Fermé le 20 juillet dernier par suite de manifestation, le grand marché de Koudougou a rouvert ses portes le lendemain 21 juillet à la satisfaction générale des commerçants.
Après des pourparlers suivis de constat d’huissier des dégâts causés par les manifestants le 20 juillet 2009, les autorités communales ont rouvert le marché central de Koudougou. Selon le secrétaire général (SG) de la mairie de Koudougou, Hugues Landry Hien, c’est à l’issue de l’adoption d’un certain nombre de solutions par le maire, le comité des sages de la ville et les responsables des commerçants, que le marché a été rouvert. Mais les négociations continuent et le maire de Koudougou, Seydou Zagré, a promis de rencontrer le comité des sages et les responsables des commerçants pour discuter de l’enregistrement de l’ensemble des commerçants. Selon le SG, l’enregistrement des commerçants est l’une des conditions du comité conjoint qui a permis la réouverture du marché. Il a précisé qu’un délai de 15 jours, à compter du mercredi 22 juillet, a été accordé aux commerçants afin qu’ils puissent se faire enregistrer au niveau de l’Etablissement public communal pour le développement (EPCD) qui dirige le comité de gestion du marché central.
A son avis, le maire a pris toutes les dispositions pour que ce qui s’est passé le 20 juillet ne se répète plus. Le président du syndicat des commerçants, Adama Nassa, s’est réjoui de la réouverture du marché. S’exprimant sur les événements du 20 juillet, Adama Nassa a confié que c’est lorsque les commerçants sont arrivés trouver que 501 boutiques non à jour étaient fermées que ceux-ci, piqués de colère, ont décidé d’aller à l’EPCD. Face à la colère des jeunes, les responsables des commerçants sont rentrés en contact avec le comité des sages afin de toucher le maire pour trouver une solution idoine. Selon ses explications, les concertations avec les personnalités touchées ont permis de décanter la situation. Les mêmes concertations se sont poursuivies le 2e jour, c’est-à-dire le 21 juillet 2009, et ont permis de rouvrir le marché, a-t-il confié. Adama Nassa a, par ailleurs, fait savoir qu’au cours de la concertation qui a eu lieu le 21 juillet avec le maire et le comité des sages, les responsables des commerçants ont pris l’engagement en signant un document pour matérialiser leur volonté de se faire identifier afin que les autorités communales connaissent l’occupant de chacune des boutiques. Un communiqué sera diffusé à cet effet pour que chaque commerçant se fasse recenser, a indiqué le président du syndicat des commerçants.
Quant aux dispositions qui seront prises par les responsables des commerçants afin que les occupants des boutiques adhèrent à l’opération de recensement, Adama Nassa a répondu en ces termes : "Ce qui s’est passé va amener les gens à comprendre la nécessité d’accorder les violons. Nous allons sensibiliser les commerçants en leur disant que cette fois-ci c’est notre dernière chance car nous ne pouvons pas lutter contre ni les forces de sécurité ni l’Etat". A en croire Adama Nassa, des personnes qui ne sont pas des commerçants ont infiltré les rangs des manifestants aux fins de semer le désordre. "Nous avons fait le tour pour démasquer les individus malsains", a indiqué le président Nassa. Pour rappel, les manifestations du 20 juillet sont consécutives à la fermeture, dans la nuit du 19 courant par le comité de gestion du marché central, de 501 boutiques dont les propriétaires accusent des arrièrés de loyer variant de 15 à 42 mois et demi. Les affrontements entre manifestants et policiers ont fait 4 blessés dont 1 policier à la tête et un manifestant du nom de Cyrille Zongo qui a eu une fracture à la cuisse gauche. Les dégâts causés au niveau du marchés étaient essentiellement des cadenas cassés notamment ceux qui ont servi à mettre sous scellées les boutiques non à jour.
Par Dabadi ZOUMBARA
Le Pays
