Actualités :: Plus de trois mois pour nettoyer les caniveaux de Ouagadougou

Depuis quelques semaines, la brigade verte de la commune de Ouagadougou est déployée dans divers endroits de la capitale burkinabè dans le cadre d’une campagne de curage des caniveaux de la ville. Pour en savoir plus, Fasozine.com a rencontré le Directeur de la propreté de la ville de Ouagadougou, Sidi Mahamadou Cissé.

Fasozine.com : Parlez-nous de la vaste campagne de curage des caniveaux que mène actuellement la brigade verte dans la ville de Ouagadougou.

Sidi Mahamadou Cissé : Je vous remercie, au nom du maire de la commune de Ouagadougou, de me donner la parole pour parler de la propreté et de l’assainissement de la ville de Ouagadougou. Concernant la vaste campagne de curage des caniveaux, elle a été lancée par le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, le samedi 4 juillet 2009. Depuis ce lancement, nous procédons tous les jours au curage des caniveaux, suivant un programme établi qui couvre toute la ville, c’est-à-dire tous les 5 arrondissements, tous les 30 secteurs de Ouagadougou.

Il faut rappeler que cette opération vise un certain nombre d’objectifs qui concourent à l’amélioration du bien-être des populations de la ville.

Quels sont ces objectifs ?

Bien sûr, le premier objectif, c’est l’assainissement et la propreté de la commune et l’amélioration du cadre de vie des populations de notre capitale. Le deuxième objectif visé, c’est d’améliorer le drainage des eaux pluviales. Il faut rappeler à ce sujet que les caniveaux sont conçus pour le drainage des eaux pluviales de la ville de Ouagadougou, et non des eaux usées et autres déchets que nous voyons malheureusement dans ces ouvrages. Grâce à cette opération, nous pourrons réduire considérablement les maladies hydriques et le paludisme, par ce qu’au niveau des caniveaux qui ne sont pas curés, il y a une prolifération des moustiques qui sont sources, vecteurs du paludisme.

Combien de temps va durer cette campagne ?

La campagne va durer trois mois et demi. Elle a été lancé le 4 juillet dernier et doit se poursuivre jusqu’au 11 octobre 2009. Au cours de cette période, nous comptons curer tous les caniveaux de la ville de Ouagadougou pour éviter d’être confronté aux inondations consécutives, dues aux fortes précipitations dont notre ville fait l’objet.

Pensez-vous que ce délai est suffisant pour toucher tous les caniveaux de la ville ?

Oui, ces trois mois et demi sont largement suffisants pour nous permettre de curer, dans les règles de l’art, tous les caniveaux de la ville de Ouagadougou, qui ont été recensés dans ce cadre. L’entreprise que nous avons l’habitude de solliciter pour le curage chaque année, faisait le travail en 45 jours au grand maximum, soit un mois et demi. Et cette vaste campagne va prendre trois mois et demi, presque deux fois et plus de temps que celui de l’entreprise. Ce délai devrait donc logiquement suffire pour réaliser un travail de qualité sur le terrain.

Combien de personnes avez-vous mobilisé pour ce travail ?

Pour la circonstance, plusieurs personnes ont été mobilisées. Notre effectif est composé des membres des associations partenaires de la commune de Ouagadougou et, particulièrement, de la Direction de la propreté. Ce sont des associations qui interviennent dans le domaine de la préservation de l’environnement et du cadre de vie. Il y a l’Association pour la protection de l’environnement (APE), l’Association jeunesse sans frontière du Burkina (AJSF-B), les associations Kogol-Laafi et Rayim-Taaba, etc. Au total, une vingtaine d’association, regroupant une centaine de personnes, prennent part à cette activité.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté sur le terrain ?

Sur le terrain, nous sommes confrontés à de multiples difficultés. La première, c’est la transformation des caniveaux en dépotoir par les riverains. Il y a des gens qui y déversent quotidiennement leurs déchets solides ou même liquides, en usant de connexions cachées liées à nos caniveaux. Deuxième difficulté, c’est l’occupation anarchique des commerçants, qui construisent des kiosques sur les caniveaux, ce qui rend notre tâche difficile, parce qu’on ne peut pas y accéder pour faire efficacement notre travail. Troisième problème, ce sont les usagers de la route, qui roulent à vive allure. On est ainsi, souvent, victimes d’accidents. Au lieu de ralentir lorsqu’elles arrivent à notre niveau, certaines personnes continuent d’accélérer.

Comment vous y prenez-vous avec les commerçants qui construisent sur les caniveaux ?

Cela nous cause énormément de problèmes. C’est la raison pour laquelle nous faisons souvent appel à la police municipale, qui nous appuie dans cette opération. Tous ceux qui ont construit sur des caniveaux ne détiennent aucune autorisation - que la commune ne délivrera d’ailleurs jamais, car tout le monde sait que cela est interdit. Ceux qui s’entêtent à le faire sont interpellés par la police municipale, qui les contraint de quitter les lieux.

Quel est le matériel mis à la disposition de ces femmes pour leur protection quand elles travaillent sur le terrain ?

Sur le terrain, il y a un certain nombre de dispositions qui ont été prises par le conseil municipal, qui a accepté d’allouer 10 millions de francs CFA chaque année, pour doter cette brigade verte de matériels de travail et de protection. Ces matériels sont constitués de brouettes, pelles, pioches, fourches, barres à mine… Comme matériels de protection, nous avons des paires de gants, de bottes, des cache-nez, tout ce qui nous permet de travailler en minimisant les risques.

Nous avons eu aussi à faire confectionner quelques panneaux triangulaires qui permettent de signaler la présence du personnel qui intervient dans le curage. C’est l’occasion pour moi de remercier le maire de la commune de Ouagadougou et tous ceux qui contribuent à la bonne réussite de cette opération, en nous apportant leur appui.

Quelles sont les dispositions prises quand un accident survient dans le cadre de du travail ?

Il y a également environ 7 millions de francs CFA qui sont alloués pour la prise en charge des visites médicales au profit de ces femmes. En cas d’accident, la prise en charge est assurée à 100% par la commune de Ouagadougou.

Vous pilotez également une autre opération à la Zone d’activités commerciales et administratives (Zaca). De quoi s’agit-il là-bas ?

Il s’agit d’une opération de désherbage, que les femmes de la brigade verte effectuent dans cette zone en fauchant les hautes herbes et même les herbes rampantes et autres. Nous y avons envoyé environ 400 femmes, qui ont intervenu pendant trois jours consécutifs.

Y a-t-il d’autres zones de la ville qui sont concernées par ce projet ?

Oui. Gounghin, Bilbalgo, secteur 2. Nous sommes déjà intervenus au niveau du rond-point des Nations unies, ainsi qu’au rond-point de Bogodogo et à d’autres endroits.

Kpénahie Traoré

Fasozine

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