Actualités :: CIRCULATION DANS LA CAPITALE : Vos routes, monsieur le maire…

Se déplacer dans la capitale, surtout circuler sur certaines voies à certaines heures du jour, notamment les jours ouvrables, n’est pas chose aisée. On y voit des encombrements monstres, des files à n’en pas finir. On a comme l’impression que tout le monde veut passer au même moment et que tout le monde veut arriver au même endroit et en même temps. Infailliblement, il arrive des accidents. Et les accidents de la circulation sont multiples et mortels à Ouagadougou.

Pourtant, à terme, la capitale va se doter de trois échangeurs. Le premier, celui de Ouaga 2000, est d’ores et déjà terminé et ouvert depuis longtemps à la circulation. Les deux autres échangeurs, celui de l’Ouest à la sortie de Ouagadougou sur la route de Bobo Dioulasso et celui de l’Est sur la route qui conduit vers Fada N’gourma sont en voie de finition. Ce sera un ouf de soulagement pour les habitants de la capitale. On indique qu’un échangeur est prévu au rond-point des Nations Unies. Selon des sources, sept échangeurs seront construits dans la capitale. A terme, tout cela est bien, car ces échangeurs sont destinés à donner un autre visage à la capitale burkinabè. Mais comment les usagers vont-ils accéder à ces échangeurs et comment vont-ils en sortir ? Les entrées et les sorties risquent de se présenter comme des entonnoirs, des goulots d’étranglement pour les usagers. Cela est en grande partie dû à l’état de la plupart des routes de la capitale. Ces voies sont des lanières de goudron en très piteux état.

Un premier exemple. Nous nous trouvons au niveau du rond-point des Nations Unies. Il est sept heures et demie. Nous voulons traverser le rond-point pour nous diriger vers Dapoya en laissant le siège de la Banque internationale du Burkina (BIB) à gauche. En clair, nous voulons nous engager sur l’avenue Dimdolsom, une des premières voies bitumées de Ouagadougou. Elle est très étroite. Elle est parsemée de nids de poules à chaque mètre. Il y a deux petits ponts. Le premier est situé tout juste avant les feux tricolores de la BIB. Le second se trouve à quelques mètres après l’entrée principale de l’Ecole nationale des douanes. Le déplacement est très difficile même pour les piétons qui sont contraints d’abandonner la chaussée.

Aux heures de pointe, les motocyclistes et automobilistes rivalisent de klaxons. Les charretiers ne veulent nullement céder le passage aux autres usagers. Les âniers s’acharnent à coups de gourdins sur les pauvres bêtes qui n’ont souvent que la peau sur les os. Un carrefour plus loin, le conducteur d’un camion de gros tonnage manœuvre pour prendre la bonne direction. La pagaille est à son comble. A Ouagadougou, tout le monde est pressé, parfois pour rien, si ce n’est pour aller rencontrer un copain qui est déjà attablé dans un bar ou une buvette. Il arrive malheureusement des accidents qui auraient pu être évités avec un peu de patience. L’incivisme des habitants de la capitale est en passe d’être légendaire. Ce qui n’est pas fait pour faciliter les choses.

Un second exemple, s’il vous plait. Il est dix huit heures. Un piéton quitte le croisement qui est situé devant l’hôtel Palm Beach. Il veut se diriger vers l’archevêché. Rood-woko a fermé ses portes, libérant ses locataires qui s’empressent de regagner leur domicile. Notre usager piéton est obligé de laisser la chaussée aux automobilistes, aux motocyclistes, aux cyclistes, aux charretiers, s’il veut renter chez lui sain et sauf. Des jeunes slaloment entre les véhicules, au risque de leur vie. La voie est très étroite. Elle a sans doute été conçue du temps ou la capitale n’était peuplée que de 300 000 âmes. On n’a pas imaginé un seul instant que cette population pouvait croître, atteindre de nos jours le million et davantage dans le futur. L’Etat burkinabè a-t-il les moyens pour délocaliser sa capitale comme Yamoussoukro en Côte d’Ivoire et Abuja au Nigeria ?

Un dernier exemple, mais un tout autre exemple, M. le maire. Imaginez-vous à l’arrêt de la SOTRACO qui se trouve du côté ouest du musée national. Demandez à un taximan de vous conduire à la Caisse populaire de Dassagho ou à la Gare de l’Est sans faire un détour ni à droite, ni à droite. Il est fort à parier que vous ne trouverez personne pour faire ce trajet. Tout le monde vous répondra que la voie est très mauvaise et présente des dangers pour les véhicules. Impatient, vous essayez vous-même, avec votre propre voiture. Nous vous laissons raconter le reste.

Peut-être que ces exemples sont peu de choses par rapport à l’état d’autres voies de la capitale. C’est possible, car il se trouve dans cette belle capitale, des zones qui deviennent complètement enclavées après une pluie. Aujourd’hui, de nombreuses personnes fuient le centre de la ville pour habiter les périphéries. Or, c’est connu que c’est au centre que se font les affaires. Comment ces personnes vont-elles faire, malgré l’existence des échangeurs, pour parvenir au centre ? S’y déplacer relève d’une véritable gymnastique. M. le Maire, ce qui est dit ci-haut n’est pas un reproche qui vous est adressé en tant que maire de la capitale. C’est simplement un constat. La situation nous interpelle tous et chacun. Il faut penser dès aujourd’hui à ce que sera la circulation dans Ouagadougou à l’horizon 2050. Bien sûr que vous et nous, personne ne sera là pour le voir. Mais, n’est-ce pas notre devoir de travailler pour laisser aux générations futures des voies de circulation fiables, en évitant les éternels recommencements ?

M. le maire, contrairement à une idée qu’on aime répandre au sujet de la presse, disons pour être plus concret au sujet d’une certaine presse, celle-ci n’est pas là pour déterrer et jeter en l’air tout ce que vous semez. Elle sarcle, elle bine derrière vous, si ce n’est à côté de vous. Il arrive seulement, et le plus souvent, des différences de points de vue, des divergences dans l’approche et la résolution de certains problèmes. C’est notamment le cas pour les opérations de lotissements et les attributions des parcelles. Ce qui est normal. Ce que du reste, vous aussi devez reconnaître à cette presse, et surtout accepter. Qui n’aime pas lire dans les prospectus touristiques que la capitale de son pays est propre, qu’elle possède de larges avenues qui sont éclairées et bien propres ?

Des Français qui sont passés à notre rédaction ne tarissaient pas d’éloges après avoir visité Ouaga 2000. Au passage, ils ont vu le projet ZACA. Nous leur avons demandé si après, ils sont entrés à l’intérieur des quartiers et ce qu’ils ont vu. Nous n’écrirons pas ce qu’ils nous ont dit. Pour toute conclusion, nous avons dit que ce qu’ils ont vu, c’est l’image exacte du développement du Burkina Faso.

Sidzabda

Le Pays

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