Pour s’être fait passer pour un marabout, en réussissant ainsi à extorquer le téléphone portable de A.T.contre une promesse de boulot, D.B., charretier domicilié à Bobo-Dioulasso, a écopé de 3 mois de prison ferme. Les faits se sont produits le 27 juin 2009. Ce jour-là, D.B. et un de ses amis montent un coup fumant pour parvenir à des fins immorales. Acteur principal de la manœuvre, D.B. accoste A.T en plein centre ville et lui demande des renseignements sur le domicile d’un marabout.
L’intéressé dit n’avoir aucune idée sur la cour recherchée. Pendant ce temps, arrive le complice de D.B. que celui-ci interpelle comme s’il s’agissait d’un inconnu, soit-disant pour obtenir les renseignements voulus. Comme convenu, ce dernier dit ne pas connaître la cour en question. Mais D.B. dévoile des secrets au soi-disant inconnu qui reste bouche bée. Sûr de l’effet de son scénario, il en vient à A.T. Le faux-marabout révèle que celui-ci cherche du boulot et qu’il est capable de lui en trouver moyennant un sacrifice. Il a donc été demandé à A.T. de chercher trois colas plus de l’argent pour faire ce sacrifice. N’ayant pas le moindre kopeck sur lui, il fait comprendre sa situation au “ wackman ”. Déterminé à aller au bout de leur basse besogne, D.B. et son ami vont solliciter le contact téléphonique de la victime.
Alors, celle-ci fait sortir son téléphone portable. A la vue de l’appareil, les deux compères demandent à le bénir sur le champ. Une fois le téléphone portable en main, ils vont inviter A.T. à faire trois pas en avant pour ramener un caillou. Chose que ce dernier fait sans broncher. Passé cette étape, les deux filous remettent un sachet contenant des paquets de cigarettes et des cailloux à A.T. Et de lui dire de ne pas se retourner ni d’ouvrir le sachet sauf une fois à domicile. Mais, A.T. décide d’ouvrir le sachet en cours de route et constate que son portable n’y est pas. Stupéfaction ! Mais par la suite, D.B. ne tardera pas à être retrouvé tandis que son complice a réussi à s’enfuir. Appelé à s’expliquer à la barre, le prévenu qui a déjà restitué le portable à la victime, a voulu se débiner, mais sans succès. Il n’a pas échappé à la condamnation judiciaire.
Manque de pot pour I.D.
Déjà condamné en 2007 à 6 mois de prison ferme pour escroquerie, I.D., commerçant de bétail, domicilié à Niéneta (secteur n° 12 de Bobo-Dioulasso), vient de comparaître à nouveau devant les juges. Cette fois-ci, l’infortuné était poursuivi pour le vol d’un bœuf appartenant à A.D, perpétré courant juin 2009. Et comme si l’histoire se répétait, ce prévenu a écopé de la même peine qu’en 2007 : 6 mois de prison ferme ! Mais que s’est-il passé pour qu’on en arrive là ? En cette nuit de juin 2009 vers minuit, I.D. s’introduit par effraction au domicile de A.D. Ne constatant aucune présence humaine, il capture alors un bœuf et disparait avec l’animal. Manque de pot pour lui car quelques jours après le forfait, une connaissance du propriétaire l’informe de ce qu’il aurait vu son bœuf à Niénéta, quartier où habite I.D. Alertée, la police ne tardera pas à mettre la main sur le voleur. A la barre, le prévenu ne nie pas les faits, mais avance tout de même : “ Je me suis fait aider par deux personnes pour commettre le vol ”. Malheureusement pour lui, les juges ne se sont pas laissés distraire par ses propos qui, selon eux, frisent la diversion. Ils ont purement et simplement établi sa culpabilité, le condamnant ainsi à la peine évoquée plus haut.
