Actualités :: Kader Cissé aux orpailleurs du Sud-Ouest : « Ne rentrez pas dans les trous, (...)

Les 27 et 28 juillet 2009, le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Kader Cissé, a entrepris une tournée dans la région du Sud-Ouest pour sensibiliser les orpailleurs au respect de la mesure portant suspension de l’activité minière artisanale pendant la saison pluvieuse.

Rarement une année ne passe sans que des orpailleurs ne perdent la vie dans leur recherche effrénée de l’or. Le summum de l’imprudence a été constaté le 9 août 2008, quand, dans une mine d’or de Boussoukoula, dans la commune de Batié, des orpailleurs ont été surpris à des dizaines de mètres sous terre par un orage.

Des torrents d’eau s’y sont engouffrés et ces aventuriers ont péri noyés. Le bilan macabre était de trente-quatre orpailleurs. Pour éviter que pareil drame ne se répète, le ministre Kader Cissé a entrepris une tournée pour constater si cette décision qui ordonne de fermer les sites d’orpaillage pendant l’hivernage est effective.

Ce communiqué conjoint a, en effet, été conçu par trois entités gouvernementales (Sécurité, Administration territoriale, Mines) et délimite le territoire national en deux zones. Une première zone, la plus pluvieuse, dont la fermeture des mines va du 30 juin au 31 octobre. Quant à la seconde zone, l’interdiction de son exploitation s’étend du 30 juin au 15 octobre.

Le séjour dans le Sud-Ouest a permis à ce membre du gouvernement de justement visiter le site de Boussoukoula (province du Noumbiel) où a eu lieu le drame l’année dernière et les sites dénommés « V3 » et « V4 » à Dano (province du Ioba). Constat de l’hôte de marque à l’issue de sa tournée : « Pour la plupart des sites, la mesure est respectée. Il n’y a que dans quelques endroits où elle n’est pas respectée et pour lesquels nous allons prendre des dispositions plus énergiques afin d’obliger les orpailleurs qui s’y trouvent à respecter le mot d’ordre ».

Toujours est-il que, durant tout le périple, les autorités administratives qui ont pris la parole n’avaient qu’un seul leitmotiv : il faut arrêter coûte que coûte l’activité d’orpaillage pendant la saison pluvieuse, une période qui se trouve être la plus dangereuse. « Ne rentrez plus dans les trous. Sortez et… cultivez le maïs », ont, tour à tour, conseillé le ministre Kader Cissé et le gouverneur de la région du Sud-Ouest, le colonel Komyaba Sawadogo, tout au long de la tournée.
« Mieux vaut être pauvre et rester en vie que... »

L’occasion était aussi belle pour la mission de faire de la sensibilisation sur d’autres thèmes se rapportant à l’orpaillage, notamment le contenu du nouveau code minier qui verra bientôt le jour. Foi du chef de la délégation, Kader Cissé, l’ancien code qui date de 2003 mérite d’être révisé. En effet, il a été élaboré dans un contexte où il n’existait pratiquement aucune mine dans notre pays.

Aujourd’hui, il y en a 270. La première préoccupation, légitime, de ceux qui l’ont conçu était d’attirer les promoteurs dans le domaine. La nécessité de la mise en place d’une nouvelle loi trouve sa justification dans la volonté d’intégrer la communalisation intégrale du pays. A écouter le ministre Kader Cissé, l’un des principaux mérites du nouveau texte est qu’il tiendra désormais compte des communes qui doivent recevoir des subsides de l’exploitation de l’or plutôt que de compter exclusivement sur le budget de l’Etat.

Pendant sa tournée, il n’a donc pas usé de la langue de bois pour faire savoir aux détenteurs de permis d’exploitation qu’ils doivent associer les communes et qu’ils ont une grande responsabilité dans la préservation de l’environnement sur le site et ses alentours. Mais avant la préservation de l’environnement, encore faut-il que les acteurs du métal précieux se préoccupent aussi de leur santé !

Sur ce registre, le visiteur de marque les a vivement interpellés en ces termes : « Mieux vaut être pauvre, mais rester en vie aux côtés de sa famille que de se suicider à petit feu. De grâce, n’utilisez pas le cyanure pour le traitement de l’or. C’est un poison très violent. S’il ne vous tue pas sur place, au-delà de dix ans, vous en ressentirez les effets. Vous utiliserez alors tout l’argent que vous avez accumulé pour vous soigner, mais en vain ».

La mission des 27 et 28 juin 2009 n’a pas passé son temps à écouter sa propre voix. Elle a également recueilli les préoccupations des orpailleurs qui se résument à la difficulté de s’installer une fois l’agrément obtenu avec les réticences des populations riveraines, et au manque de services de sécurité et de santé sur les lieux d’exploitation. Assurance leur a été donnée qu’une bonne partie de ces difficultés trouvera une réponse avec l’effectivité du nouveau code minier.

Issa K. Barry


(1) Souvent utilisé dans le traitement de l’or, le cyanure est particulièrement redoutable. C’est un composé volatile et très toxique qui attaque directement les poumons. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs nazis se sont suicidés en ingérant une capsule de cyanure.
Vu et entendu


La vie des golden-boys dans le Sud-Ouest

A Boussoukoula, les orpailleurs qui ont réussi n’hésitent pas à afficher des signes ostensibles de richesse : Motos de luxe coûteuses, bazins cossus et voitures de luxe pour les patrons, qui ont découvert le vrai filon.
« Jamais…Jamais…Jamais »

Dans le village de Lato (Dano) où a été découvert le métal précieux, le concessionnaire s’est trouvé face à une vive opposition des populations : une refus énergique, illustré par la formule « Jamais…Jamais…Jamais », qui a été servi à la délégation ministérielle venue pour une, rencontre, qui s’est presque terminée en queue de poisson. « L’or est notre totem », a dit le représentant du village pour justifier leur attitude. Point de vue du ministre : « Je pense que c’est un problème de communication. Avant l’ouverture de la mine d’or de Kalsaka, les populations étaient encore plus réticentes d’autant plus que l’or se trouvait dans une colline sacrée et où se trouvaient les fétiches du village. Mais une solution qui préserve les intérêts de tous a été finalement trouvée ».
Une rue où l’on n’entend pas l’appel du muezzin

Dans la ville de Gaoua se trouve une avenue appelée « la Rue des 36 bavards ». Pourquoi cette dénomination, s’est demandé plus d’une personne. Un membre de la délégation venue de Ouaga éclaircira le mystère en expliquant qu’il fut une époque où c’était la voie où il y avait le plus grand nombre de cabarets au kilomètre carré.
Le lamento des plants de céréales

De Ouagadougou à Batié, en passant par Diébougou et Gaoua, l’état végétatif des champs laisse à désirer. De par la taille des plants surtout. Vivement que les pluies soient au rendez-vous jusqu’au mois d’octobre, sinon ce sera bonjour la famine.
Le ministre honoré par une abeille

Parti pour visiter le site aurifère de SOMIKA, la délégation a vu son séjour écourté par des invités qui ne savent rien de la hiérarchie administrative. Il s’agit d’un essaim d’abeilles dont un des membres a commis un crime de lèse-majesté en piquant le ministre Kader Cissé.

L’Observateur Paalga

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