Les locataires de la cité universitaire de la Patte d’oie à Ouagadougou ont manifesté, vendredi 31 juillet 2009, pour protester contre certaines mesures prises par le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) notamment la fermeture de la cité et du restaurant universitaire de cette cité.
Deux pneus incandescents devant la porte d’entrée de la cité universitaire de la Patte d’oie, quelques cartons accrochés au portail, des étudiants réunis par petits groupes dans la cour avant où se trouve le restaurant comme à l’arrière-cour où se trouvent les chambres des étudiants et l’administration de la cité. Tel est le spectacle qui se présentait à notre arrivée à 12 h sur les lieux au secteur n°15 de Ouagadougou. La cité est calme mais des étudiants s’empressent de faire savoir qu’il s’agit d’une accalmie qui a suivi un mouvement de protestations contre deux mesures prises par le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) : la fermeture de la cité et du restaurant. "C’était très chaud, tous les résidants ont été mobilisés pour dénoncer ces mesures qui vont jeter les étudiants dans la rue et les affamer", explique Arnaud Maré, un résidant de la cité.
De son propos, il ressort qu’une note émanant de l’administration des cités a été affichée le 29 juillet dernier informant les locataires de chambres de la fermeture du restaurant à la fin de mois écoulé. Ainsi, à partir du 1er août la carte CENOU est exigée pour bénéficier d’un repas. La cité, elle, devait être fermée le 30 juillet mais les étudiants devraient s’acquitter de leur loyer avant le 31 du même mois. Pourtant, le paiement des prêts FONER est prévu le 17 août. Voilà le nœud du problème, selon Arnaud Maré qui est membre de la coordination chargée de la mobilisation pour la protestation contre ces mesures. Où veut-on que les étudiants aillent quand on sait que la session de septembre pour les examens se déroulera dans moins d’un mois ?
Comment pourront-ils étudier sereinement s’ils sont privés de nourriture alors que les cours et les examens ne sont pas terminés ? s’interrogent-ils. M. Maré estime que la réaction des résidants est légitime ; il en appelle à la compréhension et à la bonne foi des responsables du CENOU. Ceux-ci ont d’ailleurs consenti à repousser le délai pour le paiement des loyers au 10 août après avoir rencontré les représentants des résidants de la cité. Lesquels représentants proposent comme solution au problème le paiement des loyers après celui du prêt FONER et l’abrogation des mesures sur la fermeture de la cité et du restaurant. Nous n’avons pas trouvé les responsables de l’administration de la cité pour donner leur version du problème soulevé par les étudiants. Et la tension remontait au restaurant entre les étudiants pour la distribution du repas qui, selon les témoignages, est toujours insuffisant, au moment où nous quittions les lieux.
Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)
Sidwaya