Un commerçant chanceux
Pour avoir volé une valise de vêtements de luxe d’une valeur de 800 000 FCFA appartenant à Z.S., B.Z., agent de liaison à la gare de la Société internationale de transport sur rail (SITARAIL) à Bobo-Dioulasso, a été condamné à 12 mois de prison ferme. Aussi, le tribunal correctionnel de la dite ville l’a-t-il sommé de payer la somme de 680 000 FCFA à la victime à titre de dommages et intérêts. Co-accusé, S.S., apprenti et docker à la même gare, a été remis en liberté pour infraction non constituée. L’affaire remonte à juin 2009. Un matin, B.Z., selon ses dires, reçoit à son service, un lot d’habits neufs (9 chemises et 3 pantalons) des mains de S.S. pour vente moyennant des commissions. En remettant ces fringues, apprend-on de B.Z, S.S. lui a dit qu’elles provenaient de son frère. Ainsi, il les a proposées à bas prix à des collègues qui les ont achetées pour la plupart à crédit. Quelques jours plus tard, explique toujours B.Z., S.S revient encore avec un autre lot d’habits à vendre.
Mais entre-temps, un fait du hasard va se produire et révéler la vraie provenance des vêtements que B.Z. dit recevoir de S.S. En réalité, les habits provenaient d’une valise de vêtements d’une valeur de 800 000 F CFA que Z.S, commerçant en Côte d’Ivoire, avait perdue. Ces vêtements se composaient de 58 chemises, 2 jeans, 6 pantalons et un bazin riche. En effet, Z.S. avait demandé à un convoyeur, A.K., de déposer sa valise à la gare de train de Bobo-Dioulasso afin qu’il puisse la récupérer après pour continuer sur Ouagadougou. Mais hélas ! A son grand désarroi, le convoyeur l’informe après coup que le colis déposé à l’endroit indiqué avait disparu. Ayant confiance au convoyeur, Z.S. n’en fait pas un problème, mais décide tout de même de faire le déplacement à Bobo-Dioulasso dans l’espoir de retrouver ses biens. Et la chance va lui sourire de façon inattendue. En effet, alors qu’il se trouve à la gare, il aperçoit deux individus vêtus de certains habits qu’il avait mis dans la valise. Etonné, il approche les intéressés qui ne tarderont pas à lui faire savoir qu’ils ont acheté ces vêtements chez B.Z. Interpellé, celui-ci va tout de suite mentir. Il confiera, dans un premier temps au propriétaire de la valise, qu’il détient les habits de son frère couturier. Et de revenir ensuite sur ses propos pour affirmer que les habits lui ont été envoyés par sa sœur qui réside en Côte d’Ivoire.
Mais Z.S. reste inflexible et ne se laisse pas duper : il affirme et tient mordicus de ces habits sont les siens. B.Z. passe alors aux aveux et dit finalement avoir reçu les vêtements de S.S. Par conséquent, B.Z. et S.S. sont interpellés par la police qui découvre un lot de 32 chemises chez le premier. Toute chose qui contraint B.Z. à reconnaître avoir volé la valise. Confus, il s’empresse de proposer un règlement à l’amiable mais sans succès. Devant les juges, les deux prévenus se sont longuement expliqués. B.Z., enclin à se dédouaner, s’est vu enfoncé par les témoignages du propriétaire de la valise et du convoyeur qui ont révélé que les soupçons pesaient fortement sur lui à la gare. Et ceux-ci de revenir sur la découverte des 32 chemises à son domicile : une preuve qui en dit long. A cela s’ajoutent les dénégations de S.S., docker autrefois interpellé pour des vols, mais qui dit n’avoir en aucun moment remis des habits à B.Z. Après avoir tiré les leçons des confrontations, le tribunal n’est pas allé du dos de la cuillère pour établir la culpabilité de B.Z à qui il a reproché d’être de mauvaise foi. Ce qui lui a valu d’être condamné à un an de prison ferme et à payer 680 000 F CFA, somme représentant la valeur des habits liquidés. Quant à S.S., lequel s’est refait une bonne image, il a été purement et simplement relaxé. Les juges ont souligné que l’instruction n’a pas permis d’établir sa culpabilité et que B.Z. a voulu exploiter son passé pour se tirer d’affaire.
Rassemblés par Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)
Sidwaya
