Le Bac 2009 vient de faire sa première victime. Le mercredi 1er juillet le jury 148 sis au lycée Yigia de Ouagadougou procède à la proclamation des résultats du Bac G2. A la fin de la proclamation, la candidate Awa Traoré n’a pas entendu son nom. Elle s’écroule et s’évanouie.
Sa mère qui était en sa compagnie pendant la proclamation s’effondre à son tour. Elle aura moins de chance que sa fille. Elle rend l’âme sur place. De nationalité malienne, elle était venue spécialement à Ouagadougou pour soutenir sa fille. Quel drame pour cette famille et surtout cette fille. En plus de son échec, elle perd sa mère soudainement. Elle sera à vie marquée par un sentiment de culpabilité que les psychologues et les temps auront du mal à faire oublier. Dans les jurys 125 et 126 logés au lycée Wendmanegré I de Bogodogo le spectacle après la proclamation des résultats était aussi intenable mais moins dramatique. Des candidates ont littéralement pleuré à grosses larmes.
En c’en est ainsi chaque année. Des candidats après leur échec à un examen choisissent de se donner la mort. Et ce sont malheureusement des sommes d’intelligences que le pays tout entier perd avec ces cas malheureux de suicide. Cette situation doit amener tous les acteurs de l’éducation à réfléchir profondément et à reconsidérer leur responsabilité. Les parents d’élèves se doivent d’être rigoureux et fermes dans l’éducation de leurs rejetons s’ils veulent que ces derniers excellent dans les études. Mais quand les parents passent le plus clair de leur temps dans les débits de boisson, ne jettent aucun regard sur les rendements de leurs enfants à l’école, encore moins les encadrer sereinement, on ne peut qu’assister chaque année à ces situations fâcheuses. Les élèves aussi ont une grande responsabilité à assumer. Ils se doivent de prendre conscience que les examens ne se préparent ni en un mois, ni dans les bars, maquis et boîtes de nuit ou autour du thé. Le succès à un examen est la résultante des efforts fournis tout au long de l’année, l’assiduité aux cours, le sérieux et l’abnégation au travail. On ne récolte que ce qu’on a semé.
Si chaque année la proclamation des résultats doit faire des drames, les autorités de l’éducation se doivent de revoir les mécanismes et conditions du déroulement des examens et aussi du choix des sujets. Ne peut- on pas organiser les examens comme les compositions de passage en classe supérieure ? Est- on obligé de proclamer publiquement et devant les candidats, les résultats des différents examens ? Le choix des sujets dispensés pendant les examens reflètent- ils réellement la réalité de ce que les élèves ont vu en classe ? Autant d’interrogations sur lesquelles nos autorités doivent méditer en vue de diminuer très considérablement à défaut de la tolérance zéro, les drames consécutifs à la proclamation des résultats.
A tous les candidats qui ont réussi cette année au Bac, nos sincères félicitations !
A ceux pour qui ça n’a pas marché, du courage ! La vie ne s’arrête pas là. L’avenir vous réserve de belles surprises. Votre bonheur reposera sur les piliers de vos efforts.
SaintAnge
L’Eveil Education
