Un car de transport Cinkassé-Ouaga en partance pour la capitale a été victime d’une crevaison le mardi 28 juillet 2009 à une vingtaine de kilomètres de Tenkodogo. Il y a eu deux morts et une dizaine de blessés dont le chauffeur qui a percuté violemment un infirmier chef de poste (ICP).
Quand on est dans le transport commun, la moindre des choses est de respecter certaines règles avant de faire un voyage. Ce qui est surtout important, c’est de s’assurer au moins si ses roues sont dans un bon état car sait-on jamais. Mais sont-ils nombreux les chauffeurs qui se soucient de la sécurité de leurs passagers ? Voilà une question que tous ceux qui exercent dans ce domaine n’aiment pas du tout entendre.
Ils vous rétorqueront qu’ils font ce métier depuis longtemps et qu’ils sont différents des autres. Et pourtant, ce n’est pas sûr et on compte toujours sur la chance pour ne pas qu’un malheur survienne. Mais les desseins de la providence sont impénétrables. On n’est donc jamais exempt d’un accident. Le mardi 28 juillet dernier, vers 16 h 30, sur l’axe Cinkassé-Tenko, un car de transport appelé généralement « Dyna » a vu un de ses pneus éclater en pleine vitesse.
Selon des témoins, le chauffeur, qui tentait d’éviter une femme, a percuté violemment un infirmier chef de poste (ICP) qui venait en face sur sa moto. Le car part dans le décor. C’était dans les parages de Cella, un village qui n’est pas très distant de Tenkodogo. La gendarmerie, qui a été alertée, s’est rendue rapidement sur les lieux. Le spectacle, à ce qu’on raconte, était insoutenable : des passagers grièvement blessés et des sacs éparpillés dans les broussailles. Le car, lui, est complètement défoncé et irrécupérable.
C’est dans une boutique vers 19 heures qu’un commerçant nous a informé de l’accident. Nous n’étions pas loin du centre hospitalier régional de Tenkodogo. Une fois arrivé dans cet établissement sanitaire, des médecins et des infirmiers s’affairaient au chevet des blessés qui étaient au nombre de douze (12).
Ils souffrent, qui de lésion cutanée, qui de profondes blessures à la tête. Un passager, de nationalité ghanéenne, entre-temps, était mort. C’est plus tard qu’on a retrouvé des papiers sur lui et il s’appelait Moustapha Yakubu. Auparavant, un communiqué sur la radio Horizon FM annonçait qu’un inconnu, victime d’un accident de la circulation, n’avait pu être identifié et se trouvait à la morgue.
Dans les différentes salles de soin du CHR, c’était des va-et-vient. Sur un lit, Salfo Tiemtoré, l’infirmier chef de poste, qui a eu la malchance d’être au mauvais endroit, était au plus mal. Il avait le souffle entrecoupé de râles. Ayant perdu beaucoup de sang, il se trouvait dans une situation délicate.
Il se rendait avec des médicaments dans un village du Sanguilé où il servait. Au moment où l’ambulance s’apprêtait à l’évacuer à Ouagadougou, il était dans le coma. On le conduit rapidement dans une autre salle pour essayer peut-être de le réanimer. Des passagers, par contre, sont sortis avec des blessures légères mais ils ont été mis en observation.
L’un d’eux était toujours sous le choc et nous a dit qu’il ne se souvient pas de ce qui s’est passé. Il sait seulement qu’il a pris le car vers 15 heures à Bitou et c’est après que l’accident s’est produit. Selon lui, il allait à Ouaga et n’étant pas arrivé à destination, il remercie le bon Dieu d’être en vie. Aux dernières nouvelles, Salfo Tiemtoré a rendu l’âme. Quelle tristesse !
On ne cessera jamais de le répéter, la route tue et cela par la faute de certains chauffeurs avides d’argent. On roule avec des pneus usés au détriment de la sécurité des passagers. Tant que les choses ne changeront pas, le nombre des accidents de la circulation sera en constante augmentation.
Justin Daboné
L’Observateur Paalga
