- Le docteur Louis Sawadogo
Le monde scientifique a été enrichi d’un nouveau document que le docteur Louis Sawadogo a présenté, le mercredi 22 juillet 2009 à l’Université de Ouagadougou pour l’obtention d’un doctorat d’Etat es sciences naturelles sur le thème : « Influence de facteurs anthropiques sur la dynamique de la végétation des forêts classées de Laba et de Tiogo en zone soudanienne du Burkina Faso ».
Les principaux facteurs anthropiques qui affectent les formations naturelles de la zone soudanienne sont la pâture, les feux de brousse et la coupe de bois à des fins diverses, a affirmé de facto, le docteur Louis Sawadogo. Pourtant, 26% du territoire du Burkina Faso est occupé par les formations naturelles. Aussi, le secteur forestier contribue pour 5,2 au Produit intérieur brut (PIB), car le bois constitue 91% de la consommation domestique en énergie. Cela provoque une déforestation annuelle de 40 mille à 60 mille hectares. Toute chose qui a amené le gouvernement burkinabé à entreprendre des actions comme la coupe sélective, l’utilisation de feu précoce et du pâturage pour l’aménagement des formations naturelles et ce depuis les années 1980.
Cependant, ces pratiques d’aménagement se heurtent à l’insuffisance de connaissances sur la biologie et l’écologie des espèces locales, les paramètres de productivité des formations naturelles ainsi que divers facteurs biotiques et abiotiques qui influencent la dynamique de ces formations naturelles. Pour pallier un tant soit peu cette insuffisance, le docteur Louis Sawadogo a entrepris depuis 1992, une étude sur les formations naturelles des forêts classées de Laba et de Tiogo où des dispositifs factuels de recherche ont étés installés. Chaque dispositif comprend 72 parcelles de 2500 m2 chacune et séparée des unes des autres par un réseau de pare-feu. Les résultats de l’étude ont été l’objet d’une soutenance de thèse de doctorat d’Etat es sciences naturelles sur le thème « Influence de facteurs anthropiques sur la dynamique de la végétation des forêts classées de Laba et de Tiogo en zone soudanienne du Burkina Faso » à l’Université de Ouagadougou, le mercredi 22 juillet 2009.
Les objectifs de l’étude, selon le docteur Sawadogo, sont de contribuer à élaborer des outils d’aménagement et de quantification des ressources forestières et également de faire des investigations sur les conditions d’utilisation des facteurs de perturbation que sont le feu, la coupe du bois et la pâture comme outils d’aménagement des formations naturelles. Cela a permis d’étudier leur influence sur la régénération des ligneux, l’évolution de la biomasse herbacée et les propriétés physico-chimiques du sol. L’impétrant a déclaré que le feu précoce affecte négativement la régénération ligneuse. La pâture modérée contribue quant à elle à réduire la biomasse herbacée sur les deux sites étudiés. Elle permet également une amélioration de la productivité ligneuse par une réduction de la mortalité des souches et une meilleure croissance des rejets de souches des ligneux après la coupe sélective. Le nombre élevé du bétail entraîne une détérioration des qualités du sol.
Car poursuit-il, l’augmentation de l’intensité de pâture entraîne une diminution de l’infiltrabilité de l’eau dans le sol. C’est pourquoi le docteur Sawadogo a fait des recommandations parmi lesquelles l’utilisation de la pâture modérée comme outil d’aménagement des formations naturelles. Aussi, il préconise le feu précoce comme un compromis entre la protection intégrale et les feux tardifs. Par ailleurs, il affirme qu’il est judicieux d’allumer le feu contre la direction du vent très tôt le matin ou très tard dans la nuit, lors des campagnes de brûlis. Pour conclure, le docteur Louis Sawadogo a affirmé que pour arrêter la dégradation continue des formations naturelles, il faut une volonté politique suivie d’actions concrètes.
Aussi, il faut selon lui, intégrer les aspirations des populations riveraines comme l’agriculture, l’élevage l’utilisation du bois de chauffe et prospecter d’autres voies de valorisation tel le marché de carbone. Conduite par le Pr Koffi Akpagana de l’Université de Lomé, la commission d’examen était composée des Pr Mahamane Saadou de l’Université de Niamey, Brice Sinsin de l’Université d’Abomey-Calavi, Cotonou, Sita Guinko de l’Université de Ouagadougou par ailleurs directeurs des travaux et du maître de conférence Jeanne Millogo/Rasolodimby de l’Université de Ouagadougou. Elle a apprécié la qualité scientifique du document qui sera mis à la disposition des aménagistes. Elle a invité l’impétrant à poursuivre les recherches pour une meilleure protection des formations naturelles.
Elle a jugé le travail recevable et déclaré M. Sawadogo docteur d’Etat es sciences naturelles avec mention très honorable.
Karim BADOLO (Collaborateur)
Sidwaya
