (10) ans. Mais qu’à cela ne tienne.

C’est contre vents et marées qu’il décrochera sa Maîtrise en Droit des affaires en 2007. Mais depuis lors, le voilà en difficultés pour avoir un boulot. C’est un homme au cœur meurtri qui est venu se confier aux Editions Sidwaya le dimanche 23 août 2009. Selon les explications de Souleymane Ouédraogo, le mardi 23 août 2009, il est allé déposer son dossier de candidature du concours direct de recrutement de 30 élèves magistrats comme les autres candidats. "Le lendemain mercredi 19 août, j’ai été joint au téléphone par un monsieur m’invitant à venir chercher mon dossier.

Il aurait reçu des ordres de ses supérieurs hiérarchiques lui disant de me remettre mes papiers parce qu’aucune dispositions n’est prise pour me permettre de composer" a expliqué Souleymane Ouédraogo. Pour récupérer son dossier, il a décidé de faire constater cela par un huissier de justice en la personne de maître Rakièta Ouédraogo. "Quant je suis arrivé avec le huissier, ils se sont rétractés" a-t-il affirmé. Selon ses dires, une dame représentant le ministère de la Fonction publique et ayant refusé de décliner son identité est rentrée en contact avec l’Agence générale de recrutement d’Etat.

Le directeur de ladite agence aurait recommandé de ne pas lui remettre le dossier. "Mais, ils tiennent à me dire que si le jour de la composition prévu le 29 et 30 août 2009, je n’arrivais pas à lire le sujet et écrire comme les autres, je n’aurais pas accès à la salle" a souligné Souleymane Ouédraogo. Il se défend que son infirmité visuelle n’est pas un handicap insurmontable pouvant l’empêcher de composer. Il suffirait de prendre les dispositions nécessaires lui permettant de composer. Et le braille est là pour permettre aux aveugles de faire leur preuve. D’ailleurs, c’est par cette méthode qu’il a évolué depuis l’école primaire jusqu’à l’Université de Ouagadougou en passant par le lycée Philippe Zinda Kaboré.

D’après lui, les sujets sont transcrits textuellement en braille. Après la composition, le sujet est retranscrit noir sur blanc pour permettre la correction. Pour cela, un groupe d’encadreurs de l’Association burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (ABPAM) est suffisamment apte à résoudre cette question. "Je peux même composer à l’aide de l’ordinateur", a-t-il souligné. Il évoque la loi 1 398 portant réforme globale de la Fonctions publique qui n’exclue pas les aveugles car elle stipule l’égal accès à l’emploi. Il ne comprend pas cette discriminations étant donné qu’il réunit les conditions d’âge et de diplôme pour postuler au concours. Il se fait l’avocat de trois étudiantes aveugles inscrites à l’Université de Ouagadougou. Il estime qu’il ne sert à rien de faire des études si les aveugles ne peuvent pas plus tard postuler aux concours. Au-delà de ce cas avéré, Souleymane Ouédraogo pense que des dispositions doivent et peuvent être prises par les autorités compétentes pour permettre aux non voyants de faire valoir leurs connaissances. Souleymane Ouédraogo est le premier aveugle ayant fait un tel parcours académique au Faso. Il appelle les autorités burkinabè à jeter un regard sur la situation des handicapés en général et les aveugles en particulier.

Charles OUEDRAOGO et Boukari OUEDROGO (Stagiaire)

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